Jetons toutes nos forces dans la bataille

La grande mobilisation politique et sociale sur les retraites change la donne politique et sociale. Elle cristallise le débat politique, fait resurgir la question sociale au premier plan, engage dans une opposition de classe des forces sociales considérables. Mieux, elle peut être gagnée comme lorsque dans l’histoire le peuple travailleur se rassemble pour reprendre son avenir en main. C’est tout l’enjeu de la nouvelle phase qui s’ouvre le 7 mars.

À droite, les choses sont claires depuis que le premier geste de Ciotti, qui prétendait au retour en force de la droite, a été se ranger derrière Macron au nom des intérêts de classe. Quant à Le Pen, elle s’affiche contre le projet Macron mais continue de protéger le capital en proposant toujours plus d’exonérations de cotisations sociales au patronat au gré des propositions de loi.

En face, le monde syndical et les forces de gauche se lancent dans la bataille dans un esprit de rassemblement combattif. Cela a contribué assurément à faire apparaitre cette réforme pour ce qu’elle est : autoritaire sur la méthode, idéologique sur le fond au nom du dogme libéral invitant à faire payer toujours plus les travailleurs pour préserver les privilèges des puissances d’argent.

C’est en tout état de cause l’unité syndicale la plus aboutie depuis de longues années, à l’écoute des travailleurs et d’une opinion publique clairement opposée au projet Macron. Elle est fondée sur le refus unanime de tout report de l’âge légal de départ en retraite comme sur les choix souverains exprimés par les adhérents des confédérations syndicales. Solide, cette unité se nourrit des grands succès populaires des premières journées de grève, de mobilisation, de manifestations qui l’engagent et l’obligent.

Et le mouvement social en cours, massif comme rarement, peut même contribuer à ce que la gauche dépasse le plafond de verre qui l’enserre aujourd’hui, bien loin d’une majorité nécessaire au changement. Les communistes et leurs élu·e·s y sont pleinement engagé·e·s. Sur le front du refus, en poussant l’opposition à la réforme et en lançant une campagne pour un référendum permettant au pays de s’emparer du débat. Sur le fond, avec leurs propositions de financement d’une retraite à 60 ans pour toutes et tous faisant grandir l’idée qu’une autre réforme est possible et nécessaire.

Des différences se font jour pour autant au sein de la Nupes, principalement du fait des velléités de LFI de faire valoir son seul calendrier en dépit de l’avis des organisations syndicales, qu’il s’agisse des dates de manifestations ou de la tenue du débat parlementaire. C’est à l’inverse le souci constant du rassemblement qui a guidé l’action des communistes avec une attention toute particulière au monde du travail, à ses organisations syndicales, aux formes d’actions choisies sur les lieux de travail. C’est un enjeu décisif dans l’affrontement en cours parce que l’intervention des travailleuses, des travailleurs du public comme du privé sera déterminante pour construire un rapport de force de nature à faire reculer le pouvoir Macron.

Et c’est pourquoi le travail de relance de l’activité communiste à l’entreprise comme les décisions prises au cœur de la bataille actuelle dialoguent et se nourrissent en cohérence avec la majorité populaire agissante que nous appelons de nos vœux.

Alors ne nous y trompons pas, la mobilisation des communistes dans les semaines à venir comptera. Dans les quartiers populaires, dans les assemblées générales, sur les piquets de grève, chaque communiste peut contribuer à mettre en échec le projet Macron et gagner une réforme des retraites favorable au travail plutôt qu’au capital. Le journal Agir, les matériels nationaux actualisés régulièrement, le tour de France du secrétaire national et la disponibilité des parlementaires et responsables du PCF pour des meetings et des rencontres publiques sont autant de points d’appui pour organiser la campagne des communistes au plus près du terrain : au cœur des luttes et du mouvement populaire pour faire progresser le rapport de force social et idéologique. Jusqu’à la victoire ?

Tout dépendra du niveau de mobilisation qui s’annonce massif dès le 7 mars.

D’ici là, et aussi longtemps que nécessaire, jetons toutes nos forces dans la bataille ! 

Aymeric Seassau

membre du CEN