Gestion de l’eau potable – Les communistes du Val-de-Marne et d’Île-de-France mobilisés face aux géants Suez et Veolia

Alors que le prix du gaz, de l’essence et de l’électricité explose, en petite couronne parisienne la sentence est tombée, il faudra y ajouter a minima 50 € d’augmentation du prix de l’eau par foyer. Pour mieux faire passer la pilule, la droite qui a décidé cette augmentation dans son syndicat, le SEDIF se paie depuis plusieurs semaines une grosse campagne de com sur l’eau « pure » qu’elle promet aux usagers·ères.

Cette augmentation permettrait la mise en place d’une filtration « haute performance » requérant des investissements colossaux se répercutant sur les factures. L’Osmose inverse basse pression (OIBP), voilà le nom de cette nouvelle technique dont l’appellation barbare mettrait presque en garde contre la réalité cruelle qu’elle cache. Normalement utilisée pour dessaler l’eau de mer, l’OIBP est un non-sens environnemental en Île-de-France. Alors que tout doit nous pousser au développement d’un modèle de sobriété énergétique, elle nécessite 3 fois plus d’énergie électrique et 15 % d’eau en plus pour produire une quantité similaire aux techniques existantes. Et elle rejettera une eau plus polluée dans les milieux naturels. Sur une petite usine de potabilisation, c’est l’équivalent de deux piscines olympiques qui seraient ainsi polluées, rejetées dans la Seine et les nappes phréatiques. Cette technique anti-environnementale, antisociale, consternante n’a pas sa place en banlieue !

Contrôle public de la ressource pour maîtriser les prix et politique de protection de l’eau sur tout son cycle : voilà ce que clament depuis plusieurs mois de nombreux élu·e·s. 

Face à cette situation, 9 villes de gauche dans le Val-de-Marne ont décidé de dire stop, d’ouvrir un passage et de créer une régie publique de l’eau après avoir consulté la population de leurs villes. Une votation citoyenne en septembre vient de valider cette sortie suite à une grande campagne d’éducation populaire. Les communistes prennent une place centrale dans cet élan vertueux. Parmi eux, Michel Lepretre, Le président du Territoire Grand Orly Seine Bièvre (710 000 hab.), Philippe Bouyssou, maire d’Ivry-sur-Seine, Stéphanie Daumin, maire de Chevilly-Larue, Patricia Tordjman, maire de Gentilly, et Pierre Bell-Lloch, maire de Vitry-sur-Seine. Elles et ils ont déjà rassemblé 9 communes importante du GOSB. Reconnaissance de ce travail d’union, l’élection de Fatah Aggoune (app. PCF), premier adjoint à la maire de Gentilly comme président de la nouvelle Régie des Eaux de la Seine et de la Bièvre.

Le projet de régie porté par ces villes est clair : distribution d’économiseurs d’eau aux familles en difficulté pour alléger les factures, accompagnement des agriculteurs en proximité des points de captage pour éliminer les pesticides, et réappropriation populaire de ce bien commun de l’humanité.

Face à cette mobilisation, les grands groupes et les libéraux voudraient faire croire que les 9 maires engagé·e·s seraient seul·e·s. Ils oublient les militant·e·s du PCF qui les accompagnent, les milliers de citoyen·ne·s et les associations engagé·e·s pour l’avenir de cette ressource partout en France.

Force aussi est de constater qu’un mensonge répété ne devient pas une vérité puisqu’en Seine-Saint Denis, l’EPT Est-Ensemble, emmené par Patrice Bessac, maire de Montreuil, est engagé dans un processus similaire. À Paris, la gestion publique de l’eau fête aujourd’hui ses 10 ans et desserre quotidiennement 3 millions d’habitant·e·s. Dans l’Essonne, Philippe Rio, fer de lance de la bataille pour l’eau publique en Île-de-France, fédère des maires de toute tendance politique confondues pour reprendre des mains de Suez, en gestion publique, l’un des plus gros réseaux d’eau de France.

Tous ces acteurs publics de l’eau potable sont en train d’agréger de hautes compétences techniques, travaillent ensemble et font trembler les grands groupes que sont Veolia et Suez dans leur monopole imposé depuis trop longtemps. Par petit bout, c’est une bataille dans toute l’Île-de-France qui est train de s’ouvrir : une lutte pour une véritable justice sociale et climatique. Elle s’inscrit dans les longs combats menés pour l’eau, contre la voracité capitaliste dans l’UE comme en Irlande, en Espagne, en Grèce, au Portugal, dans le Land de Berlin récemment… Pour que le Service public coule de source, à quelques jours de la COP26 à Glasgow, rappelons-le, l’eau, c’est une histoire commune, c’est la transparence !

Grégory Géminel, membre du CN animateur de la com Écologie PCF94

Avec Léo Rémyot et Estelle Lesseyne, com Écologie PCF94