En marche vers une guerre générale ?

Publié le 20 mars 2024

Les propos du Président Macron répétés à l’envi depuis deux semaines envisageant une participation directe de notre pays et des pays occidentaux au conflit en Ukraine par l’envoi de troupes sur le terrain n’ont produit qu’une montée des tensions internationales. Ils ont ridiculisé nos dirigeants dans toute l’Europe occidentale.

Il existe d’autres points chauds sur la planète qui comportent des risques d’escalade nucléaire : pensons à Taïwan où la Chine se dit résolue à empêcher par la force l’indépendance, ce qui pourrait déclencher une guerre avec les États-Unis. De même, les différends sur la souveraineté en Mer de Chine méridionale pourraient déboucher sur un véritable conflit entre la Chine et les États-Unis si les USA intervenaient en soutien aux États voisins. Enfin Macron encore développant un nouvel axe indopacifique s’appuyant sur la militarisation de la Nouvelle Calédonie. Les autres points chauds sont la péninsule coréenne, la zone de l’Arctique où pays de l’OTAN et Russie sont en concurrence, l’Asie du Sud où Inde et Pakistan sont deux puissances hostiles disposant de l’arme nucléaire, et le Moyen-Orient avec Israël, puissance nucléaire décidée à empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire. Dans un monde de moins en moins sûr, il n’y a plus de conflits locaux sans conséquences planétaires. C’est cette réflexion qui a amené 93 pays à signer et déjà 70 à ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) pour conjurer ce péril nucléaire.

La course aux armements se combine à l’existence de tous ces foyers de tension maximale et accroît ainsi les risques de conflit mondial. La course aux armements nucléaires est de nouveau à l’ordre du jour au fur et à mesure de l’expiration des traités de limitation du nombre des armes stratégiques entre les USA et la Russie, mais avec cette différence qu’elle ne concerne plus seulement ces deux puissances et qu’elle concerne maintenant la Chine, visée comme « rival systémique » par les États-Unis et l’OTAN. Justifiant ainsi leur programme de nouveaux développements de leurs armes nucléaires, les faucons américains ont déclenché une spirale classique de course aux armements : la Chine, puissance nucléaire modeste jusqu’en 2020, investit désormais massivement pour développer son arsenal nucléaire. Comme on sait, la France n’est pas en reste avec une loi de programmation militaire qui ne règle en rien la modernisation de notre outil de défense mais fait l’affaire des marchands de canon (LPM 2024-2030) de 413 milliards d’€ (soit 40 % d’augmentation par rapport à la loi antérieure), qui inclut de l’ordre de 60 milliards d’euros pour les armes nucléaires.

La France en tant que membre permanent du Conseil de sécurité a le devoir de prendre des initiatives, en encourageant le dialogue avec les pays du sud, avec les BRICS notamment, et construire de nouvelles solidarités pour faire reculer l’idée de confrontation armée entre les nations.

Mettre la paix au cœur de la campagne électorale des élections européennes

Comme l’a rappelé Fabien Roussel dans son discours du à l’Assemblée nationale et comme ne cesse de l’expliquer Léon Deffontaines dans les meetings et débats auxquels il participe, le PCF, fidèle à ses traditions qui remontent à Jaurès et à la Première Guerre mondiale, appelle à dire non à la guerre et à promouvoir des solutions politiques et diplomatiques. Les communistes feront tout pour empêcher l’escalade, ils appellent à constituer une vaste coalition mondiale contre la guerre.

La paix passe par la mobilisation des peuples ; elle passe aussi par des propositions alternatives, fondées sur le droit international et la Charte des Nations unies. Les communistes veulent réhabiliter l’ONU et les notions de multilatéralisme et de sécurité commune. Notre liste sera porteuse de cette vision pour notre pays et pour l’Union européenne.

Alain Rouy et Jean-Charles Schmitt

Article publié dans CommunisteS, n°988, 20 mars 2024.