Les revendications du MJCF face à la précarité étudiante

Après la vague d’indignation provoquée par la tentative de suicide d’un étudiant lyonnais, la question de la précarité étudiante est apparue sur le devant de la scène.

La précarité étudiante n’est pas quelque chose de nouveau

Depuis les années 80, la population estudiantine ne cesse de croître. Pour autant, les investissements dans l’enseignement supérieur et pour les étudiants ne suivent pas et ne sont pas à la hauteur. La précarité étudiante est de plus en plus forte, obligeant un grand nombre d’étudiants à se salarier en dépit de leurs études. La démocratisation de l’enseignement est une bonne chose, mais ouvrir les portes de l’enseignement supérieur ne suffit pas, il faut également investir dedans pour permettre à tout le monde d’étudier dans de bonnes conditions.

Aujourd’hui, un étudiant sur quatre vit avec moins de 500€ par mois. 14 % des étudiants disent ne pas pouvoir se restaurer au CROUS (ticket à 3€30). Un étudiant sur deux est obligé de se salarier à côté de ses études. Le salariat étudiant est la première cause d’échec à l‘université. L’inaction des gouvernements successifs n’a fait que creuser encore plus cette précarité.

Depuis son arrivée au pouvoir, Macron n’a rien fait pour lutter contre la précarité étudiante, bien au contraire. L’une de ses premières mesures a été la diminution de 5€ des APL, alors même que le logement est le premier poste de dépenses chez les étudiants. Aujourd’hui, seuls 11 % des étudiants ont accès à un logement CROUS. Parmi ces logements, nombreux sont vétustes et méritent une rénovation complète.

Il y a plus de 2,7 millions d’étudiants dans notre pays et Macron ne s’en préoccupe pas. Il est temps que le gouvernement mette en place des politiques ambitieuses pour que les jeunes et les étudiants puissent sortir de la précarité.

Face à la précarité étudiante, le gouvernement regarde ailleurs

Depuis la semaine dernière, les vidéos de la barrière détériorée devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la conférence de Hollande perturbée tournent en boucle dans les médias. Alors que sont abordés les problèmes sociaux, qui touchent une majorité d’étudiants, les caméras sont braquées sur un acte minoritaire fait par une poignée d’individus, initiative peut être regrettable, mais n’ayant rien de dramatique.

De nombreux rassemblements ont eu lieu partout en France pour exiger une réponse politique de la part du gouvernement. Sa seule réponse a été de dénoncer des actes isolés. Les médias ont suivi. Et d’un problème qui touche une écrasante majorité d’étudiants, on en est venu à débattre de la liberté d’expression sur les universités. Pourtant, la question de la liberté d’expression est loin d’être le principal problème que rencontrent les étudiants. Les revendications du MJCF pour sortir de la précarité étudiante.

Pour sortir de la précarité étudiante, le MJCF revendique un revenu étudiant issu d’une branche de la Sécurité sociale dédiée qui soit financé sur les cotisations sociales. Ce revenu étudiant doit être fixé au-dessus du seuil de pauvreté pour permettre à tous les étudiants de pouvoir vivre dignement pour étudier dans de bonnes conditions. Ce revenu est la seule solution pour permettre de sortir l’ensemble des étudiants du salariat.

Les étudiants ont aujourd’hui de plus en plus de mal à se loger. Dans les grandes villes les logements étudiants à tarification sociale se font rares. C’est particulièrement vrai pour la capitale qui compte pas loin de 650 000 étudiants pour seulement 6 500 logements CROUS. Le faible nombre de logement à tarification sociale, le prix exorbitant des logements dans le privé obligent les étudiants à se loger dans des logements vétustes loin de leur lieu d’études. Le MJCF revendique ainsi la création de logements à tarification sociale pour les étudiants, ainsi que la nationalisation de l’ensemble des logements étudiants aujourd’hui gérés par le privé. 

Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.