Conseil national du 11 et 12 décembre: Intervention de Fabien Roussel

La situation politique est effectivement grave, pour une triple raison : La poussée de l’extrême droite et de ses idées dans le débat public, avec le soutien d’une partie des forces du capital et de leurs relais médiatiques. L’offensive des forces ultra-libérales, de Macron aux Républicains, avec leurs surenchères visant à mettre en cause les grands acquis sociaux et à poursuivre le démantèlement de notre République. Et enfin la division du peuple : oui, tout est fait pour diviser le peuple, pour diviser le monde du travail, pour affaiblir le mouvement social et pour que les vraies réponses aux multiples crises que vit la France disparaissent du paysage.


Face à cette situation, nous avons tous une grande responsabilité. La première d’entre elles est d’appeler le monde du travail à s’unir, à se rassembler, à ne pas céder à toutes ces tentatives de divisions. La deuxième est d’offrir une alternative, un espoir réel visant à répondre aux multiples défis qu’il y a devant nous et de construire ce projet avec le peuple, pour le peuple.


C’est pour cela que nous avons décidé de présenter un projet aux Français à l’occasion des élections présidentielle et législatives. Ne tremblons pas, ne décevons pas, restons déterminés. Si des candidats à gauche hésitent et lancent des appels à participer à la primaire, en pensant que le problème de la gauche est une question de personne, ils se trompent !
Le problème de la gauche est lié au projet, au contenu et surtout au fait que la gauche qui a gouverné a tourné le dos au peuple !
Nous devons nous adresser à tous ceux-là, à ceux qui attendent un vrai changement, aux 50 % de Français qui n’ont pas encore fait leur choix, aux 40 % des électeurs de J.-L. Mélenchon de 2017 qui ne revoteront pas pour lui, aux déçus du PS et de ses atermoiements. Si des candidats à gauche ont des doutes sur l’utilité de leur projet pour la gauche, qu’ils nous rejoignent !


La situation à la fois grave mais aussi très ouverte appelle à la plus grande détermination de notre part, notamment sur deux questions : la reconquête de la République sociale et l’affrontement au capital pour lui prendre le pouvoir.
De nombreux électeurs de gauche sont orphelins de réponses politiques à leurs aspirations. Allons-nous les laisser ainsi ? Allons-nous proposer à ces 50 % d’électeurs qui ne savent pas encore ce qu’ils feront le 10 avril, de bousculer tous les scenarii en portant notre candidature au plus haut niveau possible ?

Le pire serait justement de fragiliser ce que nous sommes en train de construire, patiemment mais avec une grande détermination.


Au contraire, c’est le moment de donner plus de force à notre candidature, en accélérant la campagne de parrainages (l’horizon des 500 promesses est proche), en favorisant la mobilisation militante sur le terrain, en mobilisant tous nos dirigeants, nos élus locaux, nos parlementaires dans cette campagne.


Nous avons besoin de tous les communistes, des élus, des parlementaires, de cette force qui peut nous permettre de démultiplier les initiatives, les rencontres avec les Français.
J’ai la conviction que nous pouvons relever le défi d’une situation politique grave.


Avec notre projet, avec notre programme, avec notre pacte d’engagement. Avec aussi notre démarche de rassemblement, qui s’adresse bien sûr aux forces de gauche et écologistes, mais aussi et surtout au monde du travail et de la création, à notre peuple. Notre responsabilité politique, c’est justement de les appeler à intervenir, à agir pour rendre majoritaire un véritable projet de rupture avec les forces libérales.


L’urgence est donc de mettre toute notre force militante en mouvement et de la tourner vers notre peuple, vers les salariés, les syndicalistes, vers les villes, les campagnes et les quartiers populaires.


Construisons partout les meilleures candidatures aux législatives, dans le rassemblement le plus large, avec des candidats communistes mais aussi, partout où le rapport de force l’impose, avec des candidatures de rassemblement pour battre la droite et l’extrême droite.