Brésil : protéger l'Amazonie et ses défenseur-es !

La police brésilienne a annoncé samedi 18 juin avoir identifié les corps de Bruno Pereira et Dom Phillips.

Respectivement expert des peuples amazoniens, agent de la FUNAI (Fondation nationale de l'Indien) et journaliste britannique installé de longue date au Brésil, ils étaient portés disparus depuis le 5 juin dans la région de la vallée du Javari, dans l'Amazonie brésilienne. Des pêcheurs illégaux ont avoué avoir assassiné les deux hommes.

Ce double meurtre odieux, loin d'être un cas isolé, s'inscrit dans une situation d'aggravation des tensions et conflits dans les zones rurales et de forêt. Dans un rapport de 2020, l'ONG Global Witness classait le Brésil comme étant le quatrième pays le plus dangereux au monde pour les défenseur-es de la nature et de l'environnement. Une situation qui s'est considérablement détériorée sous la présidence de Jair Bolsonaro, qui n'a eu de cesse d'encourager la prédation en Amazonie, par le biais notamment de l'affaiblissement et de la perversion de la FUNAI, afin de laisser sans protection les territoires autochtones et leurs habitants.

Bruno Pereira dénonçait lui-même avec insistance depuis plusieurs années la violence dans la vallée du Javari et avait demandé une protection aux autorités afin de pouvoir mener à bien ses missions, ce qui lui avait été dénié.

Le Parti communiste français (PCF) exprime sa vive émotion suite à l'annonce de l'assassinat de Bruno Pereira et Dom Phillips et adresse ses sincères condoléances à leurs proches.

Le PCF assure de sa solidarité les nombreuses organisations brésiliennes (syndicats de la FUNAI, organisations de peuples autochtones) qui défendent les revendications suivantes :

  • Que l'enquête se poursuive jusqu’à ce que toute la lumière soit faite sur ce crime, notamment l’identification de possibles commanditaires et leur relation avec les trafics qui affectent la région (bois, or, pêche illégale).

  • Que l'actuel président de la FUNAI, Marcelo Xavier, nommé à ce poste par Jair Bolsonaro et notoirement lié aux grands propriétaires terriens, soit démis de ses fonctions.

  • Que la sécurité des agents de la FUNAI et des peuples de l'Amazonie soit garantie par des mesures immédiates et effectives.

Cyril Benoit
membre du collectif Amérique latine du PCF
membre de la commission des relations internationales