Retour sur l’Assemblée générale et le Bureau exécutif du Parti de la gauche européenne - Contribution d’Hélène Bidard

Publié le 12 juillet 2023

Alors que nous sommes à un an de l’enjeu majeur démocratique en Europe - les élections européennes de 2024 -, se tenait une réunion importante du PGE à Vienne, les 24 et 25 juin.

Nous avons à disposition des études pour les élections européennes, faites par Transform. Nous avons à disposition un calendrier électoral du PGE, en vue des élections européennes de 2024, qui a pour but d’élaborer collectivement une visée et des propositions transformatrices européennes.

La crise sociale et écologique du capitalisme est à la fois internationale et européenne. Il en va de même pour la préservation de la paix et la lutte pour vaincre la domination du grand capital financier. Au-delà des différences et des nuances nationales, le néofascisme a pour objectif commun d’essayer d’empêcher que la frustration et l’indignation ressenties par les personnes directement touchées par la crise ne soient dirigées contre le système capitaliste et canalisées dans l’agenda que le néofascisme présente partout : racisme, chauvinisme, misogynie, musellement de la presse, restrictions des droits syndicaux…

Nous sommes à la croisée des chemins. Dans le cadre néolibéral, l’UE n’est pas en mesure de relever ces défis, ce qui facilite également la normalisation du néofascisme aux yeux d’une grande partie des populations. La démocratie à tous les niveaux en Europe et la souveraineté populaire doivent être le tremplin de la coopération européenne plutôt que l’austérité et la concurrence néolibérale.

Il existe aujourd’hui en Europe une large hégémonie idéologique, sociale et culturelle des valeurs réactionnaires, autoritaires, patriarcales et individualistes qui favorise la montée de l’extrême droite. La gauche n’a pas encore trouvé de réponse adéquate à cette question. Le Parti de la gauche européenne tire la sonnette d’alarme.

C’est pour répondre à cela que Le PGE lance un appel à l’unité.

C’est dans ce moment politique que nous avons accueilli GRS, la gauche républicaine et socialiste, en présence du député européen Emmanuel Morel, comme nouveau membre du PGE.

Les élections au Parlement européen en juin 2024 seront la première confrontation politique à l’échelle européenne des deux tendances. C’est une responsabilité extraordinaire pour la gauche, qui doit comprendre qu’il ne s’agit pas seulement d’une dispute électorale, mais d’une composante idéologique et sociale. La gauche européenne prône une transformation sociale et écologique pour éviter le danger d’une catastrophe universelle.

Les représentants du PCF, Vincent Boulet, Frédéric Boccara et Hélène Bidard, ont pu exprimer tout à la fois des positions et analyses du PCF, mais aussi des enjeux que nous analysons à un an des élections européennes.
Ce qui ressort des études électorales, c’est que 3 sujets préoccupent le plus les européen·ne·s. Ces sujets sont le « coût de la vie » ; la guerre ; la crise climatique.
Face à l’augmentation du coût de la vie, une de nos propositions, majeure, passe par le développement des services publics.

L’Europe est un lieu de confrontations considérables entre ceux qui possèdent tout et celles et ceux qui n’ont presque rien. Des conquêtes sociales ont permis aux habitant·e·s d’accéder à des services indépendamment de leurs ressources. Services publics et protection sociale sont des salaires différés et socialisés pour la classe des travailleurs et travailleuses.

Ce système est attaqué par les réformes libérales capitalistes et il nous faut être lucides : les institutions européennes, avec la complicité active des gouvernements des États membres, se sont mis au service de cette dynamique et en ont sanctuarisé la logique dans les traités, texte après texte. Les conditions d’accès pour les populations se détériorent, les coûts d’accès augmentent, ce qui dégrade le niveau de vie des habitant·e·s. L’Union européenne ne peut pas, dans ce cadre, répondre aux besoins économiques et sociaux. La, le libéralisme et l’opposition à l’investissement public restent de mise dans la construction européenne, au lieu de mettre l’humain au cœur des politiques publiques.
Pourtant de nouvelles potentialités peuvent s’ouvrir, en s’appuyant sur les mouvements sociaux et les luttes. En Europe, et surtout en France, nous vivons un moment de regain des luttes revendicatives sur les salaires, les retraites, le logement, sur les revendications féministes et écologiques. Les mouvements sociaux constituent des points d’appui très importants.

C’est pourquoi nous proposons de mener une campagne comme une bataille sociale, en écho aux luttes, pour les services publics, l’emploi et une nouvelle industrialisation écologique et sociale, dont la conquête de député·e·s sera un point d’appui et une étape, au cœur desquels les questions de l’argent et de changer les règles européennes sont centrales.

Nous voulons montrer que nous pouvons porter une bataille pour une autre mondialisation. Nous pouvons agir au niveau européen fortement, comme en France pour une transformation sociale, écologique, économique.
Nous voulons porter une dynamique européenne. PCF porte l’ambition de retrouver sur ces bases sa représentation au Parlement européen. Pour porter l’enjeu démocratique et de la souveraineté par et pour le peuple, pour développer des coopérations en Europe, une Europe qui protège, une Europe juste, durable et solidaire. L’enjeu est immense une Europe cadenassée depuis sa création par les logiques capitalistes. Seuls les salarié·e·s, travailleurs et travailleuses en ont la clé !

Hélène Bidard
Membre du CEN