Migrations : La rupture avec le droit international continue !

Dimanche 18 décembre, c’est la journée internationale des migrants. Le lendemain, la justice britannique a jugé légal le projet d’expulsion des migrants au Rwanda. Ce jugement est hallucinant et qualifié comme violation du droit international par l’ONU et des associations.

Rappelons-nous un peu les faits. L’externalisation des questions migratoires semble être poussée à son paroxysme dans cette situation.

En avril dernier, le gouvernement de Boris Johnson fait un voyage à Kigali et revient avec un accord qui permettrait d’expulser des demandeurs d’asile arrivés sur le sol britannique. D’après Boris Johnson, cet accord permettrait d’éviter de décourager les traversées de la Manche sur de petits embarcations. Pour cela, le Royaume-Uni devait verser 145 millions d’euros au Rwanda.

En juin, la Cour européenne des droits de l’homme avait bloqué le 1er vol et l’avion n’avait pas décollé. Et là, six mois plus tard, la Haute Cour de Justice britannique a tranché en annonçant la légalité de cet accord. La Cour a conclu qu’il était légal pour le gouvernement britannique de mettre en place des dispositions pour envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda et que leur demande d’asile soit examinée au Rwanda plutôt qu’un Royaume-Uni.

Quelle humanité dans ce jugement ! Quel cynisme de la part d’un pays qui passe des accords argent contre humains !

La bataille judiciaire n’est pas terminée et des associations poursuivent la solidarité et la lutte, mais pour l’instant la Cour européenne des droits de l’homme n’a rien dit.

Si cet accord devait être appliqué, cela serait un immense « appel d’air » aux politiques xénophobes des pays riches. C’est une nouvelle attaque contre le droit international. Nous devons nous réveiller pour le droit à la circulation et à l’installation.

Cécile Dumas
responsable adjointe du secteur international du PCF
chargée des questions migratoires