Quartiers populaires – Se reconstruire

Depuis plusieurs mois, notre département connait une augmentation d’assassinats et de violences sous fond de trafic de stupéfiants. Marseille est la ville la plus touchée avec plus d’une vingtaine d’homicides depuis le début de l’année 2023 contre 32 fin de 2022.

Il n’était plus possible pour nous, militants communistes des quartiers populaires, de vivre ainsi dans la peur pour nos proches, de laisser les habitants vivre dans la souffrance et la peur.   

Avec le collectif départemental PCF, les élus et les sections concernées, nous avons engagé un travail à plusieurs niveaux pour dénoncer cette situation mais aussi être force de propositions concrètes et urgentes. Nous avons débuté par une conférence de presse avec les sections des quartiers populaires de Marseille et nous avons édité deux tracts. Nous y faisons 10 propositions urgentes qui vont d’un plan pour un été heureux pour les enfants et les jeunes, du renforcement des moyens de la police et de la douane, au développement des services publics, et nous revendiquons une table ronde sur le sujet avec l’ensemble des concerné·e·s à la Préfecture. Les retours sont bons aussi bien dans les quartiers populaires que sur les autres quartiers. Nous organisons un débat sur le sujet avec plusieurs intervenants lors de notre fête départementale et nous avons aussi engagé un travail avec les associations et nous participons activement aux manifestations et réunions publiques.

Ici le soleil et la mer ne sont pas synonymes de vacances et nous appréhendons les violences à venir. Déjà les familles pensent que les enfants vont passer l’été enfermés chez eux, par peur d’être des victimes collatérales. Il est nécessaire que plus de moyens soient dégagés pour éradiquer la violence et les trafics. Nous n’acceptons pas que la majorité de droite à la région ne finance plus les centres sociaux, ou encore que le département baisse les subventions aux associations, les moyens alloués aux services de la protection de l’enfance et des MDS (Maisons départementales de la solidarité).

Les habitant·e·s des quartiers populaires de notre département sont les grand·e·s oublié·e·s de la République. Les conditions de vie sont difficiles, nous avons l’impression d’être les oublié·e·s de la France. Il faut se battre pour tout : se nourrir, se soigner, s’éduquer, se loger, se déplacer, travailler, se cultiver, bref essayer de vivre dignement.

Nous allons continuer notre travail. Nous devons réfléchir en termes d’organisation et de renforcement de notre parti dans ces territoires et à comment faire avancer nos propositions et être moteurs des actions nécessaires. C’est en ce sens que l’ensemble des collectifs de travail de la Fédération ont été sollicités pour travailler à des propositions pour les quartiers populaires.

C’est difficile mais la place de notre parti est auprès de celles et ceux qui subissent de plein fouet les ravages du système capitaliste. Notre parti doit se reconstruire dans ces territoires, nous devons prendre ensemble des mesures concrètes d’organisation à tous les niveaux, du local au national.

Nous ne pourrons pas construire la France des jours heureux sans les habitants des quartiers populaires.

Marion Honde-Amiar

responsable du collectif Quartiers populaires FD 13