Campagne pour l’emploi : la commission Entreprises s’engage

Faisons le point après la réunion de la commission nationale Entreprises le 17 novembre, consacrée à la campagne pour l’emploi, avec la participation de Frédéric Boccara, qui a introduit la discussion.

 

La réunion, avec une nouvelle fois une participation importante (près de 50 camarades) et une discussion très intéressante, traduit une volonté partagée de contribuer activement à une campagne que son contenu tourne vers les entreprises, vers les salariés. Le besoin de formation sur le contenu et la portée révolutionnaire du projet de sécurité d’emploi et de formation va de pair avec la nécessité de passer aux actes, d’expérimenter. On se forme aussi dans l’action. La campagne est vue aussi comme une locomotive de développement de la reconstruction de l’organisation dont le Parti a besoin pour agir parmi les salariés, dans les entreprises et les services, les groupes, les branches. À l’exemple du début de structuration en réseau des communistes de Thalès dont a témoigné Stéphanie Gwizdack.

La campagne vise à relier deux objectifs :

  • Résistance au tsunami de suppressions d’emplois, de licenciements, de restructurations et délocalisations, avec la bataille d’idées nécessaire sur le fait qu’ils ne sont pas la simple conséquence de l’épidémie, mais effets de la logique de rentabilité du capitalisme en crise.
  • Et promotion d’une perspective alternative radicale, significative de l’originalité du projet communiste : un système, instituant une alternance choisie entre emploi et formation rémunérée, permettant l’éradication du chômage.

Mais comment faire en pratique ? Comment, devant des situations précises où coexistent souvent colère et fatalisme, articuler l’ambition transformatrice de notre projet à des propositions immédiates aidant à la lutte. S’il donne une perspective à l’action, le projet de sécurité d’emploi et de formation peut apparaître lointain, s’il est seulement plaqué, formulé avant des propositions précises. Commençons par des propositions, et montrons, dans l’action, dans quelle perspective nous les situons. La situation nous pousse à avancer dans cette voie.

Dans l’immédiat il s’agit de construire. On cherche. Il y a la bataille d’idées à mener sur les responsabilités du capital, du système, sur le coût du capital. Et il y a à populariser notre projet de sécurité d’emploi ou de formation, non seulement en explicitant son contenu mais aussi avec une pédagogie de l’action.

Il s’agit d’intervenir dans des situations concrètes, avec des propositions immédiates, qui sont autant de portes d’entrée vers le système révolutionnaire que nous proposons. Par exemple, exigence d’un moratoire des licenciements (à associer à celle d’un pouvoir de contre-propositions, et d’un droit de veto suspensif des salariés), exigences de sécurisation des rémunérations (maintien des salaires pour les fins de contrat, revalorisation des allocations et minima sociaux, le RSA pour les jeunes de moins de 25 ans…). Cela peut être aussi l’action pour des créations d’emplois et les formations nécessaires pour répondre aux besoins de l’hôpital, de l’éducation, des services publics. Au-delà ne peut-on chercher à expérimenter l’idée de conférences (locales, régionales, nationale) ayant vocation à devenir des institutions permanentes « pour l’emploi, la formation et la transformation productive écologique » ?

La discussion a montré, avec des débuts d’expérimentation, une volonté d’entrer dans le vif de la campagne, et de lui voir fixer, après le succès d’une première journée nationale d’initiative, de nouvelles étapes, jusqu’à, pourquoi pas, une manifestation nationale. L’ampleur de la vague, le besoin d’un fort mouvement de résistance et de lutte contre la domination du capital le justifieraient.

Nicolas Marchand, membre de la commission Entreprises.