Politique climatique de Macron : un renoncement permanent

La lutte contre le réchauffement climatique doit être une priorité. C'est ce qu'exigent, à juste titre, majoritairement nos concitoyens.
Loin de prendre la mesure de cette exigence, Emmanuel Macron se borne à verdir son discours pour tenter de tirer la couverture à lui.

Après avoir donné la parole à 150 citoyens à travers la convention citoyenne pour le climat, promis d'appliquer « sans filtre » les propositions issues de leur travail, ces actes sont un renoncement permanent, en contradiction avec ses engagements, qui nourrit la crise politique : levée partielle de l'interdiction d'utilisation des néonicotinoïdes, soutien massif aux énergies fossiles ou encore poursuite dans la voie d'accords de libre-échange au coût environnemental exorbitant. La France est à ce jour très loin de respecter ses engagements internationaux.


L'annonce par le président de la République de l'inscription de la lutte pour le climat par referendum dans la Constitution est une manœuvre politique, l'arbre qui cache la déforestation des ambitions climatiques de ce gouvernement.
Car sur le projet de loi climat, le masque tombe ! D'une part, ne sera retenue qu'une minorité de mesures portées par la convention, d'autres voient leur ambition réduite, et nombreuses sont celles qui sont censurées ! A ce filtrage manifeste, à la tentative d'étouffer les aspirations au changement de politique climatique, s'ajoute autoritarisme et mépris envers le travail réalisé par la convention et envers ses membres. D'autre part, le gouvernement envisage de glisser dans cette loi le projet « Hercule » de démantèlement d'EDF. Ce serait un nouveau scandale.


La France n'est pas à la hauteur de son rôle. Leader dans la constitution des accords de Paris lors de la Cop 21, elle devrait faire la course en tête pour devenir championne des politiques climatiques vertueuses. Elle devrait s'appuyer sur les propositions de la convention citoyenne et même accélérer le rythme, adopter un principe « plus vite, plus haut, plus fort ».


Par exemple, la réduction de nos émissions de CO2 pourrait être massive si la France s'engageait vers :
    • le refus des accords de libre-échange de type Ceta et Mercosur et l'adoption d'une loi favorisant les circuits courts ;
    • la création d'un pôle public de l'énergie pour une gestion 100 % publique ;
    • une politique de nouvelle industrialisation écologique ;
    • la priorité aux transports écologiques par le développement et à la gratuité des transports en commun et des mobilités douces, le développement important des transports ferroviaires, fluviaux et maritimes au détriment du transport routier ;
    • la rénovation thermique des bâtiments, de 700 000 logements par an et un nouvel urbanisme écologique ;
    • un nouveau modèle de production agricole conjuguant l'impératif écologique à la nécessité de nourrir l'humanité.
    • la protection de la biodiversité dont nos forêts avec l'arrêt de la privatisation de l'ONF


De telles orientations constitueraient une véritable révolution écologique. Elles impliquent des créations d'emplois et des mises en formation qui contribueraient à faire reculer le chômage et la précarité pour aller vers une sécurisation de tous les parcours, la création de nouvelles institutions, dont un fonds dédié pour leur financement, alimenté par la mise à contribution des hauts revenus et des revenus du capital pour une justice sociale et écologique.
Fort de ces objectifs, le PCF sera pleinement mobilisé dans les prochains mois avec les Français·e·s et les associations pour obtenir des avancées écologiques concrètes.