Extraits du rapport de Fabien Roussel - CN du 18 novembre

Publié le 22 novembre 2023

Pour faire grandir ses réponses, nous devons placer la question sociale au cœur du débat public.

Car le piège qui nous est tendu est mortifère. Le discours médiatique nous abreuve d’éléments de langage visant à concrétiser le prétendu « choc de civilisations » et autres « guerres de religion ».

 

Car le piège qui nous est tendu est mortifère. Le discours médiatique nous abreuve d’éléments de langage visant à concrétiser le prétendu

« choc de civilisations » et autres « guerres de religion ».

Soyons conscients du danger de cette lecture du monde qui n’a d’autres buts que d’exporter les tensions bien au-delà des strictes zones de conflits et de cacher les logiques profondes de blocs et d’intérêts capitalistes qui sont à l’œuvre.

Soyons conscients également que les classes dirigeantes utilisent ces

éléments de langage et cette rhétorique d’affrontement pour faire disparaître la question sociale, la question de classe, la faire disparaître du débat politique et imposer au monde du travail, toujours plus de sacrifices et toujours plus d’austérité.

L’inflation, la vie chère, les bas salaires, les retraites de misère, tout cela n’a pas disparu pour les français avec la guerre au Proche- Orient et en Ukraine.

Au contraire même ! Car l'argent public investi pour financer les guerres    est autant d'argent public en moins    pour financer nos

écoles, nos hôpitaux, nos services publics.

Nous faisons face en France à un appauvrissement massif de la société française alors même que les profits du capital continuent de progresser, justifiant plus que jamais notre proposition de conditionner les aides publiques aux entreprises.

Les conséquences de l’inflation sont gravissimes pour celles et ceux qui sont déjà en difficulté avec des dépenses contraintes, notamment liées au logement, du loyer aux factures d’énergie, qui pesaient déjà énormément dans leur budget avant même l’inflation et qui deviennent aujourd’hui insupportables.

Les chiffres de l’INSEE sur la pauvreté et les inégalités en 2021, publiés mardi dernier, témoignent de cet appauvrissement massif.

52 000 personnes ont basculé en un an dans la pauvreté portant à 9,1 millions le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, soit

14,5% de la population (+0,9%).

Le recours à l’aide alimentaire explose, lui aussi.

Et plus de 2800 enfants sont à la rue cet automne. En France, en 2023, quelle honte !

Dans cette situation, le développement de l’emploi de qualité, la hausse des salaires et des pensions, l’égalité salariale femmes-hommes, sont une urgence. Ces propositions ainsi que la baisse des taxes sur les carburants ou la sortie du marché européen de l’énergie pourraient changer la vie de millions de nos concitoyennes et concitoyens.

Je veux d’ailleurs saluer les près de 300 initiatives menées par les fédé- rations et les sections autour de la pétition qui porte ces propositions de- puis le lancement de notre campagne contre la vie chère.

Cette campagne, nous devons l’amplifier dans les semaines et les mois qui viennent.

Il faudra trouver une nouvelle date pour un temps fort national suite à la décision de report de l’initiative prévue normalement ce jour à Bercy. Avec le calendrier contraint, nous pourrions peut-être nous projeter sur une date courant février ou mars 2024. La question sur la vie chère se posera toujours avec force. Je vous fais cette proposition, et je souhaiterai pou- voir vous entendre sur ce sujet, que nous devons travailler ensemble. Cette initiative pourrait pleinement s'inscrire dans le cadre de la cam- pagne des élections européennes.

Des initiatives continuent d’être prises. Je pense à celle dans le Nord, qui appelle à un rassemblement le 2 décembre prochain devant la sous-préfecture de Valenciennes.

Il faut montrer aux Français que nous continuons notre combat pour les salaires et les retraites.

Je suis d’ailleurs revenu hier sur ce sujet lors de la rencontre avec le Président de la République, pour lui dire toutes les limites de l'exercice des

échanges que nous avons, car la conférence sociale n'a rien produit ou si peu avec le refus d'indexer les salaires sur l'inflation, d'agir sur la formation des prix...

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Cette bataille sociale est décisive dans la bataille contre les idées d’extrême droite, en lien avec notre combat contre l’antisémitisme et le racisme.