Covid-19 et droits des femmes : Elisath Maugars interpelle les parlementaires

Madame la Députée,

Monsieur le Député,

Il y a 5 semaines, à l'appel des féministes, de leurs organisations syndicales et politiques, les femmes ont manifesté  en Touraine comme partout en France le 8 mars, journée internationale de lutte des droits des femmes, avec le mot d'ordre "On arrête toutes" pour rappeler leurs revendications , contre la réforme des retraites, contre les inégalités salariales...

Avec ce mot d'ordre, nous voulions montrer  le rôle fondamental des femmes dans la société, montrer qu'une société où toutes les femmes s'arrêtent de travailler est une société bloquée.

Avec l'arrivée du coronavirus les femmes au travail sont en première ligne. Elles font que notre société tient encore debout, au risque de leur vie : les aides à domicile, aides soignantes, caissières, infirmières, travailleuses sociales, accueillantes-familiales à domicile...sans oublier les boulangères, travailleuses en usine, agentes des services publics, médecins, agricultrices, .....tous ces métiers dans lesquels les femmes sont concentrées (santé, social, services, éducation) qui sont dévalorisées, sous-payées.

Face à cette grave crise sanitaire, sociale, économique, nous pensons que l'heure est à l'urgence de sécuriser les activités de l'hôpital public, de lui donner les moyens humains et financiers de fonctionner normalement, l'urgence est à appliquer l'intégralité de toutes les lois sur l'égalité salariale entre femmes et hommes, pour stopper maintenant l'écart de plus de 20 % en leur défaveur (qui rapporterait 9 milliards dans les caisses de Sécurité Sociale).

Les femmes confinées quant à elles s'occupent en majorité des enfants et du surcroît des tâches domestiques, parfois au milieu du télétravail. Ce sont elles qui, victimes parfois de violences conjugales, leurs enfants également, se retrouvent confinées avec leur conjoint dont la violence redouble ou dont la violence se révèle. En témoignent des associations, l'interview du Planning Familial 37 dans la NR du 8.4.2020. Depuis le confinement, les violences ont augmenté de l'ordre de 32 %. N'oublions pas aussi les difficultés dont peuvent pâtir les femmes pour avorter dans l'urgence. Les délais sont limités à 12 semaines (une loi avait été  adoptée au Sénat il y a peu de temps pour le porter à 14 semaines, loi ensuite retoquée).

Dans ces situations, nous vous demandons quels sont les moyens d'urgence que vous envisagez pour qu'un vaste plan de communication condamne en France les violences faites aux femmes et aux enfants, les féminicides, des moyens pour les protéger, pour que les délais d'interruption volontaire de grossesse soient rallongés dès ce jour, pour que des moyens soient octroyés dans l'urgence aux associations qui ont en charge l'accueil et l'accompagnement des femmes victimes de violences, des personnes en situation de sortie de la prostitution...

Dans l'attente de vos promptes réponses et engagements....