Grenelle contre les violences faites aux femmes : « de l’enfumage »

La France ce samedi 23 novembre a connu une mobilisation exceptionnelle qui a rassemblé des femmes et des hommes, les forces militantes féministes, syndicales et politiques. Des milliers de personnes ont marché contre toutes les formes de violences contre les femmes. Ce sont elles qui ont permis la tenue de ce grenelle.

Pourtant, le Premier ministre n’y a pas fait la moindre allusion. Quel mépris !

Alors que 138 femmes ont été assassinées depuis le 1er janvier dernier et que 225 000 sont chaque année victimes de viol, de violences physiques, psychologiques, de harcèlement sexuel et moral dans toutes les sphères de la société, à la maison, au travail ou dans la rue, les mesures annoncées ce matin par Édouard Philippe sont, extrêmement décevantes.

Si certaines propositions vont dans le bon sens, comme l’ouverture 24H sur 24 du 3919 ou encore la création de 80 postes supplémentaires d’intervenantes et intervenants sociaux, comment leur accorder le moindre crédit quand aucun moyen supplémentaire n’est dégagé ? Les 360 millions avancés par le Premier Ministre représentent quasiment le même budget qu’en 2019. Or, toutes les associations féministes, les actrices et acteurs de terrain, des élu.e.s parmi lesquel.le.s les élu.e.s communistes, l’avaient déjà jugé insuffisant et avaient évalué les besoins à 1 milliard d’euros !

D’autres mesures, présentées comme nouvelles, existent déjà dans la loi de 2010 ou encore dans la Convention d’Istanbul que la France a signé en 2011 et ratifiée en 2014.

Par contre, il y a de grands vides.

Rien sur la mise e place d’un vrai plan d’éducation à l’égalité et à la non-violence dès l’école maternelle.

Rien quant à la prévention en particulier au travers de campagnes de sensibilisation et d’information de tous les publics ainsi que la formation de tou.te.s les professionnels en contact avec des femmes victimes de violences.

Rien quant à la protection et la mise à l’abri rapide et efficace des femmes martyrisées et de leurs enfants témoins.

Rien sur des places d’hébergement dédiées et prises en charge financièrement.

Comment ne pas penser que le gouvernement se livre à un véritable enfumage quand la plupart des revendications portées par les associations, les recommandations du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes et la mission interministérielle contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains n’ont pas été prises en compte à leur juste valeur ?

Les communistes poursuivront le combat pour faire entendre l’impérieuse nécessité de débloquer des financements pour cette grande cause nationale. Elles et ils participeront à toutes les actions pour exiger 1 milliard d’euros en urgence, l’une des conditions pour débarrasser la société du fléau que constituent les violences faites aux femmes.