Pour les communistes, l’élevage est indispensable au maintien de campagnes vivantes

Publié le 25 mai 2023

En préconisant « de mieux accompagner les éleveurs en difficulté en développant un dispositif d’aides à la reconversion » adossé à une « stratégie de réduction publique du cheptel bovin », la Cour des comptes remet en question le poids de l’élevage dans notre agriculture. Ces propositions sont à voir comme une conséquence du manque d’ambition du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, avec l’absence de stratégie claire et volontariste pour l’élevage français, quitte à ouvrir la porte aux importations.

En réaction, le Parti communiste français, défenseur de campagnes vivantes, est déterminé à soutenir l’élevage sur des exploitations familiales de taille humaine.

L’élevage de gros ruminants est nécessaire à la société et la planète.

Il se trouve que ces déclarations tombent dans une période où l’élevage bovin traverse une grave crise. Selon l’Institut de l’élevage, depuis 2016, la France a perdu près de 840 000 vaches. D’après FranceAgriMer, les importations représentent 20% de la viande bovine consommée en France. En élevage bovin lait, le nombre d’emplois a diminué de 27% entre 2010 et 2020 et baissé de 16% en élevage bovin allaitant.

Malgré ces chiffres alarmants, la société et la planète ont grandement besoin d’un élevage décorrélé des logiques de marché. L’élevage contribue au maintien d’espaces ouverts, condition nécessaire à la prévention des incendies et avalanches. Les prairies permanentes font office de refuges de biodiversité, mais aussi de puits de carbone stockant, selon l’Institut de l’élevage, jusqu’à 85 tonnes par hectare contre 81 tonnes pour une forêt et 52 tonnes sous grandes cultures.
A l’heure où le prix des engrais flambe, le fumier produit par les animaux s’impose comme un moyen efficace et durable de reproduire la fertilité de la terre. L’élevage est également le corollaire de campagnes vivantes, avec une contribution essentielle à l’emploi rural, qu’il s’agisse des exploitations agricoles, mais aussi des abattoirs, entreprises agroalimentaires ou commerces de proximité.

Les communistes défendent l’élevage et se tiennent à disposition des agricultrices et agriculteurs.

Le Parti communiste français souhaite travailler à la reconnaissance du rôle primordial de l'élevage pour l'équilibre de l'agriculture, des milieux et de la société. Si réduire sa consommation de viande peut se concevoir, en manger moins mais mieux nécessite un virage agroécologique. Pour cela, les communistes ont l’ambition d’installer des dizaines de milliers de jeunes éleveuses et éleveurs d’ici 2030. Cette volonté s’inscrit dans les interventions répétées de leur secrétaire national, Fabien Roussel, pour défendre l’accès à toutes et à tous à une alimentation suffisante, saine et équilibrée. Elle se traduit également par le renforcement opéré fin 2022 de la commission nationale agriculture, pêche, forêt du PCF, forte d’une soixantaine de membres.

Le Parti communiste français propose un vaste plan de soutien à l’élevage, au sein d’exploitations familiales à taille humaine tournées vers l’agroécologie. Comme pour l’ensemble des productions agricoles, des mesures d’intervention sur les prix sont nécessaires afin de sécuriser le revenu des producteurs. Le coefficient multiplicateur doit être rétabli pour encadrer les marges de la grande distribution et acter un meilleur partage de la valeur ajoutée agroalimentaire. Les pouvoirs des SAFER et du contrôle des structures doivent être étendus afin de faciliter l’accès à la terre.

Concernant l’élevage bovin, ciblé par le rapport de la Cour des comptes, les communistes refusent tout accord de libre-échange sur la viande bovine. Au niveau national, des fonds doivent être alloués au développement de l’engraissement à l’herbe. Il en est de même pour le soutien à la polyculture – lorsque les conditions de milieu le permettent – à des fins d’autonomie énergétique et protéique. De vastes programmes de reconquête d’espaces en déprise doivent être initiés, avec la constitution de foncières publiques veillant à attribuer prioritairement les parcelles reconquises aux jeunes agricultrices et agriculteurs.
Les collectivités devraient également être dotées de moyens supplémentaires pour approvisionner la restauration collective en produits issus de l’élevage local et durable. Cela va de pair avec l’octroi de crédits pour maintenir et développer des abattoirs de proximité, ateliers de découpe et cuisines centrales sous giron des collectivités.

Ces éléments feront partie des combats des parlementaires communistes lors des débats sur la prochaine loi d’orientation agricole. En vue d’alimenter leur réflexion, les communistes tendent la main aux éleveurs pour que ces derniers leur fassent remonter leurs idées, leur vécu, afin de construire des propositions politiques qui partent du réel, pour maintenir des campagnes vivantes et promouvoir une ruralité heureuse.

Parti communiste français,
Paris, le 23 mai 2023.