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Certains seront peut-être surpris que la situation de l'enfant soit évoquée dans la newsletter du secteur international du Parti communiste français. Pourtant, celle-ci est constitutive de notre internationalisme.

De par le monde, combien d'enfants travaillent, mendient, ne mangent pas à leur faim, n'ont pas accès à l'eau potable, se prostituent, subissent des prélèvements d'organes notamment du rein.

Ces aspects sont, sans nul doute, les visages les plus hideux des sociétés d'exploitation, de domination, de corruption.

Ils prennent leur source dans l'extrême pauvreté grandissante alors que le nombre de milliardaires augmente sans cesse.

Un récent rapport de l'Organisation internationale du travail et de l'UNICEF nous apprend qu'aujourd'hui que plus de 160 millions d'enfants à partir de 5 ans travaillent dans le monde.

Ce rapport nous indique : « si les protections sociales baissent par rapport à notre niveau actuel à cause des mesures d'austérité et d'autres facteurs, le nombre d'enfants forcés de travailler pourrait bondir de plus de 46 millions ».

L'Afrique subsaharienne connaît la plus forte augmentation avec plus de 17 millions d'enfants.

Cette situation est totalement contraire à la Convention internationale des droits de l'enfant. Il n'y a aucune fatalité. Il est urgent de la faire appliquer.

Il convient d'obtenir des Etats-Unis la signature de la Convention internationale des droits de l’enfant. C’est le seul pays à ne pas l’avoir signé. La proposition de l'ONU de créer une allocation familiale universelle doit être soutenue.

La France pourrait demander, lors de chaque réunion des chefs d'Etat bilatérale ou multilatérale, un point précis sur l'application de la convention.

En outre, les moyens humains et financiers de l'UNICEF doivent être renforcés afin que celle-ci puisse effectuer son travail avec plus d'efficacité.

Avec l'appui des organisations syndicales et de l'Organisation internationale du travail, il faut obtenir des multinationales qui agissent dans le monde, une augmentation des salaires particulièrement bas dans les pays où la main d'oeuvre est terriblement exploitée.

A l'évocation de la situation des enfants se profile celle des droits des femmes.

A l'échelle mondiale, trop de mères sont souvent seules pour subvenir aux besoins d'une famille nombreuse. Ces femmes sont sans ressources économiques ne disposant que d'un bout de champ où les enfants doivent y travailler. Ils sont près de 93% à être contraints de le faire et bien évidemment ils ne sont pas scolarisés.

A travers certaines ONG et la coopération décentralisée, il faut aussi aider au développement de la micro économie pour accompagner les mères seules à trouver un peu de ressources.

Aujourd'hui, la Banque africaine de développement avec l'aide d'Angélique Kidjo, chanteuse béninoise, a permis de lever un milliard d'euros de financement pour l'entreprenariat féminin. Son usage doit être contrôlé et évalué.

Les mouvements féministes doivent être aidés dans leurs efforts, dans leurs actions, afin d'obtenir que les femmes disposent de leur corps, aient accès à la contraception, à l'avortement, au divorce et à l'héritage.

Toutes les fausses traditions mutilant les corps féminins doivent être combattues et condamnées comme un crime.

Le rapport cité révèle que cette question humaine et politique du travail des enfants doit être abordée lorsque nous évoquons la vision que nous avons de la France dans le monde.

Il ne peut y avoir de France totalement heureuse si un seul enfant est malheureux, meurt de faim et de soif de par le monde.

Daniel Feurtet
membre de la Commission des relations internationales du PCF