Cheminots communistes : relance du collectif national

Nous nous sommes réunis pour la seconde fois le jeudi 25 mars depuis que nous avons initié la relance de notre collectif national des cheminot·e·s communistes. Cette relance s’inscrit dans les orientations prises au 38e Congrès visant à réimplanter une activité à l’entreprise et, face aux enjeux de la période, de contribuer à élever la conscience de classe. De plus, à travers ce collectif, nous souhaitons aider à coordonner les structures de cheminots ainsi que les camarades non-organisés dans le pays.

L’entreprise est au cœur de l’affrontement de classe et les communistes doivent prendre toute leur place dans ce combat, pour construire, avec les travailleurs, les conditions du rapport de force visant à dépasser le capitalisme. Face à la rapacité des marchés financiers, accompagnés par nos gouvernements aux ordres, nous devons faire grandir l’exigence de transformation sociale et écologique pour satisfaire les besoins humains.

Depuis des années, la conjonction des politiques nationales poussées par les gouvernements successifs et des directives de libéralisation de l’Union européenne ont démantelé les entreprises publiques. Ces politiques dogmatiques, sous prétexte de répondre aux demandes des usagers de disposer de plusieurs choix, n’ont comme seule ambition que de casser les monopoles publics et de constituer des oligopoles privés.

À chaque fois, les cheminot·e·s se sont mobilisé·e·s, avec leurs organisations syndicales, pour contrer ces mauvais coups et ont proposé une autre voie pour le service public ferroviaire, basée sur les besoins des populations : des combats aujourd’hui confortés par les conséquences de la pandémie.

En effet, celle-ci a mis en exergue la nécessité de reconquérir des pans de souveraineté nationale en relocalisant des activités industrielles essentielles au fonctionnement de la société. Elle a fait grandir l’exigence du développement des services publics pour répondre aux besoins du pays. Couplée à la crise climatique, elle appelle des solutions nouvelles, notamment une politique ambitieuse de transport public, de voyageurs et de marchandises, au service de l’aménagement des territoires.

Les communistes et leurs élu·e·s portent ces enjeux dans tous les lieux de pouvoir, les lieux de vie, par leur militantisme de proximité ; ces combats menés par notre parti doivent être relayés auprès des cheminot·e·s, afin de montrer qu’il existe d’autres solutions que les recettes libérales qui nous conduisent dans le mur.

Nous avons également pour objectif de produire des éléments de réflexion pour nourrir les discussions collectives et les interventions du Parti sur la question ferroviaire. C’est notamment le cas à l’occasion des élections régionales. Nous rejetons toute volonté d’ouverture à la concurrence, de balkanisation du réseau ferroviaire par la reprise par les régions de ligne, les fermetures de lignes de proximité, mais également le recours à des solutions libérales type Rail Coop. Au contraire, nous voulons porter, dans ces élections régionales, la nécessité d’investissements massifs dans le transport ferroviaire financés par l’État, le retour des personnels à bord des trains, la ré-humanisation des gares, et mettre la démocratie au cœur des politiques de transport par la création de comités de lignes associant usagers, élu·e·s, syndicats et l’entreprise publique. La question des tarifs a été également au cœur des débats, avec la volonté de rejeter toutes solutions de facilité. Afin de faire connaître nos propositions aux cheminot·e·s, nous avons décidé de construire un RailCom, déclinable région par région.

Nous avons également décidé d’éditer un RailCom pour les manifestations nationales du 29 avril à Paris. En effet, à l’appel de la fédération CGT des cheminots, nous serons mobilisés pour développer les trains publics de voyageurs et de marchandises, gagner des droits sociaux et dégeler les salaires. Nous voulons, à travers ce numéro spécial du RailCom, informer les cheminot·e·s de la relance de notre collectif, de l’apport que nous souhaitons dans la bataille pour le service public, et leur proposer de nous rejoindre.

Nous avons également pris un temps pour dresser un constat de notre niveau d’organisation, très différent d’une fédération à l’autre. Nous recensons actuellement plus de 1 500 cheminot·e·s réparti·e·s dans 85 départements. Certains sont organisés en cellule, en collectif, en section ou pas organisés. Nous continuerons dans les semaines à venir à faire ce travail afin de connaître nos capacités d’initiatives.µ

Baptiste Bauza