Communiqué - Abolition de la prostitution

Communiqué du PCF

L’abolition de la prostitution est un conquis social et féministe majeur qu’il faut défendre contre des attaques constantes !

Nous dénonçons fermement l’agression commise lors de la manifestion du 8 mars dernier contre des femmes militantes féministes abolitionnistes. Deux militantes qui déployaient une banderole dénonçant l’industrie capitaliste de la pornographie et de la prostitution ont été rouées de coups. La banderole a été volée puis fièrement exhibée sur internet par les agresseurs qui tentait de faire passer outrageusement ces militantes pour nos ennemis politiques ! Nous ne sommes pas dupes et nous ne tolérons pas que la lutte contre le fascisme soit instrumentalisée !

A paris, Marseille et Toulouse, ces agressions physiques brutales sont particulièrement abjectes car :

  • elles ont été commises contre des femmes militantes venues porter la parole des victimes du proxénétisme et du système prostituteur. Que les victimes de ces systèmes sont majoritairement des enfants, des femmes racisées, des personnes vulnérables… que cette industrie est une industrie au service de la domination patriarcale ;

  • certaines des militantes agressées sont elle-même des survivantes des tortures et des actes de barbaries que la prostitution suppose intrinsèquement.

  • le groupe d’agresseurs a précisément visé les abolitionnistes en les amalgamant à des « fachos » pour légitimer leur agression.

Nous n’accepterons pas que soit semée la terreur chez les militantes qui luttent contre les crimes sexistes et racistes sous la bannière abolitionniste.

En outre, nous dénonçons les campagnes de haine menées contre le mouvement abolitionniste depuis des années émanant de plusieurs organisations dont certaines sont ouvertement favorables au proxénétisme qui a rendu possible cette agression. Car nous le savons bien pas de passage à l’acte sans que les agresseurs ait un sentiment d’immunité. Ce sentiment d’impunité doit cesser ! Nous le redisons : pas dans nos rangs !

Nous appelons à la vigilance et à la cohérence idéologique de nos revendications : la prostitution dissimule le viol du corps des personnes vulnérables de la société, elle permet l’exploitation économique de cette violence sexuelle, la traite à des fins d’exploitation sexuelles de migrantes, mais aussi l’exploitation de mineur.es. Le recours à la prostitution est, lui, le privilège des hommes, des classes dominantes.

Défendre le «  travail du sexe » reviendrait à décriminaliser le viol pour en faire une mission sur une fiche de poste. Ce concept insidieux fait exploser en vol tous nos conquis sociaux et repousse encore une peu plus les limites à l’exploitation en mettant dans le travail marchand le corps et l’âme de toutes les classes dominées.

Rappelons que le droit considère la prostitution comme violence. C’est pourquoi les clients et les proxénètes sont punis par la loi.

 

Contact : Lorraine Questiaux