Fabien Roussel, mobilisé contre la réforme des retraites, à la rencontre du monde du travail en Normandie

Que ce soit aux côtés des salariés de l’automobile menacés de délocalisation ou des ex-Toupargel qui subissent une liquidation arbitraire, avec les agriculteurs ou encore les élus locaux, Fabien Roussel a porté les propositions du PCF et s’est proposé de faire le relais jusqu’à Paris des revendications entendues ici.

Rencontre avec les salariés

C’est sur la zone industrielle argentanaise que le secrétaire national a fait une première escale, à la rencontre des salariés de Magneti-Marelli, un sous-traitant automobile de pointe qui fabrique des corps de papillon, une pièce essentielle pour envoyer la pression dans le moteur (voir photo). 186 emplois sont menacés de délocalisation vers la Slovaquie, l’actionnaire de l’usine s’appuyant sur la décision de l’Union européenne d’arrêter le thermique à horizon 2035. «Votre usine a de l’avenir, ici à Argentan. Il y aura des besoins de mécanique de précision, même après 2035. Je vais faire remonter cela au Ministre», a indiqué Fabien Roussel.

Quelques mètres plus loin, l’ambiance est lourde pour les ex-Toupargel. Ils sont plus de 70 à occuper le site liquidé il y a quelques semaines par le Tribunal de commerce. Ils ne réclament pas la lune mais la dignité : « Nous voulons simplement être dignement traité avec une prime supralégale qu’on nous refuse», explique Stéphane Mouly, qui était à l’Assemblée mercredi avec ses collègues des autres sites pour faire valoir cette légitime revendication. Fabien Roussel a mis sa casquette de député et a, dans la foulée, joint le ministre de l’Industrie : « Je porte auprès de vous l’exigence que la dignité de ces salariés soit reconnue», a insisté Fabien Roussel. Tout en appuyant l’idée des salariés ex-Toupargel d’organiser des ventes de produits pour abonder leur caisse de solidarité. Un stock de plusieurs millions d’euros dort en effet dans les congélateurs du site d’Argentan.

Les élus locaux exigent que leur population soit entendue, défendue et respectée par l’État.

Invités par Nicolas Ledentu, secrétaire départemental de l’Orne du PCF, une trentaine d’élus, maires, parlementaires, conseillers municipaux ou adjoints sont venus à la rencontre de Fabien Roussel à Saint-Germain-du-Corbéis. Tous déplorent le fait que l’État ne soit pas au rendez-vous pour accompagner les communes : « Ce qui prenait 3 semaines avant prend 3 mois aujourd’hui », pestent-ils.

Plus de 300 personnes sont venus parler santé, emploi, industrie, retraite au hall du champ de foire d’Argentan.

Les prises de parole ont été nombreuses et ancrées dans la vraie vie, «un échange direct et sans tabou» avec la population, comme aime à le rappeler le secrétaire national du PCF.

Le pouvoir d’achat était au cœur des échanges avec des habitants qui ont fait parfois plusieurs dizaines de kilomètres pour rencontrer Fabien Roussel. « Je ne m’en sors pas avec ma petite retraite, entre l’alimentation qui flambe, l’énergie qui explose, il faut se battre ! », rappelle cette habitante qui ne loupe pas une manif. « Je suis dans la rue pour les jeunes », a-t-elle rappelé.

Une vingtaine de personnes ont pu ainsi poser leurs questions, avec toutes un horizon : que le gouvernement cesse de faire mal à nos vies.

Rencontre avec les agriculteurs

C’est presque une intersyndicale qui s’est réunie à Sainte-Scolasse-sur-Sarthe. Représentants de la Confédération paysanne et de la FNSEA ont en effet répondu présents à l’invitation du député du Nord. « Le métier n’est pas attractif car les prix ne sont pas rémunérateurs », pointent les uns, tandis que les autres dénoncent « les méthaniseurs qui poussent comme des champignons ». Et d’enfoncer le clou : « Notre métier c’est de nourrir, pas de participer à la spéculation sur l’énergie. »

Fort de ces multiples rencontres, Fabien Roussel est reparti direction l’Assemblée nationale. « J’y vais pour porter votre voix, enrichi par ces deux journées passées à vos côtés dans l’Orne », a-t-il conclu. Le combat continue au Parlement contre la réforme des retraites, avant les prochaines manifestations. 10 000 personnes étaient dans les cortèges de l’Orne le 11 février. Plus de 130 000 en Normandie.