Brimades, harcèlement, catastrophes : les conséquences des politiques migratoires en Europe !

Un TER heurte un groupe de migrants proche des voies ferrées, 1 mort et plusieurs blessés. 400 migrants secourus in extremis en Méditerranée lors d’une seule opération de sauvetage. Au Sénégal, la marine nationale a réussi à secourir 82 personnes qui partaient vers l’Espagne sur une simple pirogue. 4 enfants morts sur la route migratoire vers les Canaries

Au centre de rétention administrative de Mesnil-Amelot, un homme passe toute la nuit sur le toit pour éviter l’expulsion. Au centre de rétention administrative de Palaiseau, un homme de nationalité colombienne en France depuis 10 ans enfermé à cause d’un patron qui ne lui fait pas de contrat de travail alors qu’il travaille pour lui depuis plus de 3 ans. Un jeune apprenti malien en France se retrouve du jour au lendemain sans hébergement, sans avoir le droit de travailler car il vient d’avoir 18 ans. Un médiateur de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) en déplacement à Calais repart en annonçant avec un certain cynisme que les personnes délogées après les démantèlements réguliers de la police auront le droit de récupérer leurs affaires. 2 militants de la solidarité encore en grève de la faim à Calais, bras de fer entre associations et État au sujet de la fermeture d’un refuge d’accueil pour migrants à Briançon, etc.

« Le monde s’est construit avec les mouvements de population »

Cette énumération est une partie de l’actualité des 15 derniers jours. On pourrait rajouter la situation en Île-de-France où des centres d’hébergement d’urgence dans des lieux transitoires « réquisitionnés » il y a affiche-mimmo.jpgun an et demi pour mettre à l’abri de la pandémie une partie des personnes en attente de demande d’asile ou autres risquent de fermer sans que l’État propose des solutions pérennes d’hébergement.

Voici les conséquences des politiques migratoires de la France et de l’Europe et il faudrait laisser parler sans contradiction possible les Pécresse, Ciotti, Barnier, Bertrand, Zemmour, Le Pen, Valls, Darmanin, etc.

Une nouvelle fois, répétons qu’il n’y a pas « d’invasion » migratoire, répétons que les personnes déplacées sont pour la plupart déplacées dans les pays voisins et les pays du Sud, répétons que l’immigration ne coûte rien ou presque aux pays d’accueil. En effet, un rapport de l’OCDE rendu public le 28 octobre explique que dans tous les pays d’accueil, la contribution des immigrés sous la forme d’impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation.

Répétons que le monde s’est construit avec les mouvements de population et que les politiques migratoires en France comme en Europe n’ont pas besoin d’être de plus en plus dures, elles le sont déjà beaucoup trop. Elles ont besoin de courage, de voies légales et sécurisées, de montrer que la solidarité et l’accueil digne peuvent être plus forts que la haine, le mépris et la construction de murs.

Cécile Dumas
responsable adjointe du secteur international
chargée des enjeux migratoires