COVID-19 : L'indispensable solidarité avec le peuple iranien

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L'Iran est désormais l'un des pays le plus touché par la pandémie de Covid-19. Arrivée à la fin janvier, elle a fait plus de 988 victimes et près de 16 000 personnes infectées.

Les hôpitaux et les cliniques sont débordées et désormais incapables d'assurer les soins les plus urgents et ce en dépit de la mobilisation exceptionnelle de l'ensemble du personnel médical dont un certain nombre ont perdu la vie. La vétusté des équipements et l'absence de matériels résultent tout à la fois de la gabegie des autorités qui ont affaibli les services publics de soins mais aussi de la brutalité des sanctions américaines qui privent les iraniens des médicaments indispensables.

L'inquiétude s'accroît dans la société tandis que la défiance et la colère à l'égard du pouvoir s'exacerbent. Après avoir masqué l'apparition du virus pour ne pas remettre en cause la participation au scrutin législatif, les autorités en ont minimisé la portée tandis que certains ironisaient sur sa dangerosité ou évoquaient un "complot de l'ennemi". L'incurie dans la gestion s'est exprimée dans le refus de mettre en quarantaine le centre religieux de Qom, sous la pression du clergé, véritable épicentre de l'épidémie. Si bien que le virus s'est diffusé dans tout le pays mais aussi dans l'ensemble des pays du Moyen-Orient. Enfin la fureur éclate devant l'inégalité des prises en charge favorisant les dignitaires du régime.

Même si l'ampleur du désastre est minimisé, le ton a changé ces derniers jours se traduisant par toute une série de mesures : écoles et universités fermées, rassemblements annulés, invitation à rester à domicile. Téhéran s'est résolue à accepter l'arrivée sur son territoire d'une délégation de l'OMS et a sollicité un prêt de 5 milliards auprès du FMI afin de faire face à la crise.

Dans ce contexte, le peuple iranien a besoin de solidarité et cela passe par la levée des sanctions américaines. Certains Etats de l'Union européenne, dont la France, doivent rapidement concrétiser leurs propositions d'assistance. Dans ce monde interdépendant, il serait illusoire de vouloir endiguer la pandémie sans mettre en place les coopérations internationales indispensables.

Pascal TORRE
responsable-adjoint du secteur international du PCF
chargé du Maghreb et du Moyen-Orient