Rebâtir une véritable médecine scolaire, une question démocratique !

Le 23 mai prochain les infirmières de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur organisent une marche blanche pour sauver la santé à l’école. Le Parti communiste français s’associe pleinement aux revendications des organisations représentatives des infirmières et infirmiers de l’Education nationale.

La prévention est sinistrée dans notre pays, plus encore que le système de soins, lui-même en état catastrophique, du fait des politiques de réduction des dépenses publiques, dépenses pourtant si nécessaires pour l’humain. La médecine scolaire, comme la médecine du travail sont oubliées par un gouvernement qui préfère vider les caisses de l’Etat et de la Sécurité sociale, au profit du patronat et soutenir la part des activités de soins permettant des profits.

Cette situation est d’autant plus alarmante qu’avec l’enchaînement des crises, sanitaire, sociale, économique, environnementale, la santé psychique de la jeunesse est mise à mal. Alors que les inégalités sociales de réussite scolaire se creusent d’années en années, la santé scolaire est aujourd’hui exsangue.

Les 7 800 infirmières et infirmiers scolaires réalisent chaque année scolaire 18 millions d’acte dans les établissements d’enseignement du premier et second degré et sont souvent les seuls professionnel·les de santé auxquels peuvent recourir certain·es jeunes pour des problèmes somatiques ou psychiques, et l’on sait l’augmentation des problèmes psychiques des jeunes.Le manque de moyens, l’absence de revalorisation salariale particulièrement nécessaire dans un métier fortement féminisé, la non reconnaissance de ses spécificités, l’absence de formation, laissent s’installer la vacance de postes de manière structurelle et l’augmentation de la charge de travail pour les autres.

A l’heure de l’école inclusive, l’école a besoin d’une médecine scolaire de qualité en capacité de répondre à ses missions sur l’ensemble du territoire.

Loin de répondre aux demandes des personnels de santé scolaire, le gouvernement agite une fois de plus la menace de la décentralisation qui signifierait une rupture par l’État de l’égalité territoriale et un probable futur désengagement de ses responsabilités en matière de santé publique.

Il faut affirmer dans les actes une nouvelle ambition pour la lutte contre les inégalités sociales de réussite scolaire et cela passe par une nouvel élan pour la santé scolaire, personnels indispensables à l’inclusion des élèves en situation de handicap, aux actions de prévention et de consultations dans les établissements scolaires.

La pénurie de postes pourvus, l’absence de reconnaissance conduisent aujourd’hui à des démissions et à une hausse conséquente de la charge de travail des personnels de santé scolaire.

Le PCF propose :

  • La revalorisation salariale des infirmiers et infirmières scolaires, au travers d’une revalorisation du point d’indice correspondant au rattrapage de la perte de pouvoir d’achat depuis 15 ans et tenant compte de l’inflation galopante.

  • Un plan de recrutement de 15 000 personnels de santé scolaire, avec une véritable formation à la spécificité du métier d’infirmière scolaire.

  • Le maintien dans l’Education nationale des personnels de santé scolaire, sous l’autorité des chefs d’établissements.