C’est une nouvelle campagne qui débute

Dans son discours de Paris, le 10 mars dernier au Cirque d’Hiver, Fabien Roussel propose d’ « oser la paix », rappelant sa totale solidarité avec les populations ukrainiennes. Dénonçant les profiteurs de guerre, ceux qui spéculent sur la hausse du blé, du gaz, du pétrole, il plaide pour retrouver la souveraineté alimentaire, énergétique, industrielle. Il parle de pouvoir d’achat, d’emploi, de salaires, de retraites.

Dans les extraits ci-dessous, il est question de l’élargissement à gauche des soutiens à sa candidature, de la création d’un « Conseil national de la République » et des exigences militantes des dernières semaines de campagne.

« Nous nous retrouvons, à 31 jours du premier tour, en poursuivant cette dynamique créée ces dernières semaines, et je dirai même en l’élargissant. Et quelle joie de vous voir ici, chère Marie-Noëlle Lienemann, cher Emmanuel Maurel, avec les militants de GRS et les amis d’Arnaud Montebourg, pour nous retrouver enfin ! Merci cher Jean-Luc Laurent, avec les militants du MRC, de faire ce chemin ensemble. Merci Isabelle Amaglio-Térisse, Marianne Ory et les radicaux de gauche qui ont aussi décidé de nous rejoindre, tout comme les camarades de la Nouvelle gauche socialiste que je salue aussi ! Je connais votre engagement constant au service d’une gauche sociale, d’une gauche républicaine, laïque, sincèrement au service du peuple. Votre soutien m’honore, et de nous retrouver ensemble, ce soir, aux côtés des parlementaires communistes. Cela crée l’évènement à 30 jours de ce 1er tour. Je sais les valeurs qui vous animent. Et je sais combien sont nombreux ceux qui, avec vous, franchissent ce pas et rejoignent cette mobilisation pour la France des Jours heureux. »

(…)

« Le programme des Jours heureux fait référence au si beau programme du Conseil national de la Résistance, élaboré en pleine Seconde Guerre mondiale par 16 hommes, issus de familles politiques et syndicales diverses, entre mai 1943 et mars 1944. Et lorsqu’ils le rédigeaient, le territoire français était encore occupé. Les souffrances étaient là. La haine nazie se déployait sur notre sol. Le régime de Pétain lui apportait son concours. Pendant ce temps-là, les 16 membres du Conseil national de la Résistance dessinaient l’avenir pour mieux combattre au présent. En chacun d’entre eux se nichait cette espérance folle, cette foi en un monde meilleur, alors que la France était occupée. Et c’est ce qui les rendait vaillants et forts au combat. Alors oui, je vous le dis, on ne combat jamais rien en broyant du noir. Alors oui, « on croit au soleil quand tombe l’eau ».

Et c’est pourquoi je vous annonce ce soir la constitution d’un CNR du 21e siècle, un Conseil national pour la République qui se réunira dès la semaine prochaine. Il rassemblera les personnalités militantes, politiques et syndicales qui s’engagent dans cette campagne. Il donnera à voir la diversité de notre beau rassemblement. Il fera vivre l’espoir pour le monde du travail d’une gauche au service du peuple, au service de la paix. » (…)

« Nous voici maintenant dans cette fameuse dernière ligne droite. Trente jours nous séparent du premier tour. C’est une toute nouvelle campagne qui débute. Regardez le chemin parcouru ! Imaginiez-vous un seul instant que nous serions autant ce soir ! Tout recommence aujourd’hui. Dans ce temps politique si incertain, chaque jour va compter. Ce n’est pas le mois dernier, ce n’est pas le mois prochain qui comptera. C’est celui-ci. C’est maintenant qu’il faut tout donner. Il vous revient un rôle absolument majeur dans ces derniers 30 jours.

Notre force à nous, c’est notre nombre, notre force, notre incroyable générosité, notre cœur, notre esprit de rassemblement, notre projet. Nous avons un rôle important à jouer, déterminant pour cette élection, pour les suivantes, pour l’avenir de la France. Cette guerre bouscule bien sûr beaucoup de scenarii. Pour certains, l’élection serait jouée. Le candidat Macron en profite pour annoncer ses pires réformes. Dans un débat présidentiel sous morphine. Nous voulons continuer de bousculer cette élection.

Nous avons fait le choix de nous présenter pour faire gagner nos idées, nos valeurs, nos propositions, notre projet de société. Alors de deux choses l’une : ou nous arrivons à déjouer tous les scenarii, les sondages et on explose dans les 30 derniers jours. On arrive à gagner ces 10 % qui peuvent faire la différence et nous amener au second tour. Il faut toujours se battre pour ça, toujours. C’est notre tempérament. On n’est pas là pour témoigner, pour figurer, mais pour gagner. Ne prenez pas de vacances entre le 10 et le 24 avril ! Ou nous n’y arrivons pas.

Mais alors, il faut faire en sorte d’être la première force à gauche, à redonner du sens à une gauche populaire, sincère, rassembleuse, ouverte, respectueuse de tous ! Car c’est aussi l’avenir qui se joue. Et notre force, ce que nous construisons sera important pour les luttes, les combats que nous aurons à mener ensemble. Car l’enjeu c’est aussi cela. Pas d’en prendre à d’autres, mais bien d’aller conquérir de nouveaux cœurs, de nouvelles têtes et de donner du poids à nos idées, à nos valeurs. Plus nous serons forts au premier tour, plus nous seront forts pour faire gagner nos idées, plus nous serons forts pour faire élire des députés de gauche. Car nous, le rassemblement il est dans nos gènes. Alors mes amis, si nous y allons ensemble, unis, je vous le dis : nous y arriverons. Croyez-moi, nous y arriverons ! Ayons confiance en nous, enfin ! Je vous demande de tout donner, mes amis. »