Mot d’accueil pour la CGT par Aymeric Séassau

Nous ne le disons depuis 2 jours, le mouvement social que nous vivons est sans précédent par sa nature, par sa forme. Et il est en train de changer la donne politique et sociale.

Emmanuel Macron peut bien essayer de fermer le banc sur l'écran de nos télévisions, d'invoquer le 49-3, d’envoyer son ministre de l'Intérieur aller de tentative d'intimidation en répression policière, rien n'y fait.

Après le puissant mouvement sur les salaires, ce sont les forces syndicales qui marquent leur rythme et imposent la question sociale dans le débat d’idée. Quand une idée s'empare des masses, elle devient une puissante force, une force matérielle, disait Marx. Et cette bataille des retraites, nous allons la gagner.

J’aimerai que nous rendions hommage à celles et ceux qui organisent la mobilisation dans l'action. Ils se privent de jours de salaires dans la grève. Ils concentrent dans leurs mains les espoirs de changement. Il faut que nous leur apportions notre soutien, notre solidarité, elle est totale, aux travailleuses et travailleurs en lutte. Ils sont ouvriers, infirmiers, enseignants, raffineurs, cheminots, travailleurs portuaires, énergéticiens… Et avec elles et eux, nous allons gagner !

Ils peuvent envoyer les lacrymogènes en ciblant le carré de tête dans nos manifestations, les manifestations ne désemplissent pas !

Ils peuvent déloger dans la honte, la nuit, les dockers qui occupent leur outil de travail, usant d'un droit constitutionnel, ils reviendront 48 h plus tard ! C'est ce qu'ils ont fait.

Ils peuvent réquisitionner les raffineurs comme c’était le cas à Donges, d’incidents techniques en mobilisations, la raffinerie est toujours à l’arrêt.

Ils peuvent emmener les énergéticiens au tribunal, la mobilisation est chez eux, il faut le dire, historique.

Alors faisons le constat ensemble, Darmanin, écoutez-nous, vous n'avez pas assez de policiers pour réprimer le pays tout entier qui se lève aux côtés des travailleurs et des travailleuses en lutte.

Et je le dis aussi, en notre nom à tous, nous n’accepterons jamais qu'un président de la République salisse en notre nom la démocratie sociale en parlant de factions et de factieux !

Parce que ce sont les travailleurs en lutte qui défendent la République, ils défendent la démocratie sociale, ils défendent le pacte social républicain, ils défendent la constitution de la République en usant de leur droit de grève.

Un dernier mot.

Il y a eu la semaine dernière un autre congrès important, celui d'une confédération syndicale de premier rang, la CGT. Nous avons suivi leurs débats avec attention, comme ils suivent les nôtres aujourd'hui. Ce que je peux vous dire, c’est que le pouvoir Macron attendait beaucoup des divisions de la CGT. Il n’en a rien été, ils sont unis, ils sont rassemblés.

Je vous demande de réserver le meilleur accueil à quelqu'un qui n'est pas ici un inconnu, Laurent Brun, qui représente officiellement la CGT, il en est devenu l’administrateur. Bravo à lui. Et parmi les nouveaux visages de l’intersyndicale, il y a la nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, qui a tenu à nous adresser un message. Bravo à elle ! On l’écoute.