Les départementales vues d’Anzin (Nord)

Dans le Nord, aussi, le PCF s'engage avec ses partenaires pour créer les conditions d'une reconquête des départements. Le canton d'Anzin (59), voisin de Valenciennes, est ciblé par la gauche comme étant un canton qui pourrait être repris à la droite. Les maires d'Anzin et de Fresnes-sur-Escaut, Pierre-Michel Bernard (titulaire DVG) et Valérie Fornies (suppléante de sensibilité écologiste), constituent une partie du quadrinomme. Le Parti communiste envoie deux personnalités pour mener cette bataille élective : Michelle Gréaume (titulaire), sénatrice du Nord, et Nacim Bardi, figure du mouvement social et de la lutte d'Ascoval.

Michelle Gréaume, pouvez-vous nous raconter en quelques mots votre parcours ?

Professionnellement, j'ai un parcours dans la fonction publique territoriale. Politiquement, je milite depuis mes 17 ans. Concernant mes mandats, j'ai d'abord été élue à Onnaing dans l'opposition. En 2014, notre démarche crée les conditions d'un rassemblement à gauche et je deviens Maire. En 2017, je suis élue au Sénat aux côtés d'Éric Bocquet. Pour se conformer à la loi de non-cumul, je renonce à son mandat de maire et je conserve celui de conseillère municipale d'Onnaing, ville importante du canton d'Anzin à laquelle je demeure attachée. C'est Xavier Jouanin qui a pris la suite en tant que maire en 2017 et qui a été reconduit aux municipales de 2020.

Michelle Gréaume, pourquoi vous engagez-vous dans les départementales ?

Le département est un échelon de gouvernance et de proximité que notre force politique a toujours défendu, il est important de le conserver. De plus, dans le Nord, les politiques publiques en matière d'action sociale portaient la marque des communistes quand ils étaient dans l’exécutif aux cotés des socialistes. Durant la mandature écoulée, la droite a organisé le détricotage de nombreuses politiques publiques innovantes au détriment des plus faibles. C'est inadmissible ! On sait que la crise sanitaire est suivie d'une crise sociale et il nous faut reprendre la main sur un maximum de cantons pour réinventer des politiques sociales qui soutiennent nos concitoyens. C'est une urgence.

Nacim Bardi, quel est votre parcours ?

J'ai un parcours syndical dans l'entreprise Ascoval, ex-fonderie du groupe Vallourec. Je suis adhérent dans mon syndicat depuis 2011. J'ai été élu délégué syndical en 2018. Mon syndicat est majoritaire dans l'entreprise depuis un an et demi. Politiquement, je ne suis adhérent d'aucun parti. Je me sens proche des idées et valeurs défendues par le Parti communiste français. En 2019, en plein conflit social, Fabien Roussel me demande de rejoindre la liste des européennes conduite par Ian Brossat. Après avoir longuement hésité, j'accepte de figurer sur cette liste pour que le monde ouvrier puisse porter lui-même ses espérances et ses revendications au Parlement européen. Ce fut une très belle expérience aux cotés de personnalités militantes comme Marie-Hélène Bourlard. Seule ombre au tableau, le résultat n'était pas à la hauteur du travail fourni mais il faut parfois du temps pour changer la donne.

Pourquoi vous engagez-vous dans la bataille des départementales ?

Sensible à la question de l'action sociale, le département a effectué de nombreuses coupes budgétaires. Quand on économise au département, qu'on accepte l'austérité imposée par l'État, on fait les poches des plus faibles. Peu de gens s'en rendent compte, mais les élus de droite au département ont économisé sur le dos des personnes âgées, des enfants maltraités, des personnes handicapées...

Outre ce sujet, je suis inquiet des volontés d'implantation dans le Nord du Rassemblement national.    Ses militants ont une dynamique et se sentent proches de pouvoir gouverner. Le RN s'implante dans des anciens bastions ouvriers où la désespérance est forte. Il faut qu'on puisse expliquer que ce mouvement divise les classes populaires et ouvrières. Il ne propose que des solutions économiques ultralibérales. Il faut dire et expliquer que ce mouvement dupe les gens. Il va falloir revoir les politiques au département de manière immédiate pour que le peuple voie la différence si nous sommes aux manettes.

On part sous la bannière « le Nord en commun », l'unité à gauche peut nous faire gagner.

Cédric Dematte

Fédération du Nord