ANA 2020 : Les jeunes communistes à l’offensive !

Le Monde et la France sont touchés par une pandémie depuis maintenant presque un an. Ce contexte inédit nous oblige à repenser nos pratiques afin de respecter les mesures sanitaires.

Malgré un format en visioconférence et les difficultés inhérentes à cet exercice, les débats étaient de qualité et ont permis à notre organisation d’avancer et de préparer l’activité militante, par un travail de discussion et d’amendements de nos résolutions de campagnes.

Ce temps démocratique de notre organisation a permis d’analyser, de débattre et d’échanger sur la situation politique, les actions militantes à mener au vu du contexte sanitaire et les réponses à y apporter.

Nous avons tout d’abord réaffirmé la nécessité de se battre pour la formation et l’emploi dans le cadre d’une discussion ayant occupé pas moins de la moitié des temps de débats. Depuis la fin du premier confinement, une crise économique sans précédent touche la France. Les jeunes en sont les premières victimes. Occupant déjà les postes les plus précaires dans les entreprises, ceux-ci ont été les premiers à être licenciés. Notre analyse d’une jeunesse précaire considérée comme une variable d’ajustement du marché du travail capitaliste s’en est trouvée confirmée. Plus d’un jeune sur quatre est actuellement en recherche d’emploi. Face à cette situation, le gouvernement a mis en place le plan s’intitulant : “Un jeune, une solution”. Avec la promotion de simple CDD de trois mois et la création de 100 000 services civiques payés 577 € par mois, l’exécutif nous propose comme seules perspectives des petits boulots payés une misère.

Pour les jeunes en formation la situation n’est pas moins enviable. Après six mois sans avoir cours, l’éducation a repris tant bien que mal et la situation est déplorable. L’absence de plan d’urgence, de recrutement d’enseignants vient aggraver la crise scolaire et les inégalités au sein même du système éducatif. Au lieu de mettre en place un plan de rattrapage, le gouvernement continue comme si le premier confinement n’avait pas eu lieu, creusant ainsi un peu plus les retards. Pire, Jean-Michel Blanquer s’entête avec la fameuse réforme du bac ; et malgré le retard accumulé, le décrochage scolaire et le confinement, la nouvelle version du bac en contrôle continu aura bien lieu cette année.

Pour les étudiantes et étudiants, malgré des pertes de revenu à cause de la crise économique, le coût de la vie augmente pour la troisième année consécutive. La précarité continue de grimper et les petites mesures du gouvernement n’y changent rien.

Le MJCF a réaffirmé avec force, tout au long de cette ANA, la nécessité de sécuriser les parcours de vie. Nous nous fixons l’objectif suivant : pas un seul jeune au chômage, un travail ou une formation pour chaque jeune en 2021. La fin des réformes du lycée, l’engagement pour un revenu étudiant afin de sortir du salariat étudiant, l’interdiction des contrats précaires, la hausse des salaires, un recrutement massif dans les services publics, dont une partie doit prendre la forme de pré-recrutement permettant de garantir une formation rémunérée et une garantie de recrutement sous statut à l’issue de cette formation… Autant de combats que mèneront les jeunes et les étudiants communistes durant toute cette année.

À la précarité des jeunes s’ajoutent les inégalités qu’ils et elles subissent. Nos discussions ont permis d’enrichir nos axes de campagne sur des questions touchant aux conditions de vie des jeunes, nos échanges ont permis l’intégration à nos axes de campagne le combat de la jeunesse contre toutes formes de discriminations pour une société débarrassée du patriarcat et de toutes ses manifestations, des LGBTIphobies et du racisme.

L’ANA a également été l’occasion de réaffirmer notre engagement plein et entier pour une paix juste et durable en Palestine. Nous avons fait le choix de lutter pour la libération de Marwan Barghouti et de l’ensemble des prisonniers politiques palestiniens. Tout au long de l’année, nous ferons signer des pétitions, interpellerons les pouvoirs publics, mais aussi les élus afin d’obliger le gouvernement français à intervenir pour leur libération.

La séance étudiante de l’ANA, avec près d’une vingtaine de secteurs représentés,    a permis au cours d’un débat d’amendements de fixer les priorités pour l’année à l’Union des étudiantes et étudiants communistes. L’instauration d’un revenu étudiant pour sortir les étudiants du salariat et lutter efficacement contre la précarité ; un réinvestissement massif dans le CROUS, notamment pour permettre à chacun et chacune de se loger dignement ; des formations de qualité sur tout le territoire accessibles à toutes et tous ; le cadrage national des diplômes, sont les quatre grandes batailles qui seront menées par l’UEC cette année.   

À l’issue de ces travaux, le collectif national a été renouvelé et a fait le choix d’élire Jeanne Péchon secrétaire nationale de l’UEC. La nouvelle direction nationale des étudiantes et étudiants communistes aura à cœur de mettre en œuvre le mandat qui lui a été donné par la séance étudiante; mais aussi de rassembler l’ensemble des étudiantes et étudiants communistes dans l’UEC. Ce rassemblement doit passer par la base, les étudiantes et étudiants doivent se réunir dans les secteurs afin d’échanger sur la situation actuelle. Pour avancer, nous devons arrêter de regarder ce qui nous divise mais bien trouver les points de ralliements pour unir l'ensemble des étudiant·e·s communistes autour d’un projet et d’un objectif commun : renforcer notre branche étudiante.

Enfin, ce temps national a permis de faire vivre la solidarité internationale, avec des vidéos du président de la Fédération mondiale des jeunesses démocratiques, de notre camarade et ami Salah Hamouri, ainsi que plus de 15 vidéos de soutien et de solidarité venues d’organisations sœurs du monde entier, dont l’UJSARIO, la JCP, la SDAJ, la JCC, la FGCI, le Sin Fein, la YCL, la JCB (jeunes communistes du Brésil), TUDEH (jeunes communistes d’Iran) et bien d’autres… Ces moments ont été l’occasion de rappeler l’importance des luttes internationales et de l’essence internationaliste et anti-impérialiste de notre mouvement. Car si le capitalisme est bien mondialisé, la lutte des jeunes communistes pour un avenir meilleur l’est également.

Les jeunes et les étudiantes et étudiants communistes sortent donc de cette ANA prêts et déterminés à développer, construire, structurer notre organisation auprès des jeunes. Rosa Luxemburg disait : « L’acte le plus révolutionnaire est de voir le monde tel qu’il est réellement. » Forts de notre analyse de la situation concrète du capitalisme en France et dans le monde depuis maintenant 100 ans, le MJCF sait réinterroger sans cesse ses pratiques grâce à l’ensemble de ses militantes et militants et des temps démocratiques qui le rythment, afin de faire prendre conscience à la jeunesse de la nécessité de dépasser la société capitaliste.

Le capitalisme est au bord du gouffre, précipitons sa chute !

Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.