Aéroports de Paris : Informer les citoyens

« Le Figaro », de plus en plus converti au macronisme, a fait récemment toute sa Une, six colonnes, avec ce titre « Privatisation d’ADP : le gouvernement garde le cap ». Et ce sous-titre : « La mobilisation en faveur du référendum faiblit ». On peut tirer deux enseignements de ce papier. Un : on prend très au sérieux, en haut lieu, cette affaire du référendum ADP et la bataille très large en cours pour exiger une consultation populaire. Quant à l’état de l’opinion, c’est un peu facile, à la mi-août, de pointer une moindre mobilisation. L’actuelle période estivale n’est pas la plus favorable à ce type d’initiatives. Reste que des choses tout l’été se sont faites, et se font partout ; le dernier chiffre de signataires est de 648 000 signatures. Partout aussi, on prépare sur le sujet une rentrée en fanfare.

Cela suppose un travail d’information. On se rappelle que les parlementaires signataires de la proposition de loi avaient demandé un rendez-vous avec le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) et les médias publics. Ils ont rencontré le CSA qui leur a opposé une fin de non-recevoir en estimant que son rôle n’était pas d’établir les lignes éditoriales des chaînes de télévision ! Quant à ces dernières, à ce jour, elles n’ont toujours pas répondu aux élus !

« C’est pourtant un exercice démocratique inédit, souligne Eliane Assassi, présidente PCF du groupe CRCE au Sénat, auxquels sont appelés à participer nos concitoyens. Encore faut-il qu’ils soient informés par spots télévisés. Le gouvernement est hors des clous, ne respectant pas l’article 11 de la Constitution. C’est quand même un comble ! Cet argument va être porté avec force à la rentrée car c’est aussi le fond de l’affaire. »


Les élus ont rencontré Christophe Castaner vers la fin juillet et celui-ci s’est contenté de répondre à la demande d’un décompte régulier des signatures en se cachant derrière le Conseil constitutionnel. Les parlementaires vont donc demander à cette institution que les chiffres soient rendus non pas tous les mois mais au minimum toutes les semaines.


Quant aux suites de la campagne, chaque parti va prendre des initiatives au-delà d’un rendez-vous commun à la rentrée. « Evidemment, ajoute Eliane Assassi, ce n’est pas ce qui remplacera une information officielle au public mais nous nous faisons un devoir d’informer les Français, en rappelant notamment qu’il ne s’agit pas d’être pour ou contre la privatisation mais de soutenir la demande d’un référendum avant que ne vienne le débat d’idées. Nous allons devoir être créatifs, notamment en direction des maires qui ont la possibilité d’ouvrir des lieux dédiés au recueil des signatures. Nombre de conseils municipaux vont aussi se réunir pour voter des vœux au mois de septembre. Parallèlement se tiendront les initiatives des militants et la diffusion du bon de soutien donnant accès à la Fête de l’Humanité. Pour la première fois, les deux groupes parlementaires communistes auront un stand consacré principalement au recueil de signatures. »