Féministes de tous les pays

Avec le Parti de la gauche européenne s’organise « l’Assemblée féministe », avec des camarades féministes des partis membres du PGE, et bien au-delà. Cette assemblée s’adresse aux femmes, féministes, militantes, des pays européens pour mobiliser et organiser les manifestations du 8 Mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

En Europe et dans le monde, les femmes sont diverses, mais quelles que soient les réalités géopolitiques, elles ont en commun de vivre de manière systémique des situations d’oppressions. Tout comme les personnes LGBTQI, dont les féministes sont solidaires des combats émancipateurs pour toutes et tous.

De grandes avancées existent, le mouvement contre les violences en France continue de marquer les esprits et de pousser pour faire évoluer les institutions dont la justice et la police. En Espagne surtout, de grandes avancées sont à l’œuvre contre les violences faites aux femmes avec des lois contraignantes et financées, ou encore avec la mise en place d’un congé menstruel récemment, une première en Europe !

Mais si des avancées existent grâce aux mouvements féministes, la réaction et les mouvements masculinistes eux sont au pouvoir dans de nombreux pays, comme en Italie...

En plus du sexisme latent partout, l’extrême droite, les extrémistes religieux et le système libéral profondément patriarcal ont un agenda commun. En Europe, la réaction s’organise. Les droits fondamentaux sont attaqués, comme par exemple le droit à l’avortement qui est même pénalisé dans de nombreux cas. La récession européenne, déjà engagée, renforce les périls sur la santé publique, sur l’accès à l’éducation, à la protection sociale… qui sont tant nécessaires dans la vie des femmes.   

L’idéologie masculiniste nie les inégalités femmes-hommes. L’idéologie masculiniste promeut un discours qui nie les inégalités et les violences dont souffrent les femmes parce qu’elles sont femmes, tout en générant de la haine contre les féministes et contre les avancées en matière d’égalité.

Au croisement du racisme et du patriarcat, en Europe un fléau ignoble se développe, et nous ne pouvons fermer les yeux alors que des femmes migrantes sont réduites en esclavage dans le travail domestique et sont victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle.

Nous sommes solidaires et sororales de toutes les femmes qui sont celles qui souffrent le plus gravement des effets de la guerre : personnes déplacées de force, réfugiées transformées en butin de guerre, victimes d’abus sexuels, de viols comme armes de guerre, de prostitution et des réseaux de trafiquants.

Les inégalités nourrissent les violences. En Europe, nous continuons d’être discriminées, maltraitées, violées et victimes de féminicides parce que nous sommes femmes...

Partout en Europe l’écart des salaires et des pensions entre les hommes et les femmes ne se réduit pas. Au contraire, il continue de se creuser dans la plupart des pays.

En Europe et dans le monde, nous voyons comment les femmes continuent à porter le poids de la charge mentale, de l’organisation des vies de familles, la charge des enfants, des personnes âgées et/ou en situation de handicap…

Il faut sortir de l’illusion de l’égalité à ce sujet. En France se sont encore les mères qui prennent, à plus de 80 %, les rendez-vous médicaux pour leurs enfants. Ce chiffre est un symptôme du manque de partage des tâches entre les femmes et les hommes.

Les femmes, qui sont les retraitées pauvres en Europe, les cheffes de familles monoparentales pauvres… sont les plus victimes de la précarité énergétique par exemple parce qu’elles ont moins de pouvoir d’achat.

C’est pourquoi l’Assemblée féministe du PGE a organisé un webinaire rassemblant 80 féministes européennes le 11 février, pour échanger et partager les luttes qui nous unissent, pour revendiquer toutes ensemble, en Europe, un 8 Mars combatif « contre l’alliance criminelle du patriarcat et du capital ».

« Camarades, nous avons beaucoup en commun et de nombreuses raisons d’unité d’action dans la mobilisation de ce 8 Mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. » Voilà ce qui ressort comme mot d’ordre de l’Assemblée des femmes du Parti de la gauche européenne.  

Hélène Bidard

membre du CEN