Voeux de Fabien Roussel - 16 janvier 2023

Publié le 17 janvier 2023

Soirée des Voeux 2023 – 16 janvier 2023
Fabien Roussel _________________________________________________________

Mesdames et les messieurs les ambassadeurs, les représentants des forces politiques du monde syndical et associatif,
Mesdames et messieurs les parlementaires, Mesdames et Messieurs les élus,
Chers amis, chers camarades,

Merci à tous pour votre présence ce soir.

Permettez-moi d’adresser aux français et à vous, ici présents, mes vœux les plus chaleureux de santé, de bonheur et de paix pour cette année 2023.

Oui de Paix, car la guerre sème son lot de terreurs et de souffrances partout dans le monde, pas seulement en Ukraine.

La Paix, parce que comme l’écrivait Albert Camus dans un éditorial pour le journal Combat, le 8 août 1945, je le cite : « Devant les perspectives terrifiantes qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. » 

Ces paroles sont plus que jamais d’actualité. Il n’y a jamais eu autant de conflits dans le monde, autant de murs, de barbelés, de blocus, de guerres civiles sur tous les continents.

Plus de 20 pays en 2023. Au Proche et Moyen-Orient, en Afrique, en Europe, en Asie, en Amérique Latine...

Selon le dernier rapport annuel du Haut commissariat aux réfugiés, publié en juin 2022, le nombre de personnes déracinées par la guerre, les violences, les persécutions et les violations des droits humains s’élève à 89,3 millions, soit bien plus du double du chiffre d’il y a dix ans.

Au Yémen, où le conflit dure depuis maintenant plus de 11 ans, quatre millions de personnes ont dû fuir leur pays tandis que 20 millions d’habitants, soit 71 % de la population, ont besoin de l’aide humanitaire pour survivre.

C’est la pire situation humanitaire au monde, selon l’ONU.

Mais il y en a beaucoup d’autres, hélas, comme en Ethiopie, où la guerre déclenchée en 2020 touche plus de neuf millions d’habitants, martyrisés par les crimes de civils et les viols collectifs.
Les femmes sont, partout, à chaque fois, les plus martyrisées, celles qui souffrent le plus de la guerre.

Je pourrais aussi parler des conflits au Mali, au Niger, au Burkina Faso, en Somalie, au Congo, au Mozambique, au Cameroun, mais aussi en Syrie, en Afghanistan et bien sûr en Iran, où la courageuse révolte des femmes contre la dictature théocratique des mollahs s’est transformée en un soulèvement à grande échelle que rien ne semble devoir arrêter, pas même les odieuses exécutions en public de jeunes protestataires.

La liste est longue de tous ces peuples en souffrance, auxquels nous devons porter la même attention, la même solidarité, la même volonté pour trouver la voie d’un cessez-le-feu, la voie de la Paix, de la justice, de la démocratie.

La liste des peuples en souffrance s’allonge aussi avec les conséquences du réchauffement climatique. 7,9 Millions de pakistanais ont dû quitter leurs habitations à cause des inondations terribles de l’été dernier. En Afrique de l’Est, ce sont 50 millions de personnes menacées par la famine à cause des périodes de sécheresses excessives.

Il est urgent de prendre la mesure de la gravité de la situation. Avec 8 milliards d’habitants sur la planète, bientôt 10, nous devons complètement repenser nos modes de productions, de consommation tout en garantissant l’accès à l’eau, à la nourriture, aux droits élémentaires pour chacun. Les mesurettes ne sont pas de mises. Nous appelons à une véritable révolution de nos systèmes économiques pour apporter les réponses à la hauteur.

Mais pour l’heure, la solidarité doit être au rendez vous. La nôtre n’est pas sélective. Elle est universelle.

Et je salue ici les maires de France, dont les maires communistes qui prennent toute leur part dans l’accueil des réfugiés, d’Ukraine et d’autres zones en guerre, et qui font vivre pleinement le droit d’asile.

Ce voeu de Paix s’impose aussi au regard du conflit qui s’installe en Europe.

En faisant le choix irresponsable d’envahir l’Ukraine, en faisant le choix du sang et des bombes, le sinistre Poutine n’a pas seulement violé les règles fondamentales du droit international.

Il a entraîné son propre peuple dans une impasse sanglante, il a mis en péril la sécurité en Europe, remis au goût du jour le fracas de la guerre et relancé une désastreuse course aux armements. Le constat, aujourd’hui, est terrible. Sa responsabilité est importante.

Celle de l’OTAN aussi qui, ces dernières années, pour satisfaire à la volonté des États-Unis de conserver son leadership sur l’ordre du monde, n’a cessé d’amasser ses forces aux frontières russes, en élargissant ses bases militaires à 10 pays membres de l’ex Pacte de Varsovie.

Depuis la fin de la guerre froide, l’Europe n’avait plus connu une telle concentration d’armes .
Des armes toujours plus sophistiquées, toujours plus destructrices, avec une guerre mettant en jeu des puissances nucléaires.

La Russie détient plus de 6000 ogives nucléaires. Avec les 5 500 ogives américaines, ces deux pays détiennent 90% de l’armement nucléaire mondial.

580 de ces armes nucléaires sont actives, opérationnelles sur le sol européen, dans 6 pays, dont une centaine d’ogives américaines.

Plus que jamais, il est urgent d’avancer vers une signature multilatérale du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, le TIAN. Ce Traité a été adopté par les Nations unies le 7 juillet 2017, avec l’appui de 122 Etats, mais pas celui de la France et des puissances nucléaires.

Construire une véritable détente internationale suppose aussi de soutenir les peuples injustement opprimés en lutte pour leur liberté.

Je pense bien sûr à nos amis palestiniens, à nos amis kurdes, sahraouis. Je pense à nos amis arméniens, et particulièrement à celles et ceux du Haut-Karabakh.

Je pense aussi au peuple cubain qui subit le blocus le plus dur et le plus long de l’Histoire contemporaine.

Je m’y suis rendu en fin d’année 2022 avec une délégation du Parti. J’ai pu rencontrer le président de la République, Miguel Diaz-Canel.

Le pays est asphyxié, étranglé.

En pleine pandémie, en novembre 2020, quelques jours avant de quitter la présidence des Etats-Unis, le populiste Trump ajoutait 243 sanctions supplémentaires pour étrangler l’île, la priver de devises, pour interdire aux banques, aux entreprises de s’y installer, faisant peser sur elles des sanctions extraterritoriales indignes.

En pleine pandémie, le gouvernement cubain s’est vu interdire d’importer des respirateurs, des ventilateurs pour les patients cubains atteints du Covid. A ce jour encore, l’île est privée de devises pour importer son alimentation, les machines, les pièces détachées lui permettant de nourrir la population, de faire fonctionner son économie, ses services publics.

Il est urgent de mettre fin à cette ignominie que rien ne justifie. C’est une atteinte aux droits de l’Homme.

Je proposerai prochainement à l’ensemble des forces de progrès, aux associations, aux élus de lancer une grande campagne de solidarité avec Cuba pour aider les habitants à faire face à ce blocus. Je demanderai au président de la République que la France retrouve sa place aux cotés du peuple cubain et de son président qui, depuis le 1er janvier, préside le G77, réunissant les 133 pays du Sud, ceux des pays d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie.

Agir pour faire grandir l’amitié entre les peuples et la fraternité humaine. C’est dans l’ADN des communistes, dans notre histoire, du Vietnam à l’Afrique du Sud, du Chili à l’Algérie.

En cette année 2023, l’heure est également à redoubler d’efforts pour faire reculer les haines entre les êtres humains, à faire reculer nationalismes haineux et xénophobes.

Le fléau se répand à nouveau dangereusement à travers le monde, y compris en Europe.

Malgré tous ses efforts pour se donner une image respectable, l’extrême-droite finit toujours par dévoiler son vrai visage, celui d’une mou- vance profondément raciste, autoritaire et antidémocratique. Les déclarations racistes des élus et militants RN, celles de Zemmour régulièrement condamnées par la justice l’illustrent.

De l’autre côté de l’Atlantique, ce vrai visage, c’est celui des partisans de Bolsonaro qui refusent le verdict des urnes et tentent de renverser le Président Lula. Et au-delà de cette tentative de coup d’État, l’ancrage de l’extrême-droite dans le pays, toujours plus grand, doit nous mobiliser.

C’est une réalité que nous devons affronter. Et c’est pourquoi nous disons qu’il n’y a pas de paix sans progrès social et il n’y a pas de progrès social sans paix.

C’est pourquoi nous plaidons avec tellement de force pour le retour des Jours heureux, pour l’avènement d’une politique qui cesse de brutaliser les travailleurs et s’attache au contraire à mettre l’humain au coeur de tous ses choix, à promouvoir des réformes heureuses, de progrès, de justice sociale.

Avec son projet de réforme des retraites, le gouvernement actuel fait tout le contraire, tout préoccupé qu’il est de relayer les injonctions de la commission européenne comme celle des marchés financiers.

Repousser l’âge de la retraite, c’est augmenter à coup sûr le taux de pauvreté des seniors. Tout simplement parce que beaucoup n’ont plus d’emploi après 60 ou 62 ans, qu’ils n’auront pas le nombre de trimestres suffisants et se retrouveront avec des pensions de misère. C’est déjà ce qui se passe partout en Europe où une telle mesure est déjà en vigueur.

La retraite à 65 ans, 67 ans en Allemagne, en Pologne, dans les anciens pays baltes, cela se traduit aujourd’hui par 20 à 50% des retraités dont les ressources sont inférieures de 60 % aux revenus médians, selon les pays.

Cette réforme des retraites dure et brutale s’inscrit dans un vrai projet de société, très anglo-saxon, très libéral, très individualiste.

C’est d’abord la réforme de l’assurance chômage, qui durcit les conditions d’indemnisation, pour inciter les privés d’emploi à accepter n’importe quel emploi ;

C’est ensuite la réforme de l’enseignement professionnel, qui va priver nos jeunes d’une partie de leur formation initiale pour les pousser encore plus tôt sur le marché du travail ;

C’est enfin ce projet de réforme des retraites, qui promet à ces mêmes jeunes de consacrer 44, 45, 46 ans de leur vie à travailler, dès 14 ans. C’est ça leur projet de société ?

Et bien nous n’en voulons pas !

Nous, nous voulons une réforme heureuse des retraites, car oui, il en faut une:
-pour revaloriser les pensions,
-pour réduire les inégalités entre les hommes et les femmes, qui perçoivent toujours des pensions inférieures de 40 % en moyenne,

-pour mieux prendre en compte les carrières longues,
pour réparer les carrières hachées,
pour pouvoir partir à 60 ans avec une bonne pension et profiter de la vie, profiter de l’allongement de la durée de la vie.

Et nous avons des propositions crédibles pour cela que nous entendons bien mettre en débat.

  • Modulation des cotisations sociales pour tenir compte de la politique en matière d’emploi et de salaire des entreprises,

  • Mise à contribution des revenus financiers

  • Égalité salariale femme-homme

  • Politique de formation qualifiante et de création d’emplois du-

    rables, notamment des jeunes et des séniors.

    Toutes ces propositions vous les trouverez sur notre site : unebonneretraite.fr, avec la pétition pour obtenir le retrait de la réforme. Nous serons nombreux dans cette bataille, et je voudrais saluer l’Humanité, sa rédaction et son directeur – Fabien Gay, qui ont commencé par une belle Une sur l’unité syndicale et qui, on le sait, sera actif dans cette bataille !

L’argent ne manque pas pour financer une réforme juste, de progrès. Tous les jours, de nouveaux exemples viennent nourrir nos propositions comme cette récente étude d’OXFAM qui montre que la fortune de nos milliardaires français a augmenté de 236 milliards d’euros en 2 ans.

Une taxe de 2% sur leur fortune rapporterait 12Mds à notre système de retraite, exactement la somme que le gouvernement prétend économiser.

Nous travaillons sur tous ces sujets avec les organisations syndicales, avec les forces de gauche et écologistes, avec les 7 groupes issus du Sénat et de l’Assemblée nationale.

Et nous travaillons bien, vite, dans l’unité la plus forte pour être efficaces, audibles, concrets... et mobiliser très largement.

La gauche a une grande responsabilité face à cette réforme.

D’abord, de tout mettre en oeuvre pour convaincre, pour porter des propositions dans le débat parlementaire.

Puis, celle de porter, unie, une alternative de progrès.

Notre responsabilité est de proposer un pacte avec les français, avec les forces vives, avec les syndicats en leur disant: voilà ce que nous, nous engageons à mettre en oeuvre en matière de retraite quand nous arriverons aux responsabilités.

C’est la raison pour laquelle le PCF, ses militants, ses élus, ses parlementaires, animeront des meetings communs dans toute la France avec toutes les forces engagées dans cette bataille.

Et nous appelons d’ores et déjà à faire du 19 janvier une mobilisation historique.

Je le dis à tous les français : Ne prenez pas cette manifestation comme toutes les manifestations que vous avez déjà connues. Il y a là un enjeu énorme. Déterminant. C’est de réussir dès la première manifestation à montrer le rejet massif de cette réforme par notre nombre, par notre diversité. J’invite tous les salariés, les jeunes, les retraités qui jusqu’à aujourd’hui étaient spectateurs de ces mobilisations à être demain des acteurs déterminés de la victoire.

En 2023, nous avons besoin de victoires ! Je formule ce voeu, commencer l’année 2023, par une belle victoire et bien sur, dans cet esprit, je ne souhaite pas du tout une bonne année à la réforme proposée par le gouvernement. Je lui souhaite le pire même.

La colère est si grande dans le monde du travail et dans le pays que nous pouvons gagner.

Le ras-le-bol est général.

Alors oui, nous proclamons notre droit au bonheur ! Voilà un autre vœu que je formule pour 2023.

Le bonheur, avec des sous dans le porte-monnaie, car comme disait Jules Renard, « si l’argent ne fait pas le bonheur, alors rendez-le ! ».

Il y en a beaucoup, là, dans les poches de ces actionnaires du CAC 40, qui auront encore empochés 82 milliards de dividendes en 2022, privant d’autant la création d’emplois, l’augmentation des salaires ou encore le financement de notre protection sociale.

En revanche, l’argent manque dans les porte-monnaies des français pour faire les courses, pour payer le loyer, l’essence, les études des enfants, pour rembourser les emprunts... Et pour payer les factures d’énergie biensûr !

Nos industriels ne savent plus comment faire tourner leurs machines; nos artisans, les commerçants de proximité, multiplient les appels de détresse. La situation est très grave, avec des factures qui bondissent parfois de 300 % et des entreprises comme William Saurin mises à l’arrêt forcé.

Une boulangère de ma circonscription voit sa facture d’électricité augmenter de 180 %, 18 salariés dans son entreprise, 38.000€ de plus à payer en 2023 ! Elle se voit contrainte de réduire son activité pour ne pas augmenter ses prix !

Or, face à ces prix de l’énergie qui explosent, que fait le gouvernement ? Comme d’habitude ; il répond par des chèques, des rustines, parce qu’il refuse de s’attaquer au fond du problème. Il met en place des boucliers tarifaires en forme de morceaux de gruyère tellement il y a de trous !

Pourtant, nous produisons suffisamment d’électricité pour répondre aux besoins du pays grâce à nos centrales nucléaires, à nos barrages hydrauliques. Nous sommes exportateurs d’électricité !

J’ai donc mis au défi la Première ministre de s’engager à garantir à tous les Français, à toutes les communes, à toutes les entreprises, un tarif réglementaire de l’électricité correspondant à son coût de production, autour de 15 centimes du KWheure. Car c’est possible !

La France est indépendante en matière de production d’électricité grâce à ses 56 réacteurs nucléaires, ses barrages hydrauliques. Elle produit suffisamment d’électricité, de manière stable pour répondre à ses besoins et même pour exporter, comme nous le faisons en ce moment.

Nous produisons l’électricité la moins chère et la plus décarbonée d’Europe !!

Mais depuis la libéralisation du marché de l’électricité, la privatisation d’EDF GDF, depuis Sarkozy, Hollande, Macron, notre pays est à genoux ! Ils ont vendu notre souveraineté ! Ils ont délaissé nos atouts, nucléaires et hydrauliques, ignoré le renouvelable. Et ils ont soumis notre électricité aux lois de la spéculation et du marché européen de l’énergie.

Voilà le résultat d’un capitalisme prédateur et d’une Europe libérale.

 

Nous avons tout sous la main pour répondre aux besoins du pays, relever le défi du climat, pour être solidaires de pays européens, pour éviter que nos enfants subissent le froid dans les écoles, pour redonner des marges de manœuvre à nos collectivités, à nos services publics et les capacités de production à nos entreprises, singulièrement les TPE et PME et à notre industrie.

Refaisons de l’électricité ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être :

un bien commun préservé des marchés et de la spéculation, avec une entreprise publique regroupant les activités électrique et gazière et en sortant du marché européen de l’énergie.

Je veux dire un mot aussi sur l’argent qui manque à nos communes, à nos collectivités, aux services publics. Ça craque de partout.
L’hôpital, l’école, les douanes, la sécurité, les transports, même la Poste qui décide honteusement de supprimer le timbre rouge et de réduire le passage des facteurs dans nos communes !

Comme me l’a dit une habitante de ma circonscription: ce n’est pas la fin du monde, c’est la fin d’un monde.

Là encore, la responsabilité de ce gouvernement est immense. La baisse constante des dotations de l’État, la suppression de recettes telles que la taxe d’habitation ou celles liées aux impôts de production, conjuguées à l’augmentation des dépenses, ont conduit les communes à une baisse drastique des investissements, alors même qu’ils représentent à eux seuls 75 % de l’investissement public.

Les communes sont pourtant les véritables sentinelles de notre démocratie. Ce sont elles, qui, à travers les maires, les élus municipaux, assurent ce lien de proximité si précieux avec les citoyens.
Durant la crise du Covid, c’est encore vers elles que les Français ont pu se tourner pour compenser les failles de l’État.

Arrêtons de les fragiliser ! Donnons-leur au contraire tous les moyens, comme à tous nos services publics, de répondre aux besoins des français de notre pays. Il y a urgence ! Vive les communes, vive les élus locaux sans qui notre démocratie serait en lambeaux, sans laquelle l’abandon serait total sur une grande partie du territoire !

C’est un des combats que nous mènerons avec nos sénateurs et sénatrices lors des élections sénatoriales prochaines et je souhaite qu’à cette occasion, nous ayons un groupe encore plus fort au Sénat pour poursuivre le travail engagé par tous mes collègues et par la présidente du groupe, Eliane Assassi que je salue. Et je souhaite bien sûr que nous soyons globalement plus nombreux à gauche.

Respecter l’égalité des citoyens, quelles que soient leurs origines, faire vivre l’universalisme qui fonde nos combats et notre République .

C’est le voeu que je formule aussi pour 2023. Face à la montée du racisme, de l’antisémitisme, de l’obscurantisme, des discriminations de toutes sortes, nous opposerons toujours nos valeurs universalistes.

Parce que les communistes sont fils et filles des Lumières.
Parce que les actes racistes, antisémites, se multiplient et qu’ils visent à diviser le peuple.

Parce qu’une grande part de notre jeunesse, de nos concitoyens sont stigmatisés, renvoyés à leur couleur de peau, à leur religion, à leur origine,
Parce que des forces intégristes, comme des forces d’extrême-droite s’organisent, menacent, agissent, et attaquent les valeurs de notre République, attaquent nos amis, citoyens, militants, journalistes, féministes, avocats, comédiens, artistes, dessinateurs de presse.

Oui, pour nous, il n’y a pas de « mais » à ajouter à la laïcité, à la liberté d’expression, à la liberté de la presse, au droit à la caricature, comme nous l’avons rappelé la semaine dernière lors de l’hommage rendu icimême aux victimes de l’attentat de Charlie hebdo.

Nous croyons avec Diderot et Voltaire que le rire fait penser contre tous les conservatismes, que l’humour est libérateur, que la connaissance est joyeuse, que l’irrévérence est bienvenue.

La liberté d’expression comme celle de la presse est le pilier d’une démocratie vivante. Qu’on en vienne à la réduire, et c’est la démocratie qui vacille.

Il en est de même pour le rôle de notre Parlement, miné par l’utilisation à dix reprises de l’article 49-3. Faire adopter sans discussion des textes majeurs, comme le budget de l’État et celui de la Sécurité sociale, n’est pas seulement une manifestation d’autoritarisme.

C’est surtout une agression contre notre pacte démocratique, une véritable incitation à l’abstention des citoyens.

Jusqu’où ce gouvernement pense-t-il aller, alors que 13 millions de français se sont abstenus à la Présidentielle et 26 millions aux Législatives ? Son entêtement à faire passer une réforme des retraites rejetée par
85 % des Français, en utilisant un simple « cavalier législatif », est la marque d’un « camp ennemi de la démocratie » comme l’a écrit justement le Président de notre groupe, André Chassaigne. Comme lui, j’en appelle directement au peuple pour se prononcer sur ce choix de société, mais aussi pour redonner de l’air à notre démocratie en 2023 !

Je voudrais conclure ces vœux en évoquant ce rendez-vous important que sera notre 39ème congrès au mois d’avril prochain, à Marseille.

Permettez-moi d’adresser mes meilleurs vœux de santé et de bonheur à tous les militants des forces de gauche et écologistes mais aussi ; bien sûr aux militants du PCF, à ses élus, à ses salariés, ici comme dans toute la France. Merci à vous pour votre engagement. L’année 2022 a été une des plus chaudes en France. Elle le fut pour vous aussi. Merci encore d’être aussi actifs et combatifs.

J’en parle ce soir devant vous, devant les français, parce que l’intérêt de ce congrès dépasse évidemment le seul cadre du Parti communiste français.
Ses choix d’orientation seront ceux des communistes souverains, de tous les adhérents, qui vont travailler durant des semaines sur leur projet pour la France, l’Europe et le Monde, dans le contexte que je viens d’évoquer longuement.

Nos débats jusqu’au mois d’avril seront de ce point de vue passionnants

et passionnés.

Ce travail, nous le menons avec les deux pieds bien ancrés dans l’actualité politique, les manches retroussées dans les luttes et au coeur du mouvement social.
Avec une ambition que nous voulons partager : Faire gagner la gauche, renouer avec un Parti communiste français fort, influent, populaire, agissant au coeur de la gauche afin de lui permettre de conquérir de nouveau une majorité politique, redonner de l’espoir à ces millions de nos concitoyens qui, aujourd’hui, se réfugient dans l’abstention et le fatalisme .

Nous avons engagé ce travail de reconstruction ces 4 dernières années. Et nous voulons l’amplifier. Et ensemble, avec vous toutes et tous, avec le monde du travail et de la création, avec les forces syndicales, avec les intellectuels, avec les forces de gauche et écologistes, avec toutes les forces de progrès, j’espère, je souhaite, je formule le voeu qu’ensemble, nous faisions grandir un formidable espoir de reconquête, de victoires, de progrès et de justice sociale.

Oui, je formule ce voeu de voir la France retrouver le visage épanoui du bonheur, de la fraternité humaine, de l’égalité entre toutes et tous,
je formule le voeu que la France renoue avec des réformes heureuses, de progrès et de justice sociale. Et nous avons tous cette responsabilité aujourd’hui.

Voilà le rôle qui est le nôtre. Les Jours heureux sont devant nous, Faisons-les gagner tous ensemble !
Merci à vous, bonne année, bonne santé !