2021 : Où en est-on de la crise sanitaire ?

Nous voilà donc en 2021, et à part un changement de numérotation, l’horizon pour cette nouvelle année continue à être sombre et angoissant pour notre population. Le nombre de victimes dues à la pandémie Covid-19 ne baisse pas, voire va peut-être progresser à la sortie de ces fêtes de fin d’année. La crise économique et sociale broie de nombreuses familles, des jeunes, des femmes, des salarié·e·s, des chômeurs et des retraité·e·s dont la seule perspective pour 2021 est un pas de plus vers la pauvreté, payant les conséquences des politiques libérales.

La situation dans nos hôpitaux et nos Ehpad est toujours aussi tendue, avec un manque de personnel criant. Les projets de restructuration, de fusion et avec eux de suppressions de lits se poursuivent malgré la démonstration faite par la crise sanitaire que ce n’était plus possible. Les plans Copermo (comité interministériel de la performance et de la modernisation de l’offre de soins), synonymes pour les hôpitaux de modernisation avec engagement de faire des économies, sont toujours d’actualité avec une dizaine validés définitivement. Ces plans, magiquement rebaptisés « conseil national de l’investissement » par Olivier Véran lors du Ségur de la santé, inquiètent toujours autant les personnels, leurs représentants et les élu·e·s, car l’arrêt des fermetures de lits ne sera en aucun cas acté mais revu au cas par cas suivant la pertinence...     

Quant aux personnels des hôpitaux, des Ehpad, usés par cette crise sanitaire qui n’en finit pas, aucune perspective durable d’embauches massives n’est envisagée comme nous le demandons, avec une politique de formation massive de personnels de santé, par pré-recrutement de jeunes, payés durant leur formation et par formation interne. Une véritable reconnaissance salariale et une augmentation des effectifs sont les conditions indispensables pour rendre attractifs ces métiers de la santé, dont beaucoup, par lassitude et par manque de reconnaissance au travail, se détournent aujourd’hui. Une mobilisation de la santé est prévue le 21 janvier et le PCF sera de nouveau présent pour dénoncer la gestion libérale et mercantile de la santé publique et mettre en débat ses propositions.

La Covid est toujours là et continue à faire de nombreuses victimes. Cependant l’espoir de « revivre » en 2021 se dessine avec l’arrivée des vaccins.

La campagne de vaccination du gouvernement, de par sa lenteur de mise en route, sa distribution au compte-gouttes (en comparaison avec d’autres pays européens) entraîne de nouveau de la méfiance et de l’incompréhension parmi nos concitoyen·ne·s. Déjà échaudés par les mensonges et les contradictions de ce gouvernement sur la gestion de la crise sanitaire, beaucoup de Françaises et de Français restent indécis, voire opposés à la vaccination. À la volonté d’une campagne de vaccination collective anticipée et audacieuse s’opposent des questions sur la capacité de prise en charge, sur la quantité de vaccins commandés. Aucun traitement du virus efficace n’est à ce jour disponible. Seule la vaccination peut arriver à bout de cette pandémie qui nous affecte, nous angoisse et bouleverse toute notre vie quotidienne. Incompréhensible donc le manque d’ambition et de visibilité gouvernemental sur la gestion de cette campagne vaccinale pour rassurer, organiser rapidement sur le terrain, en proximité avec les services publics, toutes celles et tous ceux qui désirent se faire vacciner rapidement.

Depuis le début, le PCF s’est engagé dans l’initiative citoyenne européenne (ICE) « Pas de profit sur la pandémie » lancée officiellement le 30 novembre 2020. Si le gouvernement nous assure de la gratuité du vaccin pour toutes et tous, c’est notre Sécurité sociale qui va mettre la main à la poche et il est impensable pour nous d’alimenter avec nos cotisations les profits exorbitants des laboratoires pharmaceutiques. Je rappelle que l’objectif de cette ICE est de convaincre la Commission européenne de proposer une législation pour que les droits de propriété intellectuelle, brevets compris, n’entravent pas l’accessibilité ou la disponibilité de tout vaccin ou traitement futur contre la Covid-19, et d’instaurer des obligations juridiques pour les bénéficiaires de fonds de l’UE en ce qui concerne la transparence relative aux contributions publiques et aux coûts de production. Nous avons jusqu’au 1er février 2022 pour obtenir un million de signatures dans l’ensemble de l’Europe. Le PCF a décidé de lancer une journée nationale d’action le 16 janvier 2021, afin de populariser cette initiative et faire connaître nos propositions sur un pôle public du médicament.

Cette initiative va être proposée au comité national de campagne dans la semaine.

Maryse Montangon, responsable collectif Santé, Protection sociale