Tourisme social : Une originalité à préserver en France (PCF)

Publié le 05 octobre 2023

Touristra, professionnel historique et reconnu du tourisme social, est engagée, ce 2 octobre 2023, dans une procédure de redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois sous la protection du tribunal de commerce.
 
Cette entreprise permet depuis 80 ans aux salariés, par le biais de leur comité d’entreprise et de leurs organisations syndicales, de prendre en main leur droit aux vacances et de concrétiser leurs souhaits de vacances de qualité vers des destinations d’habitude réservées aux plus riches de nos concitoyens. Cette entreprise ancrée dans les territoires et participant à leur développement durable a permis à près de 150 000 personnes de partir en vacances cette année. Elle emploie près de 390 personnes.

Sous la menace d’un endettement accumulé pendant les années Covid, Touristra est aujourd’hui contrainte d’envisager une douloureuse restructuration indispensable pour assurer sa survie.
 
Le Parti communiste français veut assurer de son soutien l’ensemble des acteurs du tourisme social mobilisés pour la sauvegarde de Touristra et la continuation de ses activités touristiques.

Fabien ROUSSEL, Secrétaire national du PCF, a alerté Madame la Première ministre et Monsieur le ministre de l’Economie pour que l’État travaille à la pérennité du tourisme social et associatif dont le modèle est aujourd’hui remis en cause par l’ensemble des aides orientées plutôt vers le tourisme commercial et très insuffisamment vers le secteur du tourisme social et associatif.

 Un effort particulier est demandé notamment pour permettre à ce que l’Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme (APST) joue pleinement son rôle de garantie financière auprès notamment du secteur du tourisme social dont Touristra est un acteur majeur ; l’APST ne pouvant fonctionner comme une assurance privée à l’égard des acteurs de ce secteur et trier les organismes en fonction de critères de rentabilité financière brute.
 
En lien avec le mouvement syndical et les représentants élus des salariés, le Parti communiste français défend la grande modernité de cette autre spécificité française qu’est le tourisme social : un tourisme assurant un droit réel aux vacances, un tourisme durable, respectueux des territoires dans lequel il est ancré, un tourisme conçu par et pour les salariés dans les entreprises.

 En effet, à l’heure du bilan de la période estivale, les discours entendus sur la bonne santé retrouvée du secteur du tourisme en France cachent mal une situation beaucoup plus problématique, qui voit parallèlement des millions de nos concitoyens privés de leur droit aux vacances et un secteur du tourisme passer progressivement sous la coupe des seuls intérêts économiques et financiers.
Deux ans après la fin de l’épidémie de la Covid 19, les entreprises à l’époque massivement soutenues par l’État, ont retrouvé le chemin de la croissance. Les 477 millions d’euros de prêts garantis à l’hôtelier Accor ont permis à ce géant de retrouver les sommets. Pour beaucoup d’autres, notamment les acteurs du tourisme social et associatif, le soutien de l’Etat n’a pas été à la hauteur de cette situation exceptionnelle, loin s’en faut. Et si ces entreprises ont pour l’essentiel retrouvé leur chiffre d’affaires d’avant crise, elles n’ont pas été en mesure de desserrer l’étau de l’endettement issu de ces années Covid. Sans un plan d’aide d’urgence de l’État au secteur du tourisme social et associatif, c’est le droit aux vacances pour tous nos concitoyens qui est menacé.

 

Parti communiste français,

Paris, le 4 octobre 2023.