Mon journal… du Tour de France du monde du travail
Avec vous sans tabou ! Prenez la parole, parlons de tout …
En Ariège, le 29 octobre !
Aussitôt arrivé dans la salle des fêtes Louis Aragon de Saint Jean du Falga où se tient la fête du Patriote, je suis accueilli par Françoise Engler, secrétaire départementale de la fédération du Parti communiste qui, dans son allocution de bienvenue, dévoile qu’à l’annonce de ma venue, « certains se sont arrêtés sur le nom de notre journal Le Patriote, associant à tort le mot patriote aux usurpateurs d’extrême droite, tout comme ils s’approprient les couleurs du drapeau français. »
A propos du Patriote, l’hebdomadaire des communistes de l’Ariège, créé dans la clandestinité en 1944 par la Résistance ariégeoise, Françoise évoque la mémoire « de tous ces camarades et compagnons de luttes qui ont œuvré dans la clandestinité et qui ont risqué leur vie pour éditer et diffuser un journal interdit par les autorités françaises » alors au service de l’envahisseur nazi. Et de rappeler l’évidence de l’attachement viscéral des communistes à leur pays, à leur patrie, en même temps que le danger immédiat d’une extrême droite qui « a fait une entrée fracassante au Parlement aux dernières législatives ! »
J’y reviendrai moi-même durant les échanges d’après-déjeuner, où il sera également question d’énergie, de luttes sociales, singulièrement avec nos camarades de la CGT, mais également de la jeunesse, présente dans l’assemblée, et de la ruralité…
J’y reviendrai car le choix de ma visite, en Ariège, terre de Résistance, a été guidé par la décision de rendre hommage aux 35.000 internés au camp de concentration du Vernet. Bâti en 1939 pour les réfugiés républicains espagnols et brigadistes vaincus par la dictature franquiste, ce camp servira sous Vichy à interner des antifascistes, des communistes, des étrangers dits indésirables, des juifs, arrêtés par l’administration française, dont beaucoup d’enfants et de femmes.
Etant issu de cette histoire - mon arrière-grand-père a été interné dans ce camp - au nom de cette histoire, je dis que jamais les voix des députés communistes ne se mélangeront à celles de l’extrême droite et jamais nous ne ferons appel à eux, y compris pour faire tomber un gouvernement ! L’extrême droite a une histoire dans notre pays. Pour ma part, je ne l’oublierai pas, jamais ! Cette extrême droite qui a eu le pouvoir en France, elle frappe encore aujourd’hui à la porte de la République et elle est prête à prendre le pouvoir et elle est extrêmement dangereuse Et il est important que, nous et toutes les forces de gauche, nous ne cédions pas face à l’extrême et que bien sûr nous ne leur tendions jamais la main ! Et que nous rappelions toujours ce qu’elle a fait dans notre pays et qu’elle est prête à faire encore aujourd’hui ! Et j’en profite aussi pour, ici en Ariège, affirmer, haut et fort que dire le mot France nous est naturel. Françoise Engler a raison de rappeler le patriotisme des communistes.
C’est ainsi qu’à Mathieu Balajuna, jeune socialiste, dont la question était : « Que peut faire la gauche pour faire revenir les électeurs du RN ? », j’ai d’abord répondu que je voyais surtout, dans mes rencontres, des gens qui ne votent pas. Et qu’il convenait de dire et de faire largement savoir la vérité sur le fond de la politique du Rassemblement national dont l’expression porte à 80% sur l’immigration, le voile, l’islamisation et qui prend bien soin de ne jamais mentionner leur refus de hausse du Smic, comme celui du dégel du point d’indice des fonctionnaires ou encore leur proposition non contraignante d’exonération des cotisations sociales patronales en échange de promesses de hausses de salaire. Le Rassemblement national est un parti libéral. Faisons-le savoir. Nous devons en toutes choses, donner une réponse de gauche.
A noter que s’agissant de la nation française, ici en cette Ariège qui combattu les nazis, je dis que nous sommes fiers de la nation, de notre histoire, de celle du peuple de France qui a battu la monarchie, qui s’est libérée du nazisme, qui a su aussi s’unir pour conquérir de grandes avancées sociales ! C’est pourquoi nous devons être fier de notre drapeau tricolore comme du drapeau rouge symbole des luttes du mouvement ouvrier. C’est deux drapeaux, nous devons les marier et ne pas les opposer ! Oui, le drapeau tricolore a été détourné, et ce qui est un comble, par le Rassemblent national ! Le sentiment national n’a rien à voir avec le nationalisme ! Attention, le Rn, c’est comme un bonbon, sucré à l’extérieur, mais tellement amer à l’intérieur : ne le mangez jamais !!!
Gabriel Martino, jeune communiste, qui indique que « le nombre de jeunes sans emploi en Ariège atteint 27% contre 20% en France », revient sur la réforme de l’enseignement professionnel voulue par l’exécutif. A cela, je lui rapporte les propos d’un prof d’histoire qui m’a appris qu’il devrait enseigner l’histoire de France de 1945 à nos jours en 8 heures et demi étalée sur une année scolaire ! Nous avons une plus grande ambition pour l’enseignement professionnel. Pour obtenir un bac pro, nous proposons de rétablir les 4 ans de formation en lieu et place des 3 ans actuels et ce, afin que les élèves puissent avoir le temps et d’apprendre correctement en entreprise et de recevoir une formation conséquente en enseignement général, permettant à ceux qui le souhaitent de se présenter au Brevet de technicien supérieur. Nous devons valoriser les métiers de l’industrie !
A Didier Anzin, secrétaire de l’Union départementale CGT, qui pointe le besoin d’unité, notamment des forces de gauche, face à la détérioration de la situation sociale, je réponds qu’il va falloir beaucoup « pousser ». On n’a jamais autant perdu de pouvoir d’achat, les prix sur des produits de base comme le lait, le beurre, les pommes de terre, les pâtes, les œufs, s’envolent ! Et pour changer le rapport des forces nous avons encore à faire à beaucoup de résignation. Oui, les salariés ont besoin d’unité et je dois dire ici que j’ai été choqué par les mots de Jean Luc Mélenchon à l’encontre du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Ça n’est pas le rôle des forces de gauche que de s’immiscer dans les choix des forces syndicales…
Pour ma part, j’annonce, un, le dépôt d’une proposition de loi à l’Assemblée nationale visant à rétablir l’échelle mobile des salaires, deux, une bataille sur les retraites. Il faut exiger un référendum sur ce sujet. Et nous aurons l’occasion de démontrer qu’il est possible de financer une augmentation des pensions sans augmenter l’âge de départ en retraite. Commençons par taxer les revenus financiers au même niveau que les salaires et c’est tout de suite 30 milliards d’euros qui rentrent dans les caisses de la Sécu ! Enfin, pour avoir de bonnes retraites, il faut de bons salaires ! Alors menaçons cette campagne pour les hausses des salaires.
A Daniel Fauré qui demande « quel est l’avenir de la Nupes ? » je pense, je crois comme lui, que la grande question est effectivement celle de l’unité. Nous devons être le plus uni possible, sinon on ne s’en sortira pas. Pour ce faire, la Nupes, accord électoral, n’est pas suffisante. Construire une gauche de combat, une gauche populaire, qui parle aux gens, c’est construire une gauche capable de gagner ! La gauche du Travail, c’est celle d’un emploi, un salaire, une vie digne. Il faut pousser ce débat et construire un rassemblement de la gauche qui n’esquive pas ces questions. Et le PCF doit prendre toute sa place pour rassembler et alimenter ce programme d’une gauche populaire qui devient majoritaire ! Et le parti du Travail, c’est le PCF !
Autre sujet. La main d’Angel se lève, ce jeune venant du Médoc évoque la proposition d’interdiction de la chasse le dimanche et rappelle que « la chasse, c’est 61 % d’employés et d’ouvriers et 39% de libéraux ». Dans la suite, Alain Dallest, déplore et dénonce « la récupération de la chasse par l’extrême droite » et annonce la création au printemps prochain « d’un mouvement des chasseurs progressistes pour une chasse populaire et durable ».
Evidemment, il faut savoir que la chasse est un acquis de la Révolution française arraché aux privilèges de l’aristocratie. Elle répond aux besoins de régulation des populations animales, c’est d’ailleurs une tâche qui est transférée de l’Etat aux fédérations départementales de chasse. Quant à l’idée d’interdiction dominicale de la chasse, je crois plus à la concertation qu’à l’interdiction. Partager la nature entre tous demande du dialogue.
Richard Moretto, maire de Le Sautel, à l’image de bien des édiles des communes rurales de France qui représentent 88% du territoire, tire la sonnette d’alarme sur « la capacité d’agir des élus locaux pour améliorer la gestion publique ».
Il désigne les manques criants en matière de santé - Line Guisset en témoignera notamment pour l’hôpital - mais aussi du besoin « de compensation intégrale de la hausse des prix de l’énergie, du point d’indice des fonctionnaires territoriaux et des dépenses communales », avec la revendication centrale de « mettre fin aux écarts de dotations entre communes rurales et urbaines devenus insupportables et pour cela, de remettre à plat l’organisation territoriale de la ruralité. »
On a gagné une chose merveilleuse en France : les communes. 72.000 communes en Europe dont 35.000 en France. C’est-à-dire 420.000 élus locaux qui se donnent sans compter pour les habitants ! Quelle base pour l’exercice et pour la santé de notre démocratie ! Oui, Richard a raison, battons-nous pour nos communes comme l’ont fait les habitants d’Aulus pour récupérer leur barrage ! (A ce propos, Didier Calvet a du reste raison d’intervenir sur la nécessaire maîtrise publique des barrages). Le Parti communiste est contre la fusion des communes. La richesse démocratique de notre pays est liée à l’existence de nos communes. Ce sera le cœur des débats au Congrès de l’Association nationale des élus communistes et républicains des 4, 5 et 6 novembre à Montreuil.
Merci aux camarades de la CGT du Département, à son secrétaire général, Didier Mezin entouré de Sophie Vieira, Frédéric Birobent, Sébastien Pollaert, Patrice Chevallier, Yvan Dupont avec qui j’ai eu des échanges fructueux. Mes remerciements également à Aude Maussion, agent du patrimoine qui, au nom de la fédération du PCF, me remettra des ouvrages témoignant de la Résistance en Ariège : Assignations et solidarités, ouvrage collectif sur l’assignation à résidence des juifs à Aulus les Bains, village où se trouve un espace muséal et mémorial ; Jeanne d’Aulus, retraçant l’histoire d’une famille juive par une famille ariègeoise reconnue Juste parmi les nations ; La vie quotidienne des juifs en Ariège, 1940 à 1945, avec un chapitre sur les conditions de vie au camp du Vernet de David Lilienfield. Mais aussi La fraude était presque parfaite de Michel Veyssière, ancien maire communiste, relatant la bataille, qui dura plus de vingt années, à l’issue victorieuse dans les années 2020, pour récupérer la centrale hydroélectrique appartenant initialement à la commune d’Aulus les Bains. A André Laurens pour son Portraits et parcours de collabos en Ariège 1940- 1945. A Roselyne Gutierrez, responsable de la librairie Renaissance de Toulouse pour son inlassable et précieux engagement militant en faveur du livre et la lecture. Et enfin à Josée Souque, ancienne Conseillère régionale qui m’a offert, toujours au nom de la fédération, des Georgettes, ce couvert de table hybride entre cuillère, fourchette et couteau que l’on trouve, ai-je appris, sur les tables des plus grands restaurants.
J’étais accompagné par Pierre Lacaze, responsable aux élections de l’exécutif national et du suivi de la région Occitanie pour le PCF.
Mon journal… du Tour de France du monde du travail
Avec vous sans tabou ! Prenez la parole, parlons de tout … en Ariège, le 29 octobre !
Suite
C’est au centre du Mémorial-cimetière du camp du Vernet, où reposent côte à côte 150 brigadistes et antifascistes, dont des Russes et des Ukrainiens, des Italiens et des Autrichiens, des Ethiopiens et des Finlandais, que nous sommes accueillis, avec Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie, par M. Philippe Calleja, maire de la commune de Saverdun et monsieur Xavier Ragaru, maire du Vernet, hauts lieux de la Résistance en Ariège, ainsi que par M. Raymond Cubells, très actif Président de l’Amicale des Anciens internés politiques et résistants de ce camp de concentration du Vernet.
Sur la stèle, au pied de laquelle nous déposons une gerbe avec Carole Delga, une plaque commémorative rappelle que les résistants européens internés en ce lieu de 1939 à 1944 « ont tous contribué à rétablir la démocratie et la paix en Europe ».
Puis, dans sa prise de parole, commençant par citer des vers de Nuit et brouillard, la célèbre chanson-hommage de Jean Ferrat aux déportés dans les camps de la mort, la Présidente de région m’adresse des mots de remerciement pour ma présence, affirmant que « nous sommes réunis ici pour dire que jamais, jamais nous n’aurons de faiblesse dans le combat contre l’extrême-droite ! Jamais de collusion avec les élus d’extrême-droite ! »
Elle évoque Toulouse - qui fut la capitale de la République espagnole vaincue - où en 2012, 67 ans après la Seconde guerre mondiale, des enfants ont été tués parce que juifs !
Après avoir rappelé que mon arrière-grand-père, qui fut interné ici, est mort des suites de son internement, elle conclut par ses mots que je ne peux que partager :
« Nous sommes debout, profondément conscients du danger de l’extrême droite. L’extrême droite, ça se combat ! »
Mon tour vient de prendre la parole pour prononcer l’hommage aux prisonniers du camp du Vernet dont le caractère à mes yeux essentiel, dans la période politique que nous vivons en Europe et en France, m’incite à le livrer ici in extenso.
Madame la Présidente, chère Carole, monsieur le Maire, mesdames et
Messieurs,
« Cela faisait longtemps que je souhaitais me recueillir ici devant la tombe des prisonniers du Camp du Vernet. Cette commémoration est importante pour ma famille politique mais aussi pour ma famille personnelle car elle revêt pour moi un caractère particulier, à travers l’histoire de mon arrière- grand-père, Salvador Lardiès, qui y a été interné durant trois longues années.
A travers lui, je souhaite rendre hommage aujourd’hui à toutes celles et ceux qui ont été internés ici, dans ce camp de concentration tenu par les Français et ouvert dès le début 39 avant que ne débute la guerre.
Je souhaite aussi rendre hommage à tous ces hommes, à toutes ces femmes, venus d’ailleurs pour mille raisons et qui ont fini par construire leur vie ici, en France, dans notre beau pays, façonnée par toutes ces migrations. Nous sommes tous des enfants issus de l’immigration.
Mais ici, nous honorons l’histoire de ces hommes - des républicains espagnols, des militants politiques, syndicaux - qui ont été internés pour leurs idées, par le gouvernement d’extrême droite de Vichy, de Pétain. Cette histoire, nous ne devons jamais l’oublier. Salvador Lardiès était mon arrière-grand-père, espagnol, né, tout comme ma grand-mère, à Martes en Aragon.
Ma grand-mère, Maria, a 97 ans et vit toujours à Béthune. Elle n’a rien oublié. Elle n’a rien oublié de la victoire du Front populaire en Espagne aux élections de février 1936, ni du putsch militaire de droite et d’extrême droite, dirigé par le général Franco.
Elle n’a pas oublié le départ de son père, Salvador et son frère Saturnino, qui font le choix de s’engager dans les forces républicaines, contre l’arrivée de Franco et des phalangistes. Et c’est l’honneur du PCF d’avoir envoyé des milliers de brigadistes combattre le fascisme à leurs côtés en Espagne. Hélas, faute de soutien, la chute de Barcelone en 39, dernier bastion républicain, va provoquer en 15 jours l’exode d’un demi-million de d’espagnols franchissant la frontière des Pyrénées dans le plus grand dénuement pour échapper à la répression et aux bombardements. Ils n’étaient pas au bout de leur peine. Ils seront escortés jusque sur la plage d’Argelès-sur-Mer où rien n'est prévu pour les accueillir alors que l'hiver est là... Les brigadistes et combattants républicains seront enfermés dans des camps de concentration, d’autres seront transférés dans des camps d’exterminations en Allemagne, ou au titre du service du travail obligatoire (STO) à l’initiative de Vichy.
Salvador, lui qui avait su trouver refuge à Tarbes, sera enfermé pendant 3 ans au Camps du Vernet. 3 ans. 3 ans d’enfer dans ce triste camp du Vernet, le camp de concentration le plus répressif de France pour y interner les opposants à sa politique.
Sa fille, ma grand-mère, à peine 15 ans, garde en elle l’image de son père, qu’elle observait au loin derrière les barbelés, un père amaigri, malade, perdu. Ils ont été au total 35 à 40 000 hommes, femmes, enfants, à vivre dans des baraques en planches, souffrant de la faim, de la saleté, du froid, victimes de maladie et des coups des gardiens.8 Plus de 12 000 républicains espagnols y sont enfermés ainsi que des journalistes, des intellectuels, des militants communistes français, bulgares, allemands, autrichiens qui, dans toute l’Europe, résistent au nazisme. Près de 70 nationalités en tout. Mais aussi des centaines de juifs français arrêtés par la police de Vichy puis déportés à Auschwitz dont 40 enfants âgés de 2 à 17 ans en février 42.
L’écrivain hongrois Arthur Koestler, détenu quelques mois au camp de Vernet, écrit à l’époque que les exilés, les persécutés, les traqués de l’Europe en raison de leur nationalité ou de leur croyance, y ont été considérés comme « la lie de la terre », ce qui deviendra le titre de son livre. Pour l’extrême droite française, qui domine alors le pays, il fallait enfermer ces étrangers qui croyaient à la liberté. Une partie de la presse relaie ses idées. Un journal de l’époque titre ainsi son édito en 1939 : « La canaille espagnole ». Et d’expliquer, je cite : « Que la France ait accueilli les réfugiés espagnols, rien de plus naturel. Nous avons des traditions d’hospitalité auxquelles nous voulons rester fidèles. Mais il y a des bornes à cette charité. Il eût fallu fermer nos frontières à toute cette pègre, à toute cette canaille qui déshonore l’humanité et qui s’est abattue sur la région comme une horde de barbares ».
80 ans plus tard, les mêmes mots résonnent encore. Ce climat politique nauséabond, malfaisant empeste toute l’Europe et la France. Comme avec ce crime odieux qui devient une affaire nationale tant les partis d’extrême droite et quelques animateurs TV s’en emparent pour tirer un trait d’égalité entre immigré et meurtrier, ou pour exiger encore une justice expéditive, sans avocat. Oui, le racisme, l’antisémitisme servent encore de ressorts à des forces politiques pour conquérir le pouvoir.
C’est pourquoi, je le redis ici : jamais, nulle part, à aucun moment, nous, les communistes, ne mêlerons nos voix, nos suffrages aux leurs et ce pour quoi que ce soit. Jamais nous ne serons complices de leur crime. Il est important, justement, de montrer aux Français les valeurs et les différences qui séparent la gauche et le camp républicain de l’extrême droite, de rappeler que nous sommes les enfants de celles et ceux qui ont été martyrisés par l’extrême droite. Oui nous serons toujours aux côtés de celles et ceux qui fuient leur pays, car ils ne le font jamais de gaieté de coeur. Ils ont besoin de notre solidarité, de la solidarité de tous les pays d’Europe car nous appartenons à la même humanité.
Mon arrière-grand-père, lui, a été libéré en décembre 1942 pour être envoyé comme STO sur des chantiers allemands dans le Nord. Il meurt en janvier 1949 à Wargnies-le-Grand d’une tuberculose attrapée ici, dans le camp du Vernet. Chers amis, monsieur le maire, madame la présidente, chère Carole Je sais que nous partageons ce combat républicain. Et je sais qu’ensemble, nous continuerons de tenir ces digues pourtant fragiles qui protègent encore notre pays. Nous ne devons jamais oublier ce que la France a vécu.
Nous ne devons jamais oublier ceux qui sont morts pour que nous puissions vivre libres. »
Sous la conduite de Raymond Cubbels, suivra la visite de la gare, petit bâtiment toujours en service, gare qui aura vu de 1939 à 1944 arriver les internés et aura vu repartir en déportation, à Dachau ou Auschwitz, 6226 hommes, femmes et enfants !
Répondant à des questions de journalistes sur le parking de cette gare, chacun avec nos mots, nous réaffirmons de concert avec Carole Delga, elle, qu’il n’y aura jamais de collusion avec les élus d’extrême droite, moi, qu’il n’y aura jamais d’alliance avec l’extrême droite.
Enfin, à quelques kilomètres de là, lors de la visite du musée du camp, qui se trouve sur la jolie place du village de Vernet d’Ariège et qui est installé dans un local mis à disposition par la mairie, il me sera offert un fac-similé de la fiche d’internement de Salvador Lardiès, mon arrière-grand-père.
L’émotion, bien sûr me gagnera et je n’ai pu qu’exprimer ma gratitude infinie aux organisateurs de cette visite en cette journée, pour moi, inoubliable …
Pour en savoir plus sur l’histoire du camp du Vernet, il est loisible de contacter le Président de l’Amicale : [email protected]