Lancement de parcoursup et de la réforme du bac : Les jeunes se mobilisent

Cette semaine marque le lancement de la plateforme parcoursup et des premières épreuves du baccalauréat sous son nouveau format.

Parcoursup, deux ans et un bilan catastrophique

Mercredi 22 janvier marque le lancement de la plateforme parcoursup. Des centaines de milliers de lycéens et d’étudiants en réorientation vont devoir entrer leurs vœux jusqu’au 12 mars. Voilà deux ans que la plateforme a été lancée et le bilan que nous pouvons en faire est catastrophique. Des milliers de candidats ont été laissé sur le carreau et n’ont pas eu le droit d’accéder aux bancs de l’université, des dizaines de milliers d’autres ont intégré une filière qui ne correspondaient pas à leur projet professionnel.

Mercredi 22 janvier marque le lancement de la plateforme parcoursup. Des centaines de milliers de lycéens et d’étudiants en réorientation vont devoir entrer leurs vœux jusqu’au 12 mars. Voilà deux ans que la plateforme a été lancée et le bilan que nous pouvons en faire est catastrophique. Des milliers de candidats ont été laissé sur le carreau et n’ont pas eu le droit d’accéder aux bancs de l’université, des dizaines de milliers d’autres ont intégré une filière qui ne correspondaient pas à leur projet professionnel.


Le critère qui semble le plus discriminant pour trier les bons des mauvais dossiers est le lycée d’origine. Les élèves issus des lycées les mieux côtés souvent dans les beaux quartiers sont privilégiés à ceux issus de lycées moins réputés et souvent dans des quartiers moins favorisés. Sous couvert de sélection au mérite, c’est une sélection sociale qui s’est mise en place.


Cette année encore le bilan ne peut être que catastrophique car d’une année à l’autre le nombre de candidats augmente du fait des étudiants en réorientation, sans que le nombre de places dans l’enseignement supérieur n’augmente pour autant. Cela ne pourra aller qu’en empirant avec l’application de la réforme du bac

Réforme du bac : un lancement chaotique


En plus du lancement de parcoursup, cette semaine marque le début des épreuves “E3C” du baccalauréat. Pour la première fois depuis la réforme Blanquer, les élèves en classe de première sont en train de passer les premières épreuves du baccalauréat. Cette réforme vient mettre fin aux examens terminaux, désormais la majeur partie de la notation se fera en contrôle continue au sein des établissements.


Le lancement de ses épreuves est chaotique. De nombreux établissements n’ont ni les moyens, ni les informations suffisantes pour l’organiser de façon satisfaisante. Ainsi les salles ne seront souvent pas mises en place pour accueillir correctement une épreuve, la correction des copies ne permettra pas toujours de garantir un réel anonymat. Les conditions et les sujets différents entre chaque établissement viennent provoquer une rupture d’égalité entre les élèves.


Ainsi, en lieu et place d’un diplôme national commun à tous les élèves, peu importe le lycée d’origine, le baccalauréat devient un diplôme propre à chaque établissement. La valeur du diplôme ne sera plus évaluée en fonction de la note obtenue mais de la valeur de l’établissement.

Les deux réformes vont creuser la fracture sociale dans l’éducation

La réforme du baccalauréat, jointe à parcoursup, va avoir des effets désastreux. Cette réforme vient entériner ce qu’a commencé parcoursup. Si déjà aujourd’hui le lycée d’origine à un poids dans la sélection des “bons dossiers”, avec la réforme du bac celui-ci sera déterminant. Il y aura désormais des lycées à plusieurs vitesses. Entre, d’une part, ceux les mieux cotés, souvent situés dans les beaux quartiers, qui permettront d’ouvrir la plupart des portes de l’enseignement supérieur et, de l’autre, les lycées dits de périphérie qui permettront d’accéder à un nombre limité de filières.


Ces réformes viennent renforcer la sélection sociale à l’entrée de l’enseignement supérieur et creuser encore un peu plus la fracture sociale et spatiale entre les enfants issus de la bourgeoisie et ceux des classes populaires. Force est de constater que l’éducation qui devrait permettre à chacune et chacun de pouvoir s’émanciper de son origine sociale et espérer une ascension sociale n’est en réalité qu’un outil de reproduction, si ce n’est d’amplification des inégalités présentes dans la société. Le gouvernement a fait le choix de la sélection plutôt que d’investir dans l’enseignement supérieur.

Les lycéens s’organisent

Face à ces réformes injustes, la colère des lycéens ne cesse de se faire ressentir. Alors que l’écrasante majorité des syndicats d’enseignants demande un report des épreuves du baccalauréat, le ministre de l’Éducation a décidé de les maintenir. Les premières épreuves ont donc débuté à partir de lundi. Face à cette désorganisation et une réforme injuste, des lycéens se sont organisés et, dès lundi, ils ont bloqué leur lycée pour empêcher la tenue des examens.
Le MJCF est présent et même à l’initiative dans nombre de ces blocages. Voilà un an et demi que les jeunes communistes mènent un travail de fond pour informer et organiser les lycéens contre ces réformes. Les mobilisations de lundi ne sont que le début d’une mobilisation qui va s’inscrire dans le temps long pour faire tomber ces réformes. Le MJCF demande le report des épreuves du baccalauréat et que le gouvernement initie une nouvelle réforme qui permette à chacun d’étudier dans de bonnes conditions dans la filière de son choix.

Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.