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L’Azerbaïdjan vient de lancer son offensive contre l’Arménie. L’impunité dont elle a bénéficié lors de l’occupation militaire des territoires de la République d’Artsakh, le rôle renforcé de la Turquie au sein de l’Otan, l’effondrement militaire de la Russie en Ukraine et les achats européens de gaz lui permettent de réaliser son objectif pour établir une continuité territoriale avec le Nakhitchevan. C’est une étape essentielle dans la reconstitution d’un ensemble panturque ininterrompu allant d’Istanbul au Turkestan.

Ne soyons pas dupes, avec l’aide de la Turquie et la passivité intéressée de la Russie, qui cherche des monnaies d’échanges pour sortir du conflit ukrainien, le but militaire de l’Azerbaïdjan est évident : annexer la province arménienne du Syunik. L’éradication de l’Arménie est en cours d’achèvement.

J’ai dénoncé au Sénat la duplicité de l’Union européenne qui feint d’ignorer ce projet militaire pour mieux acheter le gaz azéri. Comme l’Ukraine, l’Arménie réclame des armes pour se défendre. Nous avons le devoir de l’aider comme nous avons aidé l’Ukraine. Le million de morts victimes du génocide arménien commis par la Turquie profitant de l’indifférence de l’Europe nous regarde. Allons-nous commettre une nouvelle lâcheté ?

En 1897, Jaurès déclarait à propos des grands massacres d’Arméniens en 1894-1896 : « Nous en sommes venus au temps où l’humanité ne peut plus vivre avec, dans sa cave, le cadavre d’un peuple assassiné ». Un million de morts plus tard, l’Azerbaïdjan compte de nouveau sur l’abdication de notre conscience pour achever la criminelle entreprise lancée par la Turquie. Il est urgent de se mobiliser pour empêcher l’irrémédiable. C’est l’existence même de l’Arménie qui est en jeu.