Archipel

L’Union européenne vient d’actualiser sa liste des paradis fiscaux ; on y retrouve des pays à l’exotisme mafieux genre îles Caïmans, Samoa, Fidji, Guam, Oman, Vanuatu, Aruba et autre Curaçao. Au même moment, la très sérieuse association britannique « Tax Justice Network » publie la liste des pays « financièrement opaques » ; elle y place en seconde position les États Unis.

« Les États-Unis sont à contre-courant de la tendance mondiale vers plus de transparence », note cette ONG, qui ajoute que les USA représentent 21 % du marché mondial de la finance obscure, cinq fois plus que la Suisse, quatre fois plus que Singapour et près de deux fois plus que le Luxembourg. « On constate au niveau fédéral des réticences systématiques à coopérer dans les échanges de données, même via les normes de l’OCDE. » Mieux, ou pire : « L’État du New Hampshire vient d’introduire un nouveau véhicule juridique autorisant la création de fondations privées non caritatives sans obligation de le déclarer. » Autant d’informations qui ont dû échapper à la vigilance de Bruxelles. Sans doute aussi que les Vingt-Sept ont du mal à situer sur une carte ce minuscule archipel que constituent les États-Unis.

Gérard Streiff