Une fête offensive toujours aussi combative et festive

Ce week-end, s’est tenue la Fête offensive à Septèmes-les-Vallons dans les Bouches-du-Rhône.

À l’abri du vent et sous un soleil éclatant, le rendez-vous était donné pour passer un bon moment en famille ou entre amis, avec un programme pensé pour séduire les plus grands comme les plus petits.

Le vendredi soir, la fête a démarré non pas en fanfare mais avec l’accent chantant des groupes marseillais Oai Star, Papet J et Young Lords qui ont animé cette soirée.

Samedi, la journée a été ponctuée par deux débats et un meeting.

Le premier débat a permis de partager et d’analyser le mouvement social des six derniers mois en présence de syndicalistes, Natacha Malet, responsable régionale des Cheminots CGT, Caroline Chevé, secrétaire départementale de la FSU, et Jérémy Bacchi, secrétaire départemental du PCF 13 et sénateur.

La question était de s’interroger sur les moyens de constituer une majorité progressiste dans le pays pour ne pas être condamné à choisir entre une droite libérale et l’extrême droite. Ils ont rappelé l’exemplarité du mouvement social qui a permis de gagner la bataille des idées dans l’opinion. Natacha Malet, a soulevé l’urgence d’organiser un travail avec les organisations politiques, de continuer à occuper le terrain. Caroline Chevé s’insurge sur cette politique qui s’attaque au principe de l’égalité républicaine. Jérémy Bacchi, invite à réfléchir aux moyens pour reconquérir les abstentionnistes et les catégories populaires pour bâtir des majorités progressistes.

Le deuxième débat avait pour thème les quartiers populaires, les oubliés de la République.

L’ensemble des participant·e·s ont noté, autour de Marion Honde, responsable départementale aux quartiers populaires, que le recul des services publics a fragilisé les quartiers populaires. En effet, vivre, travailler, se nourrir, se déplacer, faire du sport, se soigner, se cultiver est une vraie bataille. Fana, maman d’un jeune garçon « mort pour rien », très impliquée dans l’association Conscience, a ému toute l’assistance en faisant part de sa douleur. Elle revendique des moyens pour vivre dignement et en sécurité dans nos quartiers. Franck Balliot, enseignant, souhaiterait que les heures passées à l’école soient plus importantes et que des équipements sportifs soient accessibles. Eddy Sid, syndicaliste FO Police, constate la rupture républicaine entre les quartiers les plus pauvres et les autres. Laurent Belsola, maire de Port-de-Bouc, a mis en partage son combat pour la tranquillité pour tous. Ils ont conclu par la nécessité de la tenue d’une table ronde rassemblant l’ensemble des acteurs sous l’autorité de la préfecture.

Après l’accueil d’André Molino, maire de Septèmes, Éliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat, a balayé l’actualité politique, rappelant que l’autoritarisme excessif de l’exécutif n’a nullement fait retomber la colère qui s’exprime dans le pays. Elle est revenue sur les difficultés que peuvent rencontrer les collectivités territoriales, la situation des quartiers populaires qu’il ne faut plus stigmatiser, tout en rappelant qu’il y a une véritable nécessité à redonner de l’espoir au peuple. L’heure est donc à initier des rassemblements larges qui permettront non seulement de résister mais aussi de conquérir.

Naima Senanedj