Retour sur la réunion de la commission nationale Santé et protection sociale

Le 17 juin dernier, 35 camarades de la commission Santé et protection sociale du PCF ont « planché » sur le thème du médico-social et du social. Nous ne partons pas d’une feuille blanche, ayant déjà largement travaillé sur l’autonomie, en particulier celle des personnes âgées et dans une moindre mesure celle du handicap. Cependant, les politiques d’action du secteur médico-social et social relèvent d’établissements et d’institutions qui prennent en charge la totalité de la personne, à tous les âges de la vie, de l’enfance en difficulté au placement en Ehpad.

Quelle définition donner alors du médico-social quand, à l’aborder dans ses pratiques, on le retrouve dans l’articulation du sanitaire et du social ?

Les personnes accueillies ou accompagnées ont en commun d’être considérées comme fragiles : il s’agit de personnes âgées en perte d’autonomie, de personnes en situation de handicap, d’enfants en danger ou délinquants, de personnes en situation d’exclusion sociale ou professionnelle, de personnes en situation de dépendance avec l’alcool ou les drogues, ou encore des demandeurs d’asile…

Ce secteur, encadré et régulé par la loi du 30 juin 1975 puis largement refondé par la suite, se révèle très complexe du fait de ses structures gestionnaires (publiques, privées à but lucratif, associatives), ses financeurs (Sécurité sociale, collectivités territoriales, services publics de l’État et usagers eux-mêmes), ses professionnel·les (plus de 20 métiers relevant de ce secteur). Difficile à appréhender, au regard de l’organisation hospitalière par les professionnel·les eux-mêmes, ce secteur souffre des politiques d’austérité mises en place par le gouvernement et les précédents, avec le même constat d’épuisement et de manque de moyens que le secteur sanitaire.

La richesse des échanges lors de cette réunion, rassemblant des camarades eux-mêmes professionnel·les en activité ou à la retraite dans le secteur du médico-social et du social, mais aussi des camarades élues ou découvrant la complexité et le mille-feuille qu’il représente, a été très constructive.

Nous avons pu ainsi ébaucher quelques pistes de travail. Que met-on derrière la notion de service public comme réponse à l’unification de l’ensemble du secteur ? Comment réinsérer le travail des associations dans notre approche du service public, dans un pôle public du médico-social ?

Le médico-social est au croisement d’institutions qui relèvent de la Sécurité sociale, des collectivités locales et du service public de l’État avec 3 modes de financement : le prélèvement sur les profits, l’impôt, et la décision de l’État de financer d’une façon ou d’une autre. Il nous faut définir les canaux institutionnels d’intervention et les modalités de financement qu’on veut mettre en place, afin de sortir des logiques de rentabilité et comme réponse aux besoins des populations. Et cela ne pourra se faire sans l’articulation avec la bataille pour une protection sociale du 21e siècle.

Afin approfondir ces analyses et d’apporter des propositions, nous avons décidé de mettre en place un groupe de travail, d’organiser des débats lors de la Fête de l’Humanité. Ce groupe de travail déjà composé de volontaires présent·e·s lors de notre réunion est bien entendu ouvert à toutes et tous les camarades désirant s’associer à nos travaux en se faisant connaître à : [email protected]

La seconde partie de notre réunion a été consacrée aux axes de travail que se fixe la commission Santé et protection sociale, avec notamment la bataille du PLFSS pour 2024, la protection sociale du 21e siècle, celle de l’hôpital public et de notre système de santé. Enfin, la formation des militant·e·s étant pour nous essentielle, nous avons réfléchit collectivement à son organisation.

Maryse Montangon

membre du CEN