Fabien Roussel en Corse

Pour la douzième étape de son Tour de France, Fabien Roussel a choisi la Corse. Une journée marathon l’attend. Il doit traverser l’Île du sud au nord.

Sa visite débute à Ajaccio avec l’émission L’invité de la rédaction de France bleu RCFM, suivie d’un échange avec le secrétaire de l’UD CGT de Corse-du-Sud Patrice Bossard. En une du Corse Matin, il développe dans une interview au quotidien régional les objectifs de sa visite. Il dénonce le passage en force du gouvernement Macron/Borne et l’usage du 49.3. Il propose la construction d’une perspective à gauche, parle de l’espoir levé dans le pays grâce à la mobilisation sociale. Invité du journal de Fr3 Corse, il réagira aux propos du Président de la République.

9 heures 30, arrivée sur le site EDF de production hydraulique du Pont de la Vanna, le maire d’Ocana Jean-Jacques Murraccioli l’attend avec son 1er adjoint. Les dirigeants syndicaux de la CGT énergie, Xavier Nesa et Michel Fazzini, sont présents. Ils détaillent les besoins en matière d’investissements, rappellent leur engagement avec l’ensemble des gaziers électriciens pour obtenir que la Corse soit dotée des moyens de production hydraulique et thermique avec la nouvelle centrale du Ricantu. Le prochain Conseil énergétique du 24 mars sera l’occasion de revenir sur ces enjeux avant une session de l’Assemblée de Corse destinée à revoir la programmation pluriannuelle de l’énergie. « Nous avons insisté en ce sens, souligne Xavier Nesa, afin que l’appel d’offres, pour la nouvelle centrale d’Ajaccio, ne devienne infructueux, entrainant un retard de près de deux ans et un risque de blackout comme en 2005. »

Fabien Roussel écoute, prend des notes et profite de cet instant pour rappeler que « la Corse doit pouvoir maitriser souverainement sa production et bénéficier pour cela de la solidarité nationale et de la péréquation tarifaire. Avec l’hydraulique et la réalisation de nouveaux ouvrages sur l’Olivese et le Liamone, la Corse s’inscrirait pleinement dans la transition écologique et la production décarbonnée. Il en va de même pour la nouvelle centrale d’Ajaccio au biocarburant. Nous appuyons ces projets, mais nous demandons aussi que la fourniture du gaz et de l’électricité comme la tarification relèvent de l’entreprise nationale 100 % publique. »

12 heures, rencontre avec les militants. Il y a l’apéritif, la charcuterie, les fromages et le vin. Mais avec Dominique Bucchini, ancien président de l’Assemblée de Corse, c’est le moment de parler du contexte politique, de la Corse ou du Congrès désormais tout proche. « La mobilisation populaire déterminée, la force qui s’en dégage comme la dynamique - grâce à l’esprit de responsabilité des organisations syndicales et l’unité trouvée - nous montrent le chemin à prendre pour construire une nouvelle majorité de gauche et mettre en œuvre une politique de progrès social et écologique. Le Parti communiste engagera toute ses forces sur cet objectif. » Paul-Antoine Luciani, ancien 1er adjoint d’Ajaccio, et Michel Tramoni, maire de Bilia, sont là. Anissa Flore Amziane, secrétaire départementale, empêchée est excusée.

17 heures, arrivée à Bastia. Dans un premier échange, les maires Jacky Bartoli d’Isolaccio di Fiumorbu, Pierre Agostini d’Olmeta di Tuda, Guy Ferreri maire honoraire de Chisa, lui font part de la réalité quotidienne du rural, de l’évolution qui prive les communes de compétences transférées à la Communauté de communes, de la nécessité de ramener de la proximité et du service public à la population. Entretemps la salle s’est remplie. Plus de 200 personnes sont là. Il y a des postiers, des agents territoriaux et d’EDF, des enseignants, des ouvriers, des jeunes… Michel Stefani, le secrétaire départemental, ouvre la rencontre et passe la parole à Fabien Roussel.

L’échange durera deux heures, autour de 9 questions et 15 interventions sur la bataille en cours pour la retraite à 60 ans, la construction de la perspective à gauche, le combat contre l’idéologie de l’extrême droite, le changement des institutions, la démocratie, l’abstention, la jeunesse et ses besoins, l’exigence d’une politique nouvelle…

Au moment de se quitter, Fabien Roussel dédicace son livre. Le carton de 20 n’a pas suffi. Nicole s’approche : « C’était bien, mieux qu’une réunion publique où on se contente d’écouter… »

Noël Graziani