6e congrès du PGE: « Reset Europe, Go left ! »

Le slogan du congrès du PGE qui s’est réuni à Malaga les 13, 14 et 15 décembre, «Reset Europe, Go left», indique bien l’orientation prise. Pour se hisser à la hauteur des enjeux du défi de civilisation qui se pose aux peuples et aux nations d’Europe, alors que dans de nombreux pays européens l’extrême droite se place au cœur du paysage politique, il s’agit bien de «réinitialiser», c’est-à-dire de changer de logique en Europe.

Le document politique adopté à plus de 90 % des délégués, issu d’un travail mené avec les 26 partis membres, réaffirme pour ce faire que les traités libéraux européens «ne sont pas une base». Le PGE a réaffirmé la nécessité de remettre en cause l’austérité néolibérale européenne et ses outils: le pacte budgétaire et les mécanismes de contrôle de la Commission européenne sur les budgets nationaux. La souveraineté des peuples et les droits des nations doivent être respectés. En outre, pour ouvrir des brèches dans la construction capitaliste et militariste de l’Union européenne, l’heure est à mettre en avant des grandes questions et des grandes mesures aptes à répondre aux exigences populaires et à rassembler des majorités sociales et politiques. Par exemple: la question du droit du travail, des retraites, des salaires et de la protection sociale qui doit être alignée vers le haut, la lutte contre l’évasion fiscale, des investissements massifs pour les services publics et la transition écologique, un nouveau modèle industriel, l’égalité des droits, notamment l’égalité femmes-hommes, la dissolution de l’OTAN et la mise en débat de la constitution d’un espace pan-européen de paix, de coopération et de sécurité collective. C’est autour de ces grandes questions que pourra émerger concrètement une Europe des peuples et des nations libres, souveraines et associées. Le PGE doit ouvrir une nouvelle page de son histoire pour développer une offre politique aux forces qui en Europe sont disponibles pour travailler sur ces questions et développer des campagnes. Il a pris par exemple l’initiative, après le congrès de 2016, de lancer le forum annuel européen des forces de gauche, progressistes et écologistes. Le PGE souligne la nécessité de passer désormais à une autre étape, pour faire du forum un cadre permanent de débats et d’action où se retrouvent très largement les forces politiques, sociales et associatives qui s’opposent aux logiques libérales de l’UE.

Les luttes qui se mènent en ce moment même ont été au cœur des débats du congrès. Le mouvement social, la grève interprofessionnelle en France et la résistance du peuple français au projet d’Emmanuel Macron de mettre la société française aux normes de la mondialisation capitaliste ouvrent un nouvel espoir pour l’Europe. Le PGE a voté une motion de soutien au mouvement social en France.

Enfin, le congrès a permis de renouveler la présidence du PGE. Heinz Bierbaum (Die Linke), qui a l’expérience des luttes syndicales au niveau européen, devient président du PGE. Il travaillera avec quatre vice-présidents : Maite Mola (Parti communiste d’Espagne, qui devient première vice-présidente du PGE), Pierre Laurent (PCF), Paolo Ferrero (Refondation communiste, Italie), Natassa Theodorakopoulou (Syriza), Anna Mikkola (Alliance de gauche de Finlande) et Margarita Mileva (Gauche bulgare). Le PCF sera également représenté au secrétariat politique, qui assure l’animation politique permanente du PGE en lien avec les partis membres, par Vincent Boulet. Les deux représentants du PCF au bureau exécutif seront Lydia Samarbakhsh et Vincent Boulet.

Vincent BOULET
responsable du collectif Europe du PCF,
membre du secrétariat politique du PGE