Il faut donner à la justice les moyens d’exercer ses missions

Les professionnels de justice se font entendre comme jamais dans notre pays.
Plus de 5000 magistrats, 1200 greffiers et 500 magistrats en formation viennent ainsi, ces dernières semaines, de signer un texte d »nonçant les conditions indignes dans lesquelles il leur est demandé d’exercer leurs missions. Ils n’acceptent plus un fonctionnement qui nuit aux droits des justiciables, faute de personnels en nombre suffisant et de moyens à la hauteur des besoins.
 
À l’appel de 17 organisations , des magistrats , avocats , greffiers, personnels de la justice, se sont encore massivement mobilisés ce 15 décembre, dans toute la France et, à Paris, devant Le ministère des Finances. Pour parer à la montée de cette contestation, le président de la République avait lancé « les états généraux de la justice ». Cette initiative, lancée à peine six mois avant l’élection présidentielle, a d’autant moins convaincu le monde judiciaire que le budget dédié à ce service public reste totalement insuffisant.
 
La justice et l’accompagnement des mineurs ont besoin que soient créés 25 000 postes de magistrats, greffiers et éducateurs.
 
L’état de délabrement des tribunaux et des outils matériels de l’institution judiciaire n’est plus tolérable, tout comme la gestion purement comptable des «  stocks ».
 
De même, la surcharge de travail, le nombre de dossiers à traiter, la saturation des juridictions entrainent des retombées terriblement négatives sur l’activité des avocats, dont les clients pâtissent des énormes délais nécessaires pour voir régler les procédures.
 
En se perpétuant, cette situation aggrave l’incompréhension entre les justiciables et leur justice, ce qui alimente les campagnes démagogiques d’une droite et d’une extrême droite appelant à restreindre l’état de droit et les libertés.
 
La justice est un pilier de la République. La résolution des litiges, la prévention et la sanction de la délinquance ou de la criminalité, participent de la cohésion sociale de la France. Pour cette raison, le Parti communiste français apporte son plein soutien aux professionnels qui luttent pour une justice humaine, modernisée et démocratisée. Il appelle à la mise en oeuvre d’un grand plan de sauvetage de la justice, et il demande au gouvernement d’engager sans délai un dialogue sérieux avec toutes les organisations syndicales, afin que soient dégagés les moyens adaptés à un service public de qualité.