Budget du PCF : trois question à Denis Rondepierre, trésorier du PCF

Le Conseil national du 30 janvier a adopté son budget 2020. Quels enseignements peut-on tirer de la réalisation du budget 2019 ?

Je veux souligner l’acte important que constitue l’établissement d’un budget. En effet, il s’agit de définir, à partir des orientations du Congrès et du Conseil national, les conditions de sa réalisation. C’est donc un acte politique majeur qui, une fois adopté, engage l’ensemble de la direction. Aussi, il convient de faire partager ces orientations à tous les niveaux de l’organisation nationale, fédérations et sections.

La souscription exceptionnelle de l’année atteint 2 100 000 euros (souscription permanente et souscription des européennes). Ce résultat est d’autant remarquable qu’il s’est accompagné d’une participation exceptionnelle des communistes et de leurs organisations à la souscription de l’Humanité. Ce résultat confirme avec force l’enjeu de cette bataille politique qu’il nous faut mener avec ambition, esprit de prospective et de rigueur. Nous atteignons ce résultat grâce à une progression sensible du nombre de souscripteurs. Je veux les en remercier.

La cotisation des adhérents est la clef de voûte qui structure notre politique financière. En payant sa cotisation, chaque adhérent apporte sa contribution aux moyens de l’action politique de sa section, de sa fédération et du Conseil national. Elle est un élément structurant de notre vie démocratique. C’est un indicateur de la vitalité, de l’enracinement, de l’engagement de générations de communistes. Le bilan 2019 nous indique que nous pouvons et devons encore progresser dans ce travail d’organisation du Parti.

Ce bilan 2019 permet de souligner l’apport original et unique dans le monde politique du reversement d’indemnités effectué par nos élu·e·s.

Enfin, nous avons dû faire face aux dépenses de la campagne de l’élection européenne. Nous y sommes parvenus grâce à la cohésion de notre organisation qui nous a permis de mobiliser les fonds nécessaires sous forme de prêts consentis par plusieurs fédérations.

Nous avons également relevé le défi de sécurisation de la propriété de notre prestigieux siège.

L’équilibre budgétaire est réalisé au prix d’une réduction de nos dépenses, notamment en continuant de faire baisser notre masse salariale.

Quelles sont les grandes orientations du budget 2020 ?

Ces orientations budgétaires ont pour but de pouvoir réaliser nos objectifs politiques fixés par le CN :

  • Construire des réponses politiques à la puissante contestation sociale.
  • Prendre toute notre place dans la construction d’une alternative politique à la politique de Macron et déjouer le scénario du duel Macron/Le Pen.

La réussite de nos objectifs dans les élections municipales est au cœur de l’investissement de nos sections et fédérations.

En 2020 sont programmées de grandes initiatives devant nous permettre d’approfondir et verser notre contribution à une alternative politique dans les domaines de la mondialisation financière internationale, de l’égalité femmes-hommes, de l’écologie, du monde du travail.

Enfin, le budget 2020 nous permettra de pouvoir célébrer notre centenaire à la hauteur de notre histoire et des 100 ans d’avenir dans lesquels nous voulons nous projeter au service de l’humain et de la planète. Le financement de ce centenaire est adossé à l’apport d’un mois de cotisation exceptionnelle par adhérent.

Ce budget intègre également un investissement financier nouveau qui doit nous permettre de répondre aux nouvelles règles de la mise en conformité des comptes des fédérations et sections, nous permettant de faire valider nos comptes par la CNCCFP. Ces nouvelles dispositions étant particulièrement discriminatoires pour un parti décentralisé comme le nôtre.

Quelles grandes priorités pour réaliser ce budget ?

En premier lieu en faisant vivre et en développant l’originalité de notre politique financière et en atteignant tous nos objectifs de recettes. J’insiste particulièrement sur les objectifs de cotisations et de financement du centenaire.

La souscription en cette année de centenaire doit être menée avec esprit de prospective afin d’augmenter le nombre de donateurs.

Concernant nos dépenses, nous allons continuer dans la rigueur de la gestion de nos moyens, à diminuer notre masse salariale, à mieux maîtriser notre communication, trouver les chemins d’une plus grande mutualisation pour satisfaire les exigences de la bataille politique tout en rationalisant nos dépenses.