Amérique latine : le lien mouvement social et politique défie la droite, l’extrême droite et la violence

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Difficile de trouver des éclaircies dans l’année 2021 dans l’actualité internationale au milieu des multiples drames humains, conflits sanglants, des tensions extrêmes, des conséquences de la pandémie, des défaillances de certains États et de la multiplication de chefs d’État autoritaires.

C’est pour cela qu’il est intéressant de regarder de près ce qu’il se passe en Amérique latine où la droite et l’extrême droite se réjouissaient d’avoir mis la main sur beaucoup de pays, sur les ressources naturelles au détriment des peuples, au détriment de la répartition des richesses, de la justice sociale et de la démocratie.

Les peuples d’Amérique latine en ont décidé autrement.

En 2019, plusieurs pays ont été l’objet de grands mouvements sociaux : au Honduras contre le pouvoir autoritaire, au Pérou contre l’exploitation inhumaine du cuivre, au Chili contre l’augmentation du ticket de métro et les inégalités sociales, en Bolivie contre le putsch de l’extrême droite. Et cela malgré les répressions, les emprisonnements et les violences d’État.

Dans ces 4 pays, le mouvement social s’est politisé, a travaillé au côté et avec les partis politiques de gauche pour trouver des solutions, des réponses à leur revendication sociale, écologique et féministe. La pression du mouvement social, du peuple a été suffisamment forte pour que la Gauche se rassemble et réussisse à battre la droite et l’extrême droite.

Le plus spectaculaire est la victoire de Gabriel Boric contre l’extrême droite de Kast (admirateur de la dictature de Pinochet) avec un grand rajeunissement et une importante féminisation des responsables politiques et des élus. En 2 ans, une assemblée constituante présidée par une femme Mapuche travaille à une nouvelle constitution, la ville de Santiago est dirigée par une jeune femme communiste et féministe, le pays a à sa tête un jeune président de Gauche, ancien leader de syndicat étudiant.

Ces changements représentent un immense espoir pour les populations et représentent un immense défi pour cette nouvelle Gauche latino-américaine. Le Chili a fait savoir sa volonté de s’investir pleinement dans la CELAC (Communauté des États d’Amériques latine et des Caraïbes) pour une coopération régionale et multilatérale en ciblant 4 enjeux majeurs : la crise climatique, la pandémie, les migrations et le renforcement de la démocratie dans la région. Rappelons que cette CELAC a des insuffisances depuis que le géant Brésil a quitté cette organisme mais a un avantage considérable de permettre un vrai débat de coopération régionale sans les États-Unis ni le Canada. Nul doute que les pays des Caraïbes ont tout intérêt à faire en sorte que la CELAC réussisse de nouveaux défis et de nouvelles coopérations.

N’oublions pas dans ce panorama que 2022 sera de nouveau une année très importante pour l’Amérique latine avec des élections présidentielles au Brésil et en Colombie où là aussi la Gauche essaie de se rassembler pour battre l’extrême droite. Pas de modèle, pas d’exemple mais simplement une lueur d’espoir et l’installation de nouvelles gauches en Amérique latine face aux nouveaux défis de la société, une Gauche sociale, écologiste, féministe pour lutter contre les inégalités, contre les discriminations.

Observons tout cela avec attention, ouverture, curiosité !

Cécile Dumas
responsable adjointe du secteur international du PCF
chargée des enjeux migratoires et de l’Amérique latine

 

Cécile Dumas
responsable adjointe du secteur international du PCF
chargée des enjeux migratoires et de l’Amérique latine