Sommet Afrique-France : Une tentative de séduction du pouvoir français en trompe l’œil

Rien ne change. Comme lors de la pseudo réforme du franc CFA et la réorganisation des troupes de Barkhane sans concertation avec les autorités maliennes, le pouvoir macronien tente avec ce sommet une manœuvre de séduction en cooptant quelques intellectuels africains triés sur le volet. Mais peuvent-ils influer sur une opération de communication orchestrée par l'Élysée et dont le peuple français a eu maintes fois l'occasion de mesurer le gouffre existant entre les paroles et les actes ?

La présence militaire française, les ventes d’armes, les accords de libre-échange, les prébendes des multinationales, le soutien aux dictatures, les situations sanitaires et l'accès au vaccin... Tous ces sujets sont l’apanage du chef de l’État et de son proche entourage. Le peuple français et sa représentation nationale, voire même certains ministères, sont de plus en plus dessaisis de ces enjeux. La mise en place du Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA) en 2017, une structure consultative composée de personnalités principalement issues du monde des affaires se situait dans la même logique. Il ne suffit pas de prendre quelques mesures symboliques (restitution d’œuvres d’art, ouverture au compte-goutte de certaines archives par exemple).

Le sommet a pour objectif de montrer que la politique française serait supérieure aux « ogres » russes et surtout chinois. Le pouvoir macronien méprise gouvernants comme gouvernés et préfère s’enfermer dans un dialogue avec des interlocuteurs dont il sait d’avance qu’ils ne pourront mettre en cause rien de fondamental de sa politique de puissance. Rappelons que toutes les résolutions de l’ONU sur l’Afrique francophone sont influencées ou parrainées par la France, dans une logique de pré carré. Tout en continuant comme ses prédécesseurs de faire du militaire et du néolibéralisme l’alpha et l’oméga de la politique internationale de la France, il tente avec ce sommet de cacher cette dure réalité par une façade avenante.

Il s’agit au contraire de remettre en cause la logique libérale qui soumet les sociétés africaines à l’emprise et à l’expansion du capitalisme le plus destructeur, dont la guerre au Sahel en est le symptôme.

Ce changement de politique devra se faire en dialogue avec les peuples et leurs représentants. Le PCF en cohérence avec sa longue histoire en la matière continuera de dialoguer et d’agir avec les progressistes africains en vue d’atteindre cet objectif commun aux intérêts de nos peuples.

Parti communiste français
Paris, le 9 octobre 2021