Venezuela: les communistes pour une alternative populaire à la crise

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Les élections législatives vénézuéliennes, qui se tiendront le 6 décembre prochain, auront lieu dans un contexte de profonde crise économique, sociale, politique et désormais sanitaire. Le Venezuela est également la principale cible de la politique impérialiste du gouvernement des États-Unis dans la région, soutenu en cela par les gouvernements de droite latino-américains (Colombie et Brésil au premier chef) et des pays européens, dont la France.

Les dernières élections législatives, en décembre 2015, avaient ouvert une nouvelle phase dans la situation politique du pays. L’opposition de droite avait en effet remporté le scrutin, une première en 17 ans. Mais, au lieu de respecter le fonctionnement institutionnel, elle avait décidé d’utiliser cette victoire comme arme pour tenter de renverser illégalement le président Nicolás Maduro.

C’est dans ce cadre que le Parti communiste du Venezuela (PCV) organisait le vendredi 25 septembre dernier une visioconférence en présence de trente partis communistes et ouvriers de divers continents. Le but: présenter l'analyse et l'action du parti dans la période actuelle, et notamment la création de l'Alternative populaire révolutionnaire (APR).

Oscar Figuera, secrétaire-général du PCV, a exposé la position de son parti: le Venezuela souffre actuellement des conséquences de l’offensive impérialiste et de la crise de son propre modèle de capitalisme dépendant. Cette crise approfondit et rend plus apparentes les contradictions entre les différentes classes sociales, y compris au sein des soutiens du processus bolivarien. Cela se traduit notamment par «l'avancée d’une politique économique libérale, réformiste et de soumission» de la part du gouvernement, en contradiction avec les intérêts des travailleurs. Les luttes de ces derniers contre les mesures qui les impactent sont confrontées à une répression et une judiciarisation croissantes.

C’est pourquoi le PCV et d’autres partis et organisations de gauche, ont pris la décision de créer l'APR, en vue des prochaines élections et au-delà. L’objectif est de regrouper les forces révolutionnaires afin de modifier le rapport de forces en faveur des classes populaires, pour défendre les conquêtes sociales et s’opposer aux agressions extérieures. Pour ce faire, l'APR présentera ses propres candidats lors des élections du 6 décembre.

Cependant, comme le précise le PCV, la constitution de l'APR ne représente en aucun cas une rupture avec le gouvernement et le PSUV sur le plan de la lutte contre l’impérialisme, défi principal auquel est confronté le peuple vénézuélien, pour laquelle de larges alliances sont requises.

Présent à la conférence, le PCF est intervenu pour rappeler sa solidarité avec le PCV et le peuple vénézuélien, souligner l’importance fondamentale de l'échange d’analyses et d’informations entre nos organisations et réaffirmer notre engagement contre les sanctions et agressions menées contre le Venezuela et pour la recherche d’une solution politique progressiste à la crise que vit le pays.

Cyril BENOIT
membre du collectif Amérique latine du PCF