Mme Vidal : encouragez-vous la calomnie et le fichage des universitaires ?

La Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, avait jeté l'opprobre sur la communauté universitaire, disant que celle-ci était gangrenée par des « islamo-gauchistes », sans avancer aucun argument ni aucun nom, englobant massivement la communauté derrière ces insultes mensongères.  Quoi que l’on pense de certains travaux, on ne peut accepter qu'une ministre  du gouvernement d'Emmanuel Macron cherche par le procédé honteux de l'amalgame à détourner l'attention de l'opinion du démantèlement en cours de la recherche et de l'université publiques, pourtant cruciales dans la période difficile que vit aujourd'hui la France. En quelques heures seulement plus de 20.000 chercheurs et enseignants ont signé une pétition demandant sa démission :

https://www.wesign.it/fr/science/nous-universitaires-et-chercheurs-demandons-avec-force-la-demission-de-frederique-vidal

Et voilà que quelques jours plus tard, un site recensait les noms de ces signataires, les traitant de « gauchistes complices de l'islam radical », en renvoyant pour les premiers de la liste vers leur page web institutionnelle, permettant d'aller les trouver sur leur lieu de travail.

Quel est le but de ce fichage ? Intimider des universitaires, qui depuis leur résistance à Napoléon III, ont obtenu la liberté de parole, et qui ont dû se battre pour la conserver, durant l'affaire Dreyfus, sous l'Occupation et le régime de Vichy ?

 

Les propos de la ministre, savamment flous dans l'injure, sont ici repris en portant la calomnie sur des personnes nominalement désignées. Elle en porte la responsabilité. En voulant détourner l'attention de la Loi de Programmation de la Recherche, qui va affaiblir les capacités de productions de connaissance de notre pays alors que la crise COVID montre que nous en avons tant besoin, elle alimente les fantasmes de tous les extrémistes.

Le comportement de Madame Vidal fait écho à la dérive autoritaire d'un pouvoir qui, ces derniers mois, a multiplié les lois et mesures portant sérieusement atteinte aux libertés publiques. Tout cela devient intolérable. 

Derrière les chercheurs et enseignants en première ligne, toutes les forces démocratiques et républicaines, le PCF propose aux associations, syndicats et partis de gauche et de progrès, de faire front pour défendre l'université publique française.

 

Parti communiste français,