Tour de France de Fabien Roussel - L’étape val-de-marnaise

Publié le 15 février 2023

Lundi 6 février, Fabien Roussel était présent dans le Val de Marne dans le cadre de son tour de France à la rencontre du monde du travail et pour un débat sans tabou avec les Valdemarnaises et Valdemarnais. 

En début de matinée, Il s'est rendu à la rencontre des salariés de GRDF à Alfortville avant de rejoindre l'Assemblée nationale pour le début du travail législatif sur la réforme des retraites et avant de revenir au Kremlin-Bicêtre pour le désormais traditionnel débat public avec la population.

L'agence GRDF d'Alfortville est composée d'environ une soixantaine de salarié·e·s qui assurent la continuité du service public sous forme de délégation. Ils assurent la maintenance et l'entretien du réseau sur le département du Val-de-Marne.

Alors que les industries électriques et gazières profitent de la flambée des prix de l’énergie, GRDF est une des rares entreprises de la branche à ne pas concéder de revalorisations salariales décentes. 

Le salaire d’un gazier, chez GRDF dépend d’une grille qui est obsolète depuis des dizaines d’années. Aujourd’hui, un gazier niveau bac est embauché à 5 % au-dessus du Smic. Ils ne peuvent prétendre gagner plus qu’à l’aide de primes, d’indemnités supplémentaires ou en prenant des astreintes. Mais tout ce salaire périphérique ne compte pas pour leur retraite.

Par exemple, les agents de GRDF ont du mal à comprendre que les 10 plus grosses rémunérations puissent représenter une masse salariale de plus de 3 millions d'euros, et qu’aucune mesure décente ne soit proposée pour les plus de 11 000 agents.

GRDF génère d’importants dividendes pour soutenir Engie à qui elle appartient en majeure partie. De toutes les filiales du groupe, elle est celle qui fait remonter le plus de dividendes : environ 518 millions d’euros pour l’année 2022.  

Après plus de six semaines de mobilisation et autant de jours de grèves pour certain·e·s, la direction de GRDF, sous le contrôle du groupe ENGIE, a été contrainte de négocier une issue à ce conflit.

En résumé, toutes les gazières et les gaziers, quels que soient leurs collèges d’appartenance, percevront, à compter du mois de janvier, un complément salarial mensuel compris entre 50 € (plancher minimum) et 87 €, permettant une augmentation mensuelle de 200 € minimum sur l’année 2023 ! D’ores et déjà, la question de la pérennité de ce complément salarial sera abordée dans la négociation sur les mesures salariales 2024. 

Les salarié·e·s ont également pu partager avec Fabien Roussel leurs difficultés quotidiennes dans la réalisation de leurs missions : les questions de l'égalité de traitement femmes/hommes, notamment sur les astreintes auxquelles les gazières ne pourraient pas avoir accès dans leurs activités, les problématiques de la sous-traitance et des questions de sécurité qui parfois ne sont pas assurées dans de bonnes conditions par manque de formation des salariés délégataires, ou encore de la nocivité de certaines missions dans des bâtiments vétustes dégageant de l'amiante et d'une absence d'équipement adéquate pour leur protection.

Ils ont également rappelé leur attachement à leur entreprise et au rôle de cette dernière pour un service public de l'énergie de qualité pour la population qui pour eux est le cœur de leur engagement quotidien.

Au Kremlin-Bicêtre, 400 personnes se sont réunies pour rencontrer Fabien Roussel, accueilli par le secrétaire fédéral du PCF Özer Öztorun et par le maire Jean-Luc Laurent, ainsi que par des élu·e·s communistes et progressistes du Val-de-Marne et par le Mouvement jeunes communistes de France.

Après une courte introduction, Le secrétaire national du PCF a répondu aux questions de la salle et entendu le témoignage de gaziers et d'AESH rencontrés le matin. De nombreux corps de métiers étaient représentés et ont pris part aux discussions. Une vingtaine de questions ont été posées

Fabien Roussel a répondu notamment sur la réforme des retraites, portant le besoin d'élargir la lutte et de mettre en cohérence les dimensions locales et nationales pour renforcer la mobilisation. Avec 80 % de Français opposés à la réforme, même les arguments techniques sur le financement ne prennent plus : on prétend que les caisses sont vides alors que le budget de la défense est augmenté de 12 milliards d'euros. Il a réaffirmé que pour des retraites dignes à 60 ans, il faut faire cotiser le capital. Des moyens pour financer une réforme des retraites de progrès social existent : passage aux 32 h, augmentation des salaires, égalité salariale réelle entre hommes et femmes... Ces mesures apporteraient des ressources importantes pour la Sécurité sociale.

F. Roussel a ensuite indiqué les exigences des communistes pour la retraite : le départ à 60 ans, à taux plein, et pas une pension en dessous du Smic. Il a ajouté que les années d'études et de formation au long de la vie devaient être comptées dans le calcul des annuités.

Il est également revenu sur l'augmentation des charges et exigé des bailleurs qu'ils trouvent des solutions pour ne pas faire peser sur les locataires la hausse du prix de l'énergie. Il a rappelé que l'augmentation des prix est avant tout le résultat de la privatisation et du marché européen de l'énergie : un MWh produit pour 42 € s'échange jusqu'à 500 € sur le marché. Il est urgent de revenir à un grand pôle public de l'énergie.

Interrogé sur la guerre en Ukraine, le secrétaire national a pu redire que le PCF dénonce l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais aussi l'attitude de l'Otan et ses responsabilités dans la guerre : l'Otan a poussé à ce qu'aucune solution diplomatique n'émerge depuis 2014. Il a rappelé que tout en défendant la souveraineté de la nation ukrainienne, le PCF s'oppose à l'envoi d'armes offensives en Ukraine et exige des actions pour un cessez-le-feu et une résolution pacifique du conflit.

Questionné sur la réintégration des personnels de santé non vaccinés, il a indiqué que le PCF défendait avant toute chose la science et appelle à se vacciner et à vacciner massivement. Il a rappelé que les campagnes de vaccination avaient été une conquête sociale historique de premier plan. Il a ajouté que l'opposition à la vaccination était le résultat d'erreurs de gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, et de multiples scandales sanitaires qui ont entamé la confiance, notamment aux Antilles.

Après ces échanges, Fabien Roussel regagne l'Assemblée nationale, où se poursuit la bataille contre la réforme des retraites. Les personnes présentes continuent les échanges autour d'un pot fraternel.

La soirée a permis notamment deux adhésions, et des contacts pris par le biais de la pétition sur la réforme des retraites. µ

Tristan Lecointe et Pierre Chauvin