État d'Israël : un mouvement de protestation historique contre B. Netanyahou

Publié le 26 juillet 2023

Un mouvement de protestation historique et profond se lève depuis plusieurs mois contre les projets du gouvernement de Benyamin Netanyahou, dominé par l'extrême-droite, qui veut refonder l'Etat d'Israël sur des bases religieuses intégristes et ethnicistes. 550 000 personnes, sur un pays de 9 millions d'habitants, ont encore manifesté ce samedi alors que le projet de réforme de la Cour suprême que l'extrême-droite et les colons veulent imposer est en cours de débat à la Knesset. Ce mouvement touche les réservistes de tous grades. Il est soutenu par une majorité de l’opinion dans les sondages. Il est donc, très divers, à l’image des courant traversant la société israélienne, et il survient après plusieurs années d’apathie. Il n’en demeure pas moins que la victoire du mouvement serait une victoire pour tous les démocrates et une défaite pour toutes les forces d'extrême-droite bien au-delà de l’Etat d’Israël, alors que des gouvernements autoritaires mènent des politiques similaires en Pologne, en Hongrie et qu’ils l’ont fait précédemment au Brésil.
 
Après le coup de force de Benyamin Netanyahou supprimant le droit de la Cour suprême d'annuler les décisions du gouvernement qu'elle jugerait « non raisonnables » - premier élément de la réforme judiciaire-, l'État d'Israël est à un tournant. Le quotidien Haaretz titre son éditorial : « Netanyahou est en train de démanteler l’Etat d’Israël », alors que celui-ci et son gouvernement poursuivent leur politique de coup d'État identitaire, qu’ils déploient leur politique raciste d'expulsion de Palestiniens et qu’ils annoncent que la Palestine sera demain réduite à des « entités infranationales », autrement dit des bantoustans.

A travers ce mouvement s'exprime le fait que la société israélienne n'a pas définitivement basculé. En son sein, se manifestent des éléments de contestation de la colonisation des territoires occupés palestiniens et du suprémacisme des actuels dirigeants israéliens visant à justifier l'annexion définitive de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Une lutte déterminante se déroule dans la société israélienne. Une partie importante de ses citoyens et de sa jeunesse résiste à la transformation du pays en un État d'apartheid s'assumant comme tel devant la communauté internationale.

En Israël, la lutte pour la démocratie, la séparation des pouvoirs et l'État de droit est une composante d'une paix juste et durable entre Israélien·nes et Palestinien·nes. L'avenir des deux peuples ne peut se concevoir sans la reconnaissance de l'existence de deux États souverains, démocratiques et vivant en sécurité, ce qui nécessite la reconnaissance de l’État de Palestine.

Le Parti communiste français réaffirme son soutien aux manifestant·es pour la démocratie, ainsi qu'aux forces de gauche et démocratiques israéliennes qui agissent pour une solution de paix dans la justice.

Il appelle le président de la République et le gouvernement français à intervenir auprès de la communauté internationale afin que le coup de force extrémiste en Israël soit sans délai condamné et que des sanctions soient prises afin de contraindre le pouvoir en place à cesser de bafouer le droit international.

Parti communiste français
26 juillet 2023