39e Congrès - Commission du texte - Rapport de Marie-Jeanne Gobert

Le texte de base commune intitulé « L’ambition communiste pour de nouveaux jours heureux », issu du travail et de la réflexion des 24 membres de la commission du texte, a été, dans un premier temps, présenté au Conseil national des 3 et 4 décembre.

Prenant appui dans le prolongement des orientations et choix du 38e Congrès, la Base commune a été construite avec l’apport des commissions, de nos différentes publications et sur l’expérience accumulée dans l’intensité des batailles politiques menées depuis ce dernier congrès.

En 4 ans, la crise s’est amplifiée et avec elle les difficultés de vie pour l’immense majorité. Globale, elle touche tous les secteurs : La crise sanitaire autour du Covid, le mouvement de révolte des Gilets jaunes, les luttes pour le pouvoir d’achat, la crise énergétique, les secousses économiques et politiques, durables, en France et en Europe consécutives à l’effroyable guerre en Ukraine. Et depuis des semaines maintenant, et des mois, cette impressionnante confrontation sociale et politique pour le retrait de la loi sur les 64 ans.

La proposition de base commune se devait de rassembler les communistes. Nous rassembler dans un débat exigeant, avec l’ambition de nous hisser à la hauteur des enjeux du moment ; pour faire face et poser une perspective de libération humaine au regard des défis posés par l’imbrication de crises majeures, provoquées ou amplifiées par la domination capitaliste.

Une base commune favorisant un débat donnant à voir l’apport communiste dans sa visée émancipatrice et comme force de proposition à partir de la critique radicale de l’ordre existant. Un débat qui redonne confiance à l’immense majorité des femmes et des hommes de notre pays. Un débat porteur d’espoir en des jours heureux, en mettant au cœur de la stratégie le rassemblement du monde du travail et de la création avec le potentiel porté par les mobilisations populaires. Un débat qui se devait, par son contenu, de poser avec clarté la question des conditions concrètes, aujourd’hui en France, de la transformation sociale, de la conquête et de l’exercice du pouvoir.

L’insistance sur la place, le rôle des luttes populaires dans leur diversité et leur lien avec le politique, avec notre projet, s’est trouvée légitimée par ce que nous sommes en train de vivre avec l’immense mouvement contre la réforme des retraites.

Mesurons ensemble, chers camarades, depuis le dernier congrès, à chaque étape et moments décisifs de la vie politique, l’effort et la créativité des communistes pour être au rendez-vous et au service du mouvement populaire comme force de proposition.   

Je pense à toutes nos propositions lors de la crise sanitaire, à notre engagement dans les batailles pour la prise en compte de l’urgence environnementale, aux batailles électorales conduites à tous les niveaux, aux 180 propositions soumises aux Français dans le cadre du programme des Jours heureux de l’élection présidentielle, ainsi qu’à notre apport dans la coalition des élections législatives.

Je pense aux résolutions de paix pour l’arrêt des combats et une issue politique à la guerre à nos portes, en Europe.

Je pense, et j’y insiste, à notre contribution pour des propositions alternatives pour la retraite et son financement. Au fil du conflit, elles ont été enrichies, portées, débattues et diffusées largement par les militants communistes, par nos élus, acteurs de toutes les mobilisations à l’initiative de l’intersyndicale.

Nous aurons dans le débat qui suivra, et notamment avec la partie I intitulée « Des années d’actions au service de la transformation du pays », l’occasion d’approfondir le niveau d’engagement des communistes, de notre parti, de son secrétaire national et de l’ensemble de nos élus, durant ces 4 années.

Les documents produits à l’appui de ces engagements constituent le bien commun des communistes. Ils sont l’expression d’une réelle vitalité intellectuelle. Ils sont une des sources de la Base commune. Ils ont nourri sa rédaction initiale et la cohérence des 7 chapitres sur lesquels nous allons débattre en vue de prolonger le travail d’amendements avant de les soumettre au vote des délégués.

À l’issue du Conseil national de décembre,    un processus démocratique d’ampleur a été conduit à l’échelle du pays, à tous les niveaux d’élaboration de la politique de notre parti afin que les adhérents s’approprient le texte commun de base de discussion. Il s’est poursuivi et a grandi en dynamisme jusqu’à ce jour et se poursuivra tout au long de notre congrès.

Un processus démocratique relayé, animé par les directions fédérales et de sections. Les directions ont multiplié les réunions, les initiatives de débats pour que les adhérents soient souverains dans leur décision jusque dans leur vote.

Nous savons ici la densité des échanges qui ont eu lieu et des initiatives prises pour les impulser. Sur l’apport original qui légitime l’utilité de notre intervention communiste, du Parti communiste, dans le rassemblement populaire et politique pour gagner et réussir.   

Densité des échanges sur les questions qui faisaient débat, sur notre approche du rassemblement ; sur les alliances électorales ; sur la signification de notre référence au communisme ; sur la reconquête des classes populaires, décisive pour la mise en échec de l’extrême droite, pour la construction de l’alternative politique…

Les membres de la commission se sont mis à la disposition de ces débats. Christian Picquet aura l’occasion de revenir sur ces questions portées et sur d’autres portées par les amendements.

Le week-end des 27-29 janvier, deux textes ont été soumis au vote des communistes : celui de la direction, « L’ambition communiste pour de nouveaux jours heureux », et un texte alternatif « Urgence de communisme ».

En se prononçant à 81,92 % pour « L’ambition communiste pour de nouveaux jours heureux », les communistes on fait le choix du texte qui nous rassemble aujourd’hui.

Ainsi, avec l’ensemble des membres de la commission du texte, nous avons eu pour mission de donner du sens au mandat issu du vote national.

À l’issue des congrès fédéraux, traversés de débats intenses, se nourrissant de l’expérience des luttes et de l’actualité internationale, avec notamment le rejet du projet de réforme des retraites et la guerre en Ukraine, des milliers d’amendements nous sont parvenus. 4 974 ont été adoptés et examinés. 2 141 rejetés lors des congrès fédéraux ont été transmis, et des dizaines de vœux sont parvenus.

Riches de la réflexion des communistes, nous avons conforté, prolongé et approfondi la démarche de renouveau du 38e Congrès qui, au-delà d’un appel à agir contre le risque d’effacement, nous invitait à plus de proximité, plus de visibilité, et à renforcer notre organisation.

La commission, vous pouvez en prendre connaissance avec le texte qui vous a été remis, a pris en compte des centaines d’amendements afin de renforcer la Base commune dans son analyse des crises sociale, économique, politique, et dans sa capacité à ouvrir des perspectives et à rendre plus fort le rassemblement populaire pour obtenir des victoires.

L’idée initiale d’échapper à un texte programmatique fourni en propositions a été difficile à respecter. Vous retrouverez certaines d’entre elles en ajout.

Néanmoins, afin de ne pas densifier le texte de façon démesurée, après discussion la commission propose à l’issue du Congrès de rassembler toutes les propositions qui n’ont pu être prises en compte et de les publier dans un document qui sera mis à la disposition des communistes. Sera aussi fourni le détail des acronymes et abréviations.

Nous avons intégré les amendements qui contribuaient à mettre en lumière l’affrontement entre capital et travail et ceux qui enrichissaient la base commune de l’apport des luttes sociales, des attentes et revendications de la jeunesse, des luttes pour l’environnement, des luttes pour un féminisme de classe s’attaquant au capitalisme et au patriarcat.

Les amendements ont soulevé de multiples questions : Comment unir le monde du travail et reconstruire la gauche pour la faire gagner ? Comment faire reculer la menace de l’extrême droite sur la République ? Comment reconstruire un parti populaire ?

Des questions auxquelles nous devons répondre. Christian aura l’occasion d’y revenir dans son rapport.

La commission du texte savait que nous avions la responsabilité de produire un texte porteur de convictions et d’espoir pour maintenant, d’ambition pour le Parti communiste français pour les mois et les années à venir.

Nous nous y sommes obligés, par un travail collectif et de réflexion qui a toujours privilégié l’écoute, tout en reposant sur une démarche exigeante pour répondre aux attentes des communistes.

Ces moments politiques d’enrichissement de la Base commune ont été intenses, parfois semés de doutes, enrichis par l’apport de toute l’équipe. Je ne redirai pas ici les heures de travail consacrées par les membres de la commission. Des soirées entières, souvent jusqu’à très tard dans la nuit.

Le week-end des 1er et 2 avril nous avons organisé un séminaire à Paris, en plénière, où les ajustements, les réécritures se sont succédé. Un travail qui n’aurait jamais pu aboutir sans la présence et le professionnalisme de Yann Henzel, sans sa patience et sa disponibilité dans les moments complexes.

Au nom des membres de la commission, de celui de la co-présidence, en votre nom j’en suis certaine, je le remercie vivement. Yann et l’ensemble des salariés, des bénévoles ont redoublé d’efforts et d’ingéniosité pour livrer un congrès convivial, fraternel où la politique trouve toute sa place. C’est un remerciement sincère à tous, ainsi qu’à nos camarades de Marseille sur le pont depuis des semaines.

En conclusion, merci à vous tous. Et maintenant je passe la parole à Christian Picquet pour compléter ces propos.