Nous avons besoin d'ambition pour l'enseignement supérieur et la recherche

La crise sanitaire démontre de façon éclatante le besoin d'un enseignement supérieur et d'une recherche de haut niveau : pour faire face aux défis sanitaires, écologiques, sociaux, et humains, pour former des citoyennes et des citoyens capables d'intervenir dans le débat démocratique et d'en maîtriser les enjeux, pour combattre l'infantilisation et les manipulations, pour faire face à la crise économique qui s'annonce.

Loin de répondre à ce besoin, la « loi de programmation de la recherche » (LPR) que le gouvernement s'apprête à imposer avec le soutien de la droite, accélère la destruction du service public d'enseignement supérieur et de recherche. Elle impose plus de précarité et de concurrence, là où il faudrait au contraire développer les coopérations et garantir la stabilité. Elle favorise la course aux résultats transférables immédiatement au secteur privé, l'encadrement de la recherche par les injonctions politiques des régions, leur instrumentalisation au service de la compétitivité des entreprises, au détriment de la qualité et du pluralisme de la recherche, au moment où nous aurions au contraire besoin de restaurer la confiance des citoyennes et des citoyens dans la recherche scientifique. Elle poursuit l'austérité et prive l'université et la recherche des financements pérennes dont elles ont urgemment besoin, en augmentant significativement uniquement les financements sur projets à court terme, préjudiciables pour le développement scientifique au long terme.


Cette loi a été imposée au mépris des premiers intéressés, enseignant-e-s, chercheur-euse-s, étudiant-e-s et personnels. Le gouvernement et la droite poussent le cynisme jusqu'à profiter de la fermeture des universités pour aller encore plus loin. Des amendements de dernière minute prévoient d'en finir avec le cadre national du recrutement des enseignant-e-s chercheur-euse-s et créent un délit d'entrave destiné à punir celles et ceux qui voudraient se mobiliser.


Les parlementaires communistes ont mené jusqu'au bout la bataille contre cette loi et pour faire entendre des propositions alternatives. Aujourd'hui, alors qu'elle doit être adoptée à l'Assemblée, le PCF appelle à participer aux manifestations prévues. Il sera aux côtés de toutes celles et de tous ceux qui continueront à se mobiliser pour que cette loi ne soit pas appliquée et pour travailler à une loi de progrès.


Le PCF demande au gouvernement de prendre ses responsabilités : au vu de l'opposition massive des personnels, il doit suspendre l'examen de la loi et ouvrir une concertation avec l'ensemble des acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche.


Dès maintenant, le PCF exige que les conditions soient réunies pour garantir la sécurité sanitaire des personnels, des étudiant-e-s et de leurs familles et permettre la reprise des enseignements dans les universités dans des conditions respectueuses des précautions sanitaires indispensables. Cela exige des recrutements immédiats (MCF, ATER, PRAG-PRCE, BIATOSS) par l'ouverture de concours exceptionnels, ainsi qu'un plan national d'équipement des locaux universitaire. C'est possible, si l'on veut bien y mettre les moyens. C'est nécessaire, pour que nos étudiantes et nos étudiants, déjà fragilisés par l'interruption scolaire de l'année dernière, ne perdent pas à nouveau de précieuses semaines d'enseignement. 


La crise actuelle révèle les conséquences d'années d'austérité et de mise en concurrence : notre université n'est plus capable d'accomplir ses missions. Il est temps de changer de politique. Les mesures d'urgence doivent s'inscrire dans un projet de long terme, destiné à renforcer le service public d'enseignement supérieur et de recherche.  Le PCF souhaite débattre avec les acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche, avec les forces de progrès, pour construire ce projet.

Parti communiste français,