Sécession

Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop, parlait dans son livre L’archipel français (Seuil, 2019), de la « sécession » des classes favorisées. Il avait en tête alors leur sécession fiscale, l’exil des fortunes vers les paradis plus ou moins lointains. On dirait bien que cette sécession des riches avec la société se poursuit. On a vu, au moment du confinement, la grande transhumance des rentiers d’Auteuil/Neuilly/Passy vers les résidences secondaires de Deauville. À l’heure du régime ceinture pour tous ou presque, on apprend que cette faune de friqués est agitée par une furie d’achats. On parlait la semaine passée de l’immobilier de luxe. Ajoutons ce détail : alors que la crise de l’automobile est universelle, Ferrari vient de battre son record de commandes et Porsche hausse ses ventes de 26 %. À qui servent les riches ? A rien, et comme l’écrit Maxime Cochard, « nous n’en avons pas besoin ».

Gérard Streiff